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Paysage médiatique national (I/II)

Date de création: 06-11-2010 16:40
Dernière mise à jour: 13-11-2013 13:30
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 COMMUNICATION - ETUDES ET ANALYSES -  PAYSAGE MEDIATIQUE NATIONAL (I/II)

 Par Belkacem AHCENE-DJABALLAH  

 Pr. associé à l’ENSJSI (ahdjab@gmail.com)

 

AVANT………..MARS 1990

Il n'y avait, alors, que des organes de presse du secteur public ( composantes : les structures administratives de l'Etat,  centrales ou décentralisées, le parti du Fln, unique,  et ses organisations de masse, ainsi que  l'Anp). On avait 6 quotidiens , 8 hebdomadaires paraissant régulièrement et quelques 35 périodiques (des mensuels comme El Djeich en français et en arabe, des bimestriels….).Tout au plus, une cinquantaine de titres tirant, en période faste,  une moyenne générale quotidienne de 750 000 exemplaires.

Le reste du paysage médiatique se limitait,grosso modo, à une (1) entreprise par spécialité ou par média, épousant ainsi la structuration politique du pays : pyramidale , verticale et descendante .

·     Une (1) radio avec trois (3) chaînes (I, II, III), l'ENRS

·     Une (1) agence de presse informative, l'APS

·     Une (1) agence de presse photographique, issue d’une restructuration de l’APS, l'API (et qui sera , par la suite, «  liquidée »)

·     Une (1) télévision chargée de la programmation et la diffusion des programmes avec trois (3) stations régionales (Constantine, Oran et Ouargla), l'ENTV

·     Une (1) entreprise chargée de gérer les moyens de diffusion de la production audiovisuelle radiophonique et télévisuelle , l’ENTD

·     Une (1) entreprise chargée de la production des programmes de l'audiovisuel, l'ENPA (qui sera « liquidée » par la suite)

·     Une agence de publicité couvrant le pays avec des bureaux de wilaya chargés de la régie publicitaire et des unités de production de matériels publicitaires à Oran, Constantine, El Biar et Rouiba (imprimerie) , l'ANEP

·     Une (1) entreprise de diffusion de la presse écrite nationale et étrangère importée, la SNED, transformée, par la suite,  en 3 entreprises régionales à Oran , Alger et Constantine, les ENAMEP’s ( et qui seront « liquidées » par la suite)

·     Une (1) entreprise des actualités filmées, l'OAA devenue ANAF (et qui sera « liquidée » par la suite)

 

·     Une entreprise chargée de la documentation de presse et d’information, le CNDPI

 

·     Quatre grandes imprimeries de presse (l’ENAG de Reghaia, qui était spécialisée beaucoup plus dans l’impression du livre et des cahiers scolaires, alors que celle de l’ANEP de Rouiba était spécialisée dans le tirage de magazines, de brochures publicitaires et d’affiches), dont deux (2) à Alger, une (1) à Constantine et une (1) à Oran qui dépendaient directement des journaux El Moudjahid, Ech Châab, An Nasr et El Djoumhouria, alors qu’une cinquième, l’ENAP,  dépendait directement de l'"Appareil du Parti" et qu’une sixième, l’EPA,  dépendait de l'ANP

 

Au total, sans les « sociétés » de l'ANP et du Parti du FLN, il y avait donc environ 25 entreprises de presse dépendant  (sous l'autorité, puis sous la tutelle ) du ministère de l'Information , toutes des EPIC (Etablissement public de l'Etat à caractère industriel et commercial, doté de la personnalité civile et d'une autonomie financière….les fameuses Sociétés nationales)……un statut qui a existé presque sans discontinuer pour les entreprises de presse et d'information, depuis 1963 et ce, jusqu'en 1990 .

En fait, les entreprises de communication étant conçues par l'Etat, créés par l'Etat, dirigés par l'Etat et contrôlés par ce même Etat, et la donne économique, bien qu'inscrite dans les statuts, se trouvait , volontairement ou non , totalement "évacuée" dans la pratique.

3) Tous les médias et supports avaient des responsables désignés par décret présidentiel, sur "proposition" du ministre ou, au minimum, par arrêté ministériel, et on en est même arrivé  à ne désigner que des "militants actifs du parti du Fln" ou des personnes adoubées par lui ( Cf l'article 120, et, surtout l'article 8 de la loi 82-01 portant code de l'information).

