SANTE - MALADIE - AUTISME
- 400 000, c'est le nombre d'autistes recensés en Algérie (en 2007)....mais 150 est le nombre de places dont dispose l'Algérie en matière de prise en charge des autistes.
Il y a trois hôpitaux (Drid Hocine, Chéraga et Blida) qui ont un service de pédopsychiatrie. En 2008, 500 persones, souffrant de l'autisme, sont en attente de consultation à l'hôpital Drid Hocine d'Alger....dont les capacités d'accueil maximales ne sont que de 60 places.
Trois ans est la durée minimale des soins dispensés par les hôpitaux. Si cette durée n'est pas respectée, le malade ne peut pas connaitre une amélioration comportementale.
Il y a un (1) autiste sur 3 000 naissances en Algérie.
L'Algérie compte, depuis 2007, 20 pédopsychiatres formés dans le cadre d'un programme piloté par l'OMS.
C'est à l'âge de 18 mois que l'on peut reconnaître la maladie. Mais, ce n'est qu'à partir de trois ans que le diagnostic peut être confirmé.
4 000 dinars est le montant de la pension versée (en 2008) aux familles des autistes, si ces derniers vivent jusqu'à l'âge de 18 ans.
Le retard de l'Algérie, en matière de prise en charge de la santé mentale des enfants , est estimé , par les spécialistes, à 50 ans.
Notes: - L'autisme est un trouble neuro-développemental qui perturbe la maturation du système nerveux central. C'est un handicap spécifique qui doit être reconnu comme tel. L'autisme ne se guérit pas, mais s'accompagne de stratégies écucatives tout au long de la vie qui rendent possible l'autonomie des personnes avec autisme, évitent un sur-handicap, permettent l'insertion dans la cité.
- En 2011, certaines statistiques font état de 65 000 personnes atteintes par l'autisme. D'une manière générale, on estime que l'autisme touche 1 enfant sur 150 et un garçon sur 95. En effet, cette maladie touche 3 fois plus les garçons que les filles.
- En 2011, seulement 350 enfants autistes sont pris en charge en milieu médical et institutionnel public et privé, sur un total de 12 000 autistes en âge de scolarisation
Article publié par Horizons le 27 octobre 2013, signé D.C (c)
"Les parents des enfants autistes sont confrontés au problème de leur prise en charge et ce, dès leur plus jeune âge. Et pour cause, le manque de structures sanitaires spécialisées et de places les enferme à leur tour dans une sorte de ghetto, provoquant ainsi découragement et sentiment d’abandon. Selon les statistiques de l’Organisation mondiale de la santé, sur 150 naissances, un enfant est autiste. En Algérie, ils sont environ 80.000 autistes à subir le calvaire d’une prise en charge imparfaite lorsque celle-ci existe. Car beaucoup de parents sont perdus et ne savent pas à quel saint se vouer. En effet, les parents se retrouvent livrés à eux-mêmes faute de services spécialisés, de personnel et d’équipements dans les établissements hospitaliers et autres structures sanitaires. Le centre de pédopsychiatrie de Garidi II est la seule structure spécialisée à l’échelle nationale et les pédopsychiatres se comptent sur les doigts d’une main. En outre, aucune école spécialisée pour ce type de handicap n’existe dans le pays. Alors que seulement deux services de pédopsychiatrie, à savoir celui de Chéraga et Drid Hocine existent en Algérie. En plus de la lourdeur et des difficultés de prise en charge de l’enfant autiste, les signes de l’autisme sont encore ignorés par de nombreux parents, ce qui retarde une éventuelle prise charge à temps même si la maladie reste incurable. Et ce n’est que bien plus tard et dans beaucoup de cas que celle-ci est connue par les parents. Pourtant, plus les signes sont identifiés tôt, meilleur sera le suivi. Alors comment savoir si l’enfant est simplement différent ou si ses comportements bizarres sont plus graves et dénotent de la maladie de l’autisme ? Les symptômes sont multiples : les enfants souffrant d’autisme éprouvent des difficultés à acquérir l’usage de la parole, qui apparaît parfois « désorganisée », c’est-à-dire qu’elle ne s’inscrit pas dans un échange verbal cohérent. On observe par exemple la répétition de mots ou de phrases entendus comme en écho. Les autistes reproduisent des comportements répétitifs avec leur corps comme l’agitation des mains, des mouvements de balancier et des manies. Ils adoptent des habitudes routinières et répugnent aux changements qui perturbent leur univers. Les autistes présentent en outre souvent des crises d’angoisse, des troubles du sommeil ou de l’alimentation. Ils peuvent être pris de colère et avoir des attitudes agressives, y compris envers eux-mêmes. Les premiers signes de l’autisme apparaissent, selon les spécialistes, avant l’âge de 3 ans. Dans 70% des cas, les enfants présentent un retard de développement mental avec un quotient intellectuel inférieur à 70. La communauté scientifique internationale et l’OMS décrivent l’autisme comme un trouble du développement du cerveau pendant sa période de maturation. S’il n’existe pas de traitement de l’autisme, un encadrement personnalisé permet souvent d’améliorer les symptômes et la qualité de vie de l’autiste. Malheureusement, la prise en charge de l’autisme est aujourd’hui loin d’être parfaite pour ne pas dire quasi inexistante. Pourtant, les manques de moyens et de structures sont régulièrement dénoncés par les associations. Ces insuffisances compliquent davantage la vie des malades et de leurs parents. Les parents qui se débattent seuls en Algérie ont besoin d’être soutenus par les pouvoirs publics".