CULTURE - ETRANGER - ISLAM EN FRANCE
En 2004, le ministère français de l'Intérieur recensait 1685 mosquées et lieux de culte musulmans. Vingt peuvent accueillir plus de 1000 fidèles, 54 entre 500 et 1000. 40% des lieux de culte ne sont affiliés à aucune des fédérations composant le Conseil français du culte musulman.
La Mosquée de Paris contrôle 14% des lieux de culte, l'Union des organisations islamiques de France 13,57%, la Fédération nationale des musulmans de France 7%.
Sur 1685 mosquées et lieux de culte, 50 peuvent être considérées comme liés à une mouvance radicale.
Sur les 5 millions de musulmans, moins de 10% fréquentent une mosquée.
En France où l'Islam est la deuxième religion (4,5 à 5 millions de musulmans), la production de viande halal est estimée à presque 300 000 tonnes/an et il existerait plus de 3 000 boucheries artisanales halal.
En 2011, une étude de l'IFOP (France) - 70 000 interviews d'un millier de musulmans vivant en France - révélait que les musulmans représentaient 5,8% de la population française, vivant essentiellement en région parisienne (plus de 10% de la population), dans la région lyonnaise et dans l'est de la France , et plus généralement dans les régions industrialisées. 32,9% chez les ouvriers et 0,5% chez les agriculteurs
41% des personnes interrogées se considèrent musulmans, croyants et paratiquants, pour 3% seulement qui se considèrent sans religion.
71% font le Ramadhan et autant des plus âgés qui font la prière
Pour la prière, chez les 18/24 ans, ils sont 28% à déclarer faire la prière quotidiennement pour 72% qui affirment le contraire. Chez les plus de 55 ans, ils sont 64% à prier chaque jour et 36% à ne pas le faire.
Le pèlerinage à la La Mecque reste une "pratique minoritaire" en raison de son coût élevé"
En 2011, les lieux de culte musulman se chiffrent excatement à 2 368 et 100 ) et 150 sont en construction à fin sepetembre ....et à 2 052 si l'on ne compte pas ceux de Mayotte et des collectrivité d'outre-mer ....contre 45 000 églises, catholiques, 3 000 temples protestants (dont 1 800 salles évangéliques), 280 synagogues et 150 pagodes ou salles de méditation bouddhistes
2013
1/ Selon l'Insee, il y aurait 2,1 millions de "musulmans déclarés" en France. Il est difficile d'avoir des estimations précises à ce sujet, les spécialistes s'accordent souvent autour du chiffre de 5 millions de musulmans, ce qui fait de l'Islam la 2ème religion de France derrière le catholicisme, mais devant le protestantisme, le judaïsme et le bouddhisme. Si une importante population musulmane est arrivée en France tout au long du XXe siècle, c'est entre le VIIIe et le XVe siècle qu'a eu lieu la première vague d'immigration, dans le Sud de la France, de cette population issue de l'Hispanie musulmane voisine. Pourtant l'Islam demeure une religion méconnue : selon BVA, 44% des Français estiment que "la religion musulmane les inquiète plus que les autres".
2/ Si en France, la plupart des musulmans sont originaires des pays du Maghreb (35% viennent d'Algérie, 25% du Maroc et 10% de Tunisie), beaucoup viennent aussi d'autres pays. Une confusion est souvent faite en effet entre les 'arabes' et les 'musulmans'. Ainsi certains cas d'islamophobie peuvent exprimer un racisme anti-arabe et qui s'étend du même coup à leur religion. Des centres religieux ou des lieux de culte musulmans sont malheureusement la cible, de façon régulière en France, d'attaques à caractère raciste. Or de nombreux musulmans sont d'origine turque, berbère, iranienne, kurde, malienne, sénégalaise, bosniaque, albanaise... voire même française car les conversions sont importantes.
3/ Sur les 5 millions de musulmans que compte la France, seuls entre 20% et 30% sont effectivement pratiquants. Et parmi eux, il existe de réelles différences concernant la manière de vivre leur foi.
En août dernier, l'Ifop a rendu publique un document sur l'implantation et l'évolution de l'Islam en France qui se base sur 20 ans d'enquêtes et de sondages. De 1989 à aujourd'hui, il n'y a guère eu d'évolution quant à la pratique religieuse. En revanche, l'Islam progresse fortement en tant que référentiel identitaire : il devient de plus en plus un moyen de construction personnelle. Ainsi, si les pratiques religieuses individuelles (la prière quotidienne) restent stables, en revanche on note une nette progression de la pratique sociale (la prière à la mosquée, le ramadan, le port du voile).