4) Tous les médias étaient au service de l'Etat et de l'Etat seul, tout ne devant être publié que "dans le cadre des options du pays" (cf. Art. 3 des statuts des journaux, en 1967), la notion de "service public" se conjuguant , la confusion des concepts et des pouvoirs aidant, avec celui du "au service du Parti –Etat", et la notion "d'intérêt général" se confondait allègrement avec celui "d'intérêt de groupes ou de personnes" détenant tout ou partie (s) du pouvoir au sein de l'Etat et/ou  du Parti…ou ailleurs, pas très loin.

 

Cette mainmise était surtout visible au niveau des rédactions et du traitement de la nouvelle au sein desquelles la censure des années 60 a été  remplacée par un  contrôle vigilant et continu qui avait , peu à peu, "créé" l' auto-censure. Elle l'était un tout petit peu moins au niveau des pages ou des émissions de loisirs, de sports et de culture. 

Tout cela ne veut aucunement dire que les organes de presse nationaux, tous médias confondus, n'ont pas eu des moments ou des espaces rédactionnels ou des individualités forts, parfois très forts, de liberté…..vite récupérés ou sanctionnés (surtout par la mise à l’écart ! ). Les exemples sont nombreux !  Certaines organes de presse ont même connu des réussites commerciales –surtout au niveau des ventes- leur donnant une certaine autonomie (La République d'Oran , Algérie Actualité, Révolution africaine et même El Djeich, l'Anep….). Ce qui était absolument certain, c'est que le concept de service public dominait, chez les journalistes et les gestionnaires comme chez les décideurs politiques ….qui en profitèrent plus qu'il n'en faut. Cette approche du concept ne sera pas sans conséquences par la suite. Jusqu’à nos jours !

 

APRES………..AVRIL 1990

Au début de l'année 1991, la presse algérienne n'est plus comme avant, lorsque toutes les entreprises et toutes les publications, sans exception, se trouvaient liées directement au système avec un statut d'entreprises publiques.

De celles-ci, il n'en reste que cinq (5), inscrites dans le loi du 4 avril 1990: L'ENTV, l'ENRS, l'APS, l'API et l'ENTD (devenue TDA en avril 1991). Ces EPIC ont des DG nommés en Conseil des ministres (Décret présidentiel donc!). Et, tout le reste a été transformé en EPE (en SARL puis, juste après, en SPA), les titres des quotidiens El Moudjahid et Ech Châab mis à part, puisque le premier (avec son imprimerie) et le second ont été transférés au parti du FLN, le 8 mai 1990. Ainsi, d’ailleurs, que l’entreprise qui gérait les hebdomadaires publics (et qui sera « liquidée » par la suite). Les titres de presse ainsi que les imprimeries d'Ech Chaab, d'An Nasr et d'El Djoumhouria sont, ainsi, versées, le 22 octobre 1990, à des Fonds de participation (gestionnaires des capitaux de l'Etat) qui, dans un premier temps , possèdent la totalité des actions et, donc, "administrent" les entreprises…de la même manière que leurs autres entreprises industrielles ou commerciales.

 

Dans le foulée, trois (3) EPE d'impression sont créées, confiées, elles, à 4 Fonds de participation regroupés (Industries diverses, Services, Biens d'équipement, Electronique) pour des parts de 25% à chacun : Société d'impression d'Alger/SIA (ex-Ech Châab), Société d'impression de l'Est/SIE (ex-An Nasr) et Société d'impression de l'Ouest/SIO (ex-El Djoumhouria)

 

Au début de l'année 1991, il y a, déjà,  sur la place, 5 nouveaux quotidiens (dont 4 dits indépendants et 1 nouveau du secteur public, Es Salam): Le Soir d'Algérie, El Watan, El Khabar, Alger-Républicain, une douzaine d'hebdomadaires d'informations générales et une trentaine des périodiques. Il y a, aussi, le presse partisane: El Badil (Mda), El Mounkid et El Forkane (Fis), Libre Algérie (Ffs), Sawt Ech Châab (Pgs), El Khatwa (Pst), Al Manbar (Apua)…..Au total , une cinquantaine de nouveaux titres qui diffusaient, au bout de six  mois,  plus de un million d'exemplaires avec une forte consommation, d'autant que la presse étrangère n'arrivait plus en Algérie depuis juillet 1990….pour des problèmes de factures  impayées par l'Enamep-centre aux Nmpp françaises.

