Dans une étude publiée par le Quotidien d'Oran (jeudi 19 mai 2005), l'économiste Ahmed Bouyacoub signale que l'Algérie a affiché l'un des taux d'investissement les plus élevés du monde avec une moyenne de 45,22% du Pib (en dollars constants) sur les trente années (1970-1999). Ce taux est certainement sans commune mesure avec ceux des autres pays, comme le Maroc (24,60%), la Tunisie (29,30%) et même la Corée du Sud (30,80%)….
Au cours de ces trente ans (1970-1999), l'Algérie a investi, en moyenne par tête d'habitant, deux fois et demie plus que le Maroc et une fois et demie plus que la Tunisie.
En effet, l'investissement moyen par tête d'habitant et par an sur cette période aura été de l'ordre de 679 dollars en Algérie, alors que pour le Maroc il a été de 275 dollars et pour la Tunisie 505 dollars.
Les sommes globales d'investissement sur trente ans donnent le vertige : en dollars constants de 1995, l'Algérie a investi 466 milliards, le Maroc 188,2 milliards et la Tunisie 111,3 milliards…." Mais, s'interroge-t-il, un tel volume d'investissement, aussi important, assure-t-il automatiquement une forte croissance ?". L'étude de l'expérience algérienne le pousse au doute.
Note : - Selon le Réseau euroméditerranéen des agences de promotion des investissements, Anima (juin 2006), la part des pays du Maghreb en matière d’investissements directs étrangers a connu une baisse en 2005, bien que cette région continue d’attirer la majorité des projets. Il s’agit surtout de projets financiers plutôt que manufacturiers, dans la banque et le commerce (93 projets), l’énergie (84), le tourisme (67), l’immobilier et les transports (56) et les technologies de l’information (49). De manière générale, les investissements étrangers dans les pays de la région Méditerranée ont doublé en 2005, à la fois en valeur et en nombre de projets.
Toujours pour Anima, en 2006, « même si le pays est parvenu à attirer, en 2006 plus de 100 projets, les montants cumulés de ces opérations, quand ils sont disponibles, donnent un total décevant, à peine supérieur à celui de 2003 (2,3 milliards d’euros contre 2,2). Si l’on considère de plus l’importante programmation du pays (plus de 30 millions d’habitants), les montants d’Ide semblent largement insuffisants :76,5 euros par habitant , à comparer avec 188 euros par habitant pour le Maroc.. »