Mohamed Arkoun , professeur émérite à Paris III-Sorbonne Nouvelle, associé senior à la recherche à l'Institut d'études ismaéliennes , décédé à Paris où il résidait, mardi 14 septembre 2010, est né en 1928 à Taourirt-Mimoun en Kabylie.
Il fait ses études primaires dans son village natal, puis secondaires à Oran. Il étudie ensuite la philosophie à la Faculté des lettres de l'Université d'Alger puis à la Sorbonne. Il est agrégé en langue et en littérature arabes en 1956 et docteur en philosophie en 1968.
Il obtient une certaine renommée dans les milieux universitaires en 1969 avec ses travaux sur l'oeuvre de l'historien et philosophe perse du premier millénaire, Ibn Miskawayh, du courant humaniste musulman. Directeur scientifique de la revue Arabica dont il a contribué depuis 1980 à la grande réputation, il joue un rôle significatif dans l'érudition du langage occidental sur l'Islam.
Sa pensée et ses idées ont fourni un contrepoids aux interprétations parfois fortement idéologisées du monde musulman et occidental ...ce qui fait grincer des dents ici et là...
Auteur de nombreux ouvrages, en français, en arabe et en anglais , de sociologie religieuse consacrés à l'Islam, Mohamed Arkoun a enseigné dans de nombeuses universités françaises et étrangères et a obtenu de multiples distinctions.
L'Algérie , son pays natal, ne l'a jamais reconnu pleinement et seulement deux de ses ouvrages avaient été édités , presque clandestinement, dans les années 80. Par la suite, il ne fut invité qu'une seule fois à participer à une rencontre internationale et le mauvais accueil alors reçu l'avait éloigné d'un pays de plus en plus dominé par la pensée religieuse conservatrice et intolérante. D'ailleurs, à sa mort, il était impossible de trouver ne serait-ce qu'un seul ouvrage de l' islamologue.....qui a préféré être enterré an Maroc, pays natal de son épouse.