Début 1992, il y avait 140 titres (dont 18 quotidiens) avec un tirage de 1 500 000 exemplaires, et des dizaines d'agences de communication faisant éclater tous les monopoles en place et attirant le gros des recettes des ventes et, surtout, des dépenses publicitaires . On vit même, les autorisations d'émettre se faisant attendre, l'apparition de quelques (rares et éphémères: 2) radio-pirates.

 

 

PAYSAGE MEDIATIQUE…… AN 2008

Si l’on s’en tient aux propos du ministre en charge de la Communication (22 avril 2008, puis 27 octobre 2008), la presse écrite algérienne est forte, à fin 2008,  de près de près 300 titres (alors que les observateurs qui décomptent les titres de journaux non commerciaux , c’est-à-dire en incluant les journaux d’institutions administratives telles que les wilayas et les communes , les entreprises sociales et économiques , journaux en général diffusés de manière restreinte et/ou à des publics spécialisés ou non vendus et parfois non déclarés comme presse tels que les annuaires,   les journaux gratuits… , on arrive facilement au nombre de 400 titres, sinon bien plus.

Sur les 300 titres officiellement décomptés, il y a 68 quotidiens dont 60 généralistes, 3 économiques et 5 sportifs, 35 en langue arabe et 33 en langue française, 5 relevant du statut public ( toutes des EURL relevant – jusqu’à fin 2007 - d’une holding presse-communication, en même temps que les imprimeries publiques,  et l’ANEP, devenues des EPE-SPA), et le reste relevant du statut privé (surtout des SARL et quelques SPA dont El Watan,  El Khabar et Le Quotidien d’Oran )

Autres données :

Dans le domaine de la presse écrite : 89 hebdomadaires,76 périodiques spécialisés,137 périodiques 

Tirage global de la presse : 2 500 000 exemplaires/jour (ce qui fait globalement 8 à 9 millions de lecteurs/jour)

Tirage de la presse quotidienne : 2 200 000 ex/jour dont 1 300 000 exemplaires /jour pour la presse quotidienne arabophone et 900 000 ex/jour pour la presse francophone.

Nombre de journalistes en activité et recensés: 4 084 dont 3 000 travaillent dans la presse écrite ,2 500 dans la presse écrite privée, et 500 dans la presse écrite publique (et à l’Aps – qui a une dizaine de bureaux à l’étranger et un bureau au niveau de chaque wilaya du pays - qui en occupe plus de la moitié),

1 048 sont à la radio-télévision.

Le nombre total de correspondants de journaux  est de 744

Pour 154 organes, 46 wilayas ont des correspondants .

Il y a plus de cinquante journalistes correspondants de la presse étrangère accrédités à Alger.

La diffusion de la presse, a , pour sa part, peu à peu, été totalement assurée par des entreprises privées pour ce qui concerne les magazines (nationaux et importés)  et par les entreprises de presse elles-mêmes pour ce qui concerne les quotidiens, l’expérience de l’ANEP (qui avait créé une entreprise, l’AME) ayant échoué quasi-totalement.

Dans le domaine de l’audiovisuel, il y a désormais 39 radios régionales en plus des chaînes nationales (I, II, III) et thématiques (Internationale, Coran), alors que la télévision , toujours publique (comme la radio) , en attendant la création de nouvelles chaînes autonomes et thématiques (amazigh, sports, parlementaire, économique…) émet sur trois canaux : AT (chaîne destinée au public national), A3 (destinée aux publics arabe et du Moyen-Orient) et Canal Algérie (destinée aux publics européens et à l’émigration).

Dans le domaine de la publicité, le marché a connu , en très peu de temps , un essor remarquable lié au développement économique et aux investissements effectués, tout particulièrement dans le domaine de la téléphonie , de l’automobile, des travaux publics et de l’énergie. En quelques années, le chiffre d’affaires global est passé de 400 milliards de centimes en 2000 à près de 1 500 milliards de centimes en 2008….400 à 500 milliards de centimes allant à la radio (100 à 150 milliards de centimes /an) et à la télévision (400 à 500 milliards de centimes/an). Et si, auparavant, l’ANEP, entreprise publique et la publicité des Institutions étatiques « trustaient » le marché , on a vu apparaître près de 400 sociétés de statut privées se chargeant de collecter,  de concevoir et de régir la publicité commerciale, avec une percée notable en matière d’affichage , et l’arrivée de compagnies ou de marques étrangères  (Havas, Publicis, Dentsu, Karoui et Karoui ..).

