VIE POLITIQUE - ETUDES ET ANALYSES - DEMOCRATIE - THESES
1/ Lors de la 93ème session de la Conférence internationale du travail du Bit, tenue à Genève, le président de la République a prononcé un discours le mardi 7 juin 2005, discours dans lequel il a présenté sa vision du processus démocratique en Algérie
Extrait(s):
Les émeutes d'octobre 1988 ne sont pas une révolution démocratique parce que la société algérienne ne considérait pas l'hégémonie de l'Etat-Parti unanimiste et autoritaire comme totalitaire et despotique. Les Algériennes et les Algériens (…) ont bénéficié, même de manière inégale, des prestations de l'Etat-Parti qui se présentait ainsi comme un "Etat-Providence". La société acceptait plus ou moins l'hégémonie de l'Etat-Parti en échange de ce que celui-ci lui fournisait en termes de satisfaction des besoins sociaux: alimentation, scolarisation, salaires, produits de la modernité importés…." Et, l'une des raisons pricipales de l'échec réside dans l'arrêt brutal des investissements en particulier dans l'industrie…".
A. Bouteflika dégage quatre "grands moments" dans l'expérience démocratique en Algérie:
Le premier "peut être qualifié de période de centrifugation généralisée et de ressac du populisme…marquée par une effervescence associative et politique faite le plus souvent de libertarisme contestataire et festif qui s'avère incapable de générer des organisations à même de prendre en charge l'expérience démocratique"…..
Le deuxième moment "peut être caractérisé par l'inflexion de la tendance centrale de la société algérienne face à la montée des périls, principalement de la terrible déferlante terroriste et à la gestion drastique de la crise financière"…. C'est une période de souffrances extrêmes…
La société algérienne vit, à l'heure actuelle, le troisième moment de son expérience démocratique: émergence d'un pluralisme politique et d'un redéploiement économique…
Elle s'apprête, aujourd'hui, à aborder le quatrième moment de son expérience démocratique, "celui de la réconciliation nationale qui, pour l'essentiel, consiste à passer de la "démocratie-structure" à une "démocratie-valeur"… "
2/ Dimanche 16 avril 2006, à l’ouverture des travaux du colloque sur « la démocratie en Algérie : réalités et perspectives », organisé à Constantine par la Fondation Ibn Badis, A . Bouteflika a prononcé un discours. Extraits
:Pour lui, « la démocratie n’est pas une religion. Pour nous, en tout cas, elle n’est pas la valeur suprême. Même si nous empruntons, sans aucun complexe aux sociétés occidentales, des techniques de gouvernement ainsi que des modes d’organisation et de représentation, nous ne partageons pas leur conception de l’organisation de la société qui, depuis le 18ème siècle, consiste en une exacerbation de l’individualisme.
Pour nous (…), la liberté de l’être humain est impensable sans le lien qui l’unit d’emblée à sa famille, à son terroir, à sa nation, à l’humanité entière et à son Créateur. C’est la raison pour laquelle, même quand nous nous rapprochons des standards internationaux, notre conception et nos pratiques de la démocratie restent –et resteront – en décalage partiel par rapport au monde occidental. Pour nous, l’instauration de la démocratie pluraliste représentative n’est pas une fin en soi. Elle n’a de sens que si elle permet à l’ensemble de notre nation de mieux se développer dans le respect de l’efficience et de l’efficacité… ».
3/ L’Algérie n’a pas à revenir à des expériences qu’elle a vécues depuis des décennies, a affirmé le Président Abdelaziz Bouteflika, mercredi 21 décmebre 2011 dans son discours à l'ouverture de l'année juduiiciaire 2011-2012. Synthèse APS:
Aux voix qui se sont élevées "ici et là" pour s’interroger sur la singularité de l’Algérie et si elle faisait partie de son environnement ou non, le chef de l’Etat a noté que l’Algérie, qui fait partie de ce monde, "subit son influence et influe sur lui, mais elle n’a pas à revenir à des expériences qu’elle a vécues depuis des décennies", relevant que le peuple algérien reste attaché à son indépendance et à sa souveraineté.
Il a fait remarquer qu’"il y a des partis plus influents que d’autres, car "ayant une base populaire", ajoutant que si la démocratie signifiait la multiplicité de petits partis, ces derniers devaient prouver alors "leur mérite" à travers les élections qui "sont le véritable critère de toute force politique".