4/ Ils seraient environ 3 600 par an en France (soit 10 par jour !) à se convertir à l'Islam. On estime que le nombre total de convertis se situe entre 30 000 et 70 000. Récemment, on a assisté à des conversions dans le milieu du sport notamment (Franck Ribéry, Nicolas Anelka, Eric Abidal...)
Les spécialistes de l'Islam ont noté deux périodes distinctes de conversion. Vers les années 70, elle avait lieu au terme d'une quête spirituelle, via le soufisme, un mouvement mystique et ascétique de l'Islam.
Aujourd'hui la conversion à la religion musulmane se fait de plus en plus dans le cadre d'une proximité avec les banlieues, dans un contexte de rejet de la société occidentale, et elle s'accompagne souvent de convictions sociales ou politiques. Certains néo-convertis tendent à se tourner vers un islam radical, notamment via le salafisme
. 5/Officiellement créé et soutenu en 2003 par Nicolas Sarkozy alors Ministre de l'Intérieur, le Conseil Français du Culte Musulman est une association destinée à représenter tous les musulmans de France. Il intervient dans les relations avec l'Etat français dans la construction des mosquées, le marché des aliments halal, la formation des imams, le développement de représentations musulmanes dans les hôpitaux et les prisons. Il fixe aussi les dates du Ramadan.
Or, depuis sa création le CFCM n'a cessé de susciter critiques et réprobations de la part de la communauté musulmane. Outre sa non-représentativité, on lui reproche son fonctionnement anti-démocratique, son alignement sur les pays d'origine ou encore son inféodation au ministère de l'Intérieur.
6/La France compterait un peu plus de 2000 lieux de culte musulmans, qui vont du simple garage ou local, aux mosquées dites 'cathédrales', qui comportent un minaret, telles que celles de Paris (Grande Mosquée), de Lyon, d'Evry, Nantes, Créteil ou de Marseille, actuellement en construction. En 1976, on recensait à peine 150 salles de prière musulmanes, et déjà 900 en 1985. La construction d'environ 200 mosquées de taille diverse est en projet, et leur ouverture entraînera la fermeture de nombreuses salles de prières actuellement réparties sur le territoire français. Ainsi la création de lieux de culte musulmans est en nette progression. Néanmoins ce nombre reste faible en comparaison des 45 000 églises que compte la France.
7/La loi de 1905 sur la séparation de l'Eglise et de l'Etat interdit tout financement public pour la construction d'un lieu de culte. Ainsi, les financements doivent provenir de fonds privés.
Les mosquées dites 'cathédrales' bénéficient généralement des aides de pays étrangers (Arabie Saoudite, Maroc et Algérie en priorité). Les constructions les plus modestes s'appuient, quant à elles, avant tout sur la participation des fidèles, ce qui a pour inconvénient de ralentir de nombreux projets. Enfin, les associations musulmanes peuvent aussi profiter des aides des collectivités locales, non prohibées par la loi de 1905 : location ou vente de terrains par les municipalités à des prix modiques ou subventions de la partie 'culturelle' de l'édifice (bibliothèque, salles de cours).
8/ Depuis plusieurs années la France, comme le Royaume-Uni avant elle, tente de développer sur son sol la finance islamique et attirer ainsi les capitaux du Golfe.
En accord avec le droit musulman, la finance islamique est basée sur deux principes : l'interdiction de l'intérêt, et la responsabilité sociale de l'investissement. Ainsi, pour être conformes à la charia, sont prohibés les investissements sur les jeux de hasard, les activités en relation avec l'alcool, l'élevage porcin, ou encore sur l'armement.
Petit à petit, les pouvoirs français adaptent les lois aux produits islamiques, financent des formations universitaires et multiplient les conférences sur ce thème.
Si elle ne représente actuellement qu'1% de la finance mondiale, la finance islamique, parce qu'elle est bien plus saine, bien plus éthique et surtout bien plus stable que la finance classique, est appelée à croître dans les prochaines années. L'enseignement privé musulman semble avoir de beaux jours devant lui : en cette rentrée 2009, les huit établissements français ont fait le plein. Le plus grand d'entre eux, Al-Kindi, situé à Décines, dans la région lyonnaise, a reçu plus de 1000 demandes pour 350 places, de la 6e à la Terminale, et a donc fait de nombreux déçus.
Ces établissements souhaitent tous, comme le lycée Averroès de Lille avant eux, obtenir le contrat d'association avec l'Etat, après 5 ans d'exercice, pour bénéficier d'aides publiques.
Les projets d'ouverture se multiplient ; mais les écoles musulmanes restent encore peu nombreuses en comparaison des 9000 établissements privés catholiques et des 250 juifs.