Dans le domaine de l’imprimerie, là aussi, l’évolution a été très rapide après une période de blocages. Ainsi, en très peu de temps, le secteur privé a investi dans 6 grosses unités d’impression de  presse (rotatives) : 2 à  Oran, (Le Quotidien d’Oran et El Watan-El Khabar) , 1 à Constantine (El Khabar-El Watan), 3 à Alger (2 unités El Watan-El Khabar et 1 L’Authentique)…alors que l’Etat, par le biais de la SIA en a implanté une à Ouargla, tout en en programmant une autre à Béchar. Tout ceci , parallèlement aux investissements dans le domaine de l’imprimerie de labeur destinée au tirage en off-set de magazines (Anep, E-Diwan…) , investissements qui restent tout de même assez limités (ce qui laisse encore élevé le prix de revient à l’exemplaire , et concentrés à Alger.

L’autre évolution est notée dans le domaine internet, avec l’apparition de dizaines de sites d’information (dont certains de journaux : APS, El Watan,…), dont les  ressources proviennent surtout de la publicité . Mais, c’est là un créneau nouveau qui reste à améliorer , tant il est vrai que les cyber-journalistes doivent être encore plus spécialisés et que le parc d’internautes (1 500 000 à 2 000 000, mais fréquentant surtout les 6000 cybercafés du pays et s’intéressant encore assez peu à l’information générale ou de presse) reste encore limité.

Dans le domaine de la communication instititionnelle : L’importance de la communication et une chose assez bien saisie dorénavant  par toutes les entreprises et toutes les institutions . C’est pour cela que la plupart , sinon la totalité des ministères et des entreprises économiques, sociales et culturelles ont des Cellules de communication à un niveau hiérarchique élevé, animées , généralement, par des journalistes chevronnés (Ministres et/ou Cabinets ministériels,  Directions générales ,  services décentralisées,  directions déconcentrées…)

PAYSAGE MEDIATIQUE…… AN 2012

 

326 titres, dont 129 quotidiens, 30 hebdomadaires, 362 mensuels, 3 bi –mensuels , 102 périodiques institutionnels…….et un tirage quotidien qui frise les 3 000 000 d’exemplaires /jour, ce qui fait plus de 10 à 12 millions de lecteurs……..55 stations de radios avec  chaque wilaya pourvue d’une radio locale, une télévision publique avec 5 programmes qui couvrent le territoire national ainsi que l’Europe et le Monde arabe par via satellitaire …..et, phénomène nouveau, face à la lenteur ou le refus d’ouvrir le champ audiovisuel à l’initiative privée..et internet ne suffisant pas ,  une demi-douzaine de chaînes de télévision satellitaires animées et financées  par des Algériens  ..mais relevant du droit étranger :

Un paysage d’agences publicitaires toujours dominé par l’Anep , surtout pour ce qui concerne la publicité institutionnelle publique (ainsi que par la télé et la radio nationales qui sont des exceptions)……. et par des entreprises algéro-étrangères gérant surtout les budgets des grandes multinationales installées en Algérie

C’est une industrie dont le poids social est très important .Il y a , aujourd’hui, en Algérie , près ou plus de 6 000 journalistes professionnels et assimilés (1 500 en 1990) , 12 000 à 15 000 travailleurs dans tout le secteur de la communication ,dont 5 000 à 6 000 pour la seule presse écrite.

 

5) C’est une industrie qui a un poids économique et commercial très important .Ainsi, la  seule presse écrite , avec ses centaines de  titres ( titres d’information générale ,dont des quotidiens nationaux , des quotidiens régionaux et des hebdos d’infos générales, et d' autres périodiques  d’information spécialisée), consomme annuellement plus de 60 000 tonnes de papier importé à prix fort, tire à  près de 3 millions d’exemplaires/jour  , brasse un marché de la publicité évalué à un minimum de 1000 à 1 500 milliards de cts (sur les 2000 milliards de cts)  ,et est lue par au moins 10 à 12 millions de lecteurs/jour …..sans parler des parcs d’auditeurs de radios et de téléspectateurs qui intéressent, d'ailleurs,  de plus en plus, les télés et radios étrangères.( sur un marché de 21 millions de téléspectateurs maghrébins qui "zappent" recensés en 2003 par un bureau d'études français, 14,8 sont algériens)

 

 

Il  y a , aussi , l’Agence de presse publique APS, avec ses 12 coordinations régionales englobant 50 bureaux régionaux et une douzaine de bureaux à l’étranger et qui , sous la pression de la concurrence et de la modernisation est en train de se redéployer avec la fourniture de nouveaux services encore plus performants (dont l’audio-visuel)

7) Mais, c’est  une industrie à grands risques , car avec des produits liés à une consommation directe , immédiate et très rarement renouvelée, donc rapidement périssables .