L’Algérie se trouve dans un état où "ce sont les personnes et les associations qui sont en perte d’influence sur la scène politique qui élèvent la voix et il appartient au peuple de réhabiliter la crédibilité des partis en tant que tels", a fait remarquer le chef de l’Etat.
"Je ne parle pas au nom d’un parti, mais au nom du peuple algérien", a encore insisté le président de la République, soulignant que "les réformes étaient celles du peuple algérien, des réformes qui peuvent s’inscrire dans la vision de tel ou tel parti de coalition gouvernementale tout comme elles peuvent ne pas s’y inscrire, et c’est tout à fait naturel et même démocratique".
"L’Algérie va vers d’importantes échéances politiques qui laissent transparaître des horizons où régnera une démocratie qui réunit tous les éléments nécessaires et qui permettra de rétablir la confiance entre le citoyen et les institutions parlementaires à tous les niveaux", a tenu à rappeler le chef de l’Etat pour qui "le système judiciaire devra assumer un rôle prépondérant pour faire aboutir le processus global de réformes".
Les droits et libertés seront exercés dans le strict respect des lois
"Tout un chacun sera soumis au contrôle de la justice et devra, par conséquent, se plier à ses décisions dans tout ce qui a trait aux échéances nationales ou à l’exercice d’un des droits politiques ou autres", a-t-il dit, martelant encore que l’administration n’était pas exempte de ce contrôle ni de l’obligation de conformer aux décisions de la justice.
"Tous les droits, libertés, autorités et prérogatives seront exercés dans le strict respect de la loi et sous le contrôle de la justice", a insisté le chef de l’Etat.
Evaluant l’expérience démocratique de l’Algérie, le chef de l’Etat a insisté que le pays était encore "à ses débuts" en matière d’expérience démocratique.
Il a affirmé que si "la démocratie impliquait la tenue d’élections, l’Algérie doit alors aller vers cette option, même si, par le passé, nous avons connu des élections à la Naegelen" (truquées).
"Je ne dis pas que nous avons franchi toutes les étapes et il n’y a pas lieu de faire des comparaisons entre ce qui se passe chez nous et ce qui se passe en Grande-Bretagne ou même en France" car, a-t-il dit, "ces pays nous ont devancés en démocratie depuis des siècles déjà".
"Nous faisons notre apprentissage en la matière. En conséquence, aucun reproche ne doit être fait à notre encontre ou à l’encontre de ceux qui nous critiquent tant à l’intérieur qu’à l’extérieur", a-t-il souligné, ajoutant qu’"il est possible qu’il y ait des lacunes ou des étapes non encore franchies. Celles-ci interviendront progressivement et émaneront de notre peuple qui n’a confiance qu’en ses propres réalisations".
Rétablir la confiance entre le peuple et ses institutions
Concernant les projets de lois inscrits au titre des réformes politiques, le président de la République a indiqué que les consultations sur les réformes politiques tenues récemment avec les partis, les personnalités nationales et les représentants de la société civile ont permis d’élaborer des projets de lois en rapport avec l’exercice des droits civiques et la vie politique de "façon à renforcer la démocratie et à élargir la participation des citoyennes et citoyens à l’action politique". Il a également souligné la nécessité de promouvoir la qualité des rapports entre la justice et les justiciables de manière à "rétablir la confiance entre le peuple et ses institutions".
"Notre ambition a toujours consisté à faire régner la justice au sein de la société et à promouvoir la qualité des rapports entre la justice et les justiciables de manière à rétablir la confiance entre le peuple et ses institutions afin de réunir toutes les conditions garantissant un retour à une vie normale et paisible et une poursuite de la progression du pays vers le parachèvement des réformes sur des bases solides répondant aux critères bien établis pour l’édification d’un Etat moderne", a-t-il dit.
Aux côtés des pouvoirs législatif et exécutif, le pouvoir judiciaire constitue "une partie intégrante de l’autorité de l’Etat et est, de ce fait, chargé d’appliquer la Constitution et les lois de la République, de garantir la protection des droits de l’homme et la sécurité des citoyens et de leurs biens", a fait remarquer le chef de l’Etat, relevant "l’importance accrue de poursuivre le processus d’amélioration de la performance de la justice dans le traitement des affaires qui lui sont soumises et dans ses rapports avec les justiciables".