 

Les risques sont mortels. On note ainsi que si, de 1989 à nos jours  , près de 1 500 titres de presse écrite ont été  créés , mais seulement 326   paraissent encore en  2013. Plus de 1 000  ont donc disparu ou préféré se retirer du marché ……ou en position d’attente

8) Poids social, levier politique stratégique , source possible de grands  profits ….la presse (et la communication dans son ensemble , c’est-à-dire avec la publicité ,et maintenant les banques de données informatisées ) , est à cause ou en raison de tout cela, une industrie qui voit – en plus des pressions directes ou indirectes de l’Etat- une lutte de plus en plus serrée pour sa propriété .Ainsi, elle attire des hommes d’affaires et des affairistes , les banques et les entreprises,  qui y investissent ou rachètent le tout ou des parts ,publiquement ou par le biais de  prête-noms.  

 

Ce sont les preuves , aussi, qui militent en faveur d’une  gestion rigoureuse , c’est-à-dire faisant appel aux  techniques de gestion et de gouvernance de plus en plus pointues .Tant dans le secteur privé que celui public. Là  ,il faut gagner de l’argent …et le pouvoir , ici, il faut ne pas en gaspiller et …garder le pouvoir.

Mais , hélas , cette rigueur fait encore grandement défaut .Pourquoi ?

·     Beaucoup de décideurs politiques (et économiques) et les appareils continuent à ne voir les moyens d’information  que comme des outils de propagande ou de diffusion culturelle.

·     Les gestionnaires publics et privés continuent à trop compter ou à espérer sur les aides directes ou indirectes de l’Etat

·     Les « nouveaux entrepreneurs » eux-mêmes comptent beaucoup , et encore, sur leurs « soutiens » , que ceux-ci se trouvent dans ou en dehors du « Pouvoir »

·     Et, bien des journalistes demeurent préoccupés surtout par l’exercice de leur devoir d’informer et de leur droit de savoir , l’essentiel pour eux étant de dire et d’écrire.

 

Globalement, s’il y a des réussites durables qui sont désormais connues,  , c’est seulement parce que la réalité du terrain  , de plus en plus dure, a imposé , peu à peu  , des règles de gestion économique rigoureuses .

 

Elle les a imposé :

 

-Au secteur public qui a vu un désengagement financier progressif de l’Etat….qui a abandonné tout ce qui ne lui paraissait pas nécessaire ou utile politiquement ou qui lui semblait lourd financièrement  .

Signalons , ici, qu’à mi - 2002,  les 6 quotidiens publics avaient un tirage moyen ridicule de 80 000 ex/jour sur un total de 1 450 000 ex/jour pour 40 quotidiens .Début 2003 , sur les 41 quotidiens en circulation ,  les 6 quotidiens publics tirent 97 000 exemplaires/jour sur un total de 1 501 000 exemplaires . Et , en 2008, ils tirent toujours à 100 000 ex/jour pour près de 2 millions d’ex/jour. En 2013, ils tirent toujours leurs 100  000 ex/jour….sur plus  de 3 millions d’ex/jour . Et, il n’y a plus de grands hebdomadaires publics d’informations générales.

L’audio-visuel reste totalement « dominé » par une Télé « unique » et une Radio « unique » , que personne ne semble regarder ou entendre malgré les efforts faits , depuis 2003, tout particulièrement en matière de travail de proximité (radios locales , radio El Bahdja…) , alors que les paraboles captant les chaînes étrangères couvrent les toits des immeubles et des bidonvilles et que les cyber-cafés se comptent par milliers à travers le pays  (6 000 ) . L’apparition de chaînes satellitaires algéro-étrangères  dont le siège social est à l’étranger mais au contenu et aux animateurs bien Algériens a bouleversé encore plus la donne, obligeant le pouvoir à accélérer (mais à son rythme habituel) le processus d’ouverture du paysage à l’initiative privée.