ENVIRONNEMENT - PARCS - CHREA
L'idée de création du parc national de Chréa remonte à 1912, sous l'impulsion de la Société d'histoire naturelle de l'Afrique du Nord. Le 3 septembre 1925, le parc national de Chréa est créé par un décret exécutif pris en application de l'arrêté général fixant, à l'époque coloniale, le statut- type des pacs nationaux en Algérie.
A cette époque, il englobait une superficie de 1371 hectares couvrant essentiellemnt les peuplements de cèdres de Chréa. A l'Indépendance, la superficie s'est étalée sur tous les massifs forestiers de l'Atlas blidéen. Actuellement, le site du parc s'étend d'est en ouest, des monts de Hammam Melouane vers les crêtes de Chréa jusqu'aux monts de Tamesguida (où se trouve un lac), dans la wilaya de Médéa (26 587 hectares).
Patrimoine biologique du parc : 1 210 espèces vivantes dont 816 végétales (dont 15 sont protégées comme le cèdre de l'Atlas ou le pin noir, très rare en Méditerrannée) et 394 animales.
Une cédraie qui s'étale, à elle seule, sur un massif de 1200 hectares (contenant 237 espèces végétales dont 46 spécifiques à la flore algérienne et 8 protégées, 85 espèces arthropodiennes…)
Dans la catégorie des vertébrés, le parc est peuplé de 160 espèces dont 119 espèces d'oiseaux dont 30 protégées, 7 espèces d'amphibiens, 9 espèces de reptiles et 3 espèces de poissons.
D'autre part, parmi les espèces fauniques et florales protégées, 31% sont d'importance internationale.
Le parc est visité annuellement par 1 400 000 personnes.Il a été classé, à la fin de l'année 2002, réserve mondiale de la biosphère par le Conseil international de coordination du programme sur "l'homme et le biosphère" (Mab) relevant de l'Unesco.
A noter que le programme Mab comprend aussi les parcs nationaux du Tassili, d'El Kala et du Djurdjura…et, il compte (en 2003) 425 réserves réparties dans 95 pays.
- Le parc de Chréa compte 3 zones d'intérêt majeur: la zone d'El Haladia, à l'ouest (lac de Tamesguida à 1230 m d'altitude, gorges de la Chiffa, cascades d'eau..) , la zone de Hréa au centre (cédraie, arborium, lieux d'activités sportives..), la zone de Hammam Melouane à l'est (thermes, lieux de détente et d'évasion...)
Parc national de Chréa : hausse notable de la biodiversité animale
La biodiversité animale du Parc national de Chréa (26.587 ha), dans la wilaya de Blida, a enregistré une hausse "notable" ces dernières années, selon le directeur de cet espace naturel protégé, Dehal Ramdane (Lundi 1 3mai 2013) .
"La ressource animale du parc de Chrea, représente un taux de 26 % de la faune nationale", indique R. Dehal, signalant "un retour en force", ces dernières années, du singe maghrébin, ou macaque berbère, communément connu sous le nom du singe magot, de l’hyène rayée dans les monts de Timezguida, du renard, et de nombreuses espèces d’oiseaux.
Selon le responsable, le singe magot est considéré parmi les animaux les plus en vue au parc national de Chrea, avec quelque 14 colonies, renfermant 45 individus chacune.
"Sa présence (singe magot) est concentrée au niveau de la zone rocheuse, mitoyenne à la route reliant Chiffa à Médéa, connue sous le nom de + Ruisseau des singes+, réunissant toutes les conditions de vie et de reproduction de ce primate, en eau et nourriture", observe M. Dehal.
Soulignant le caractère social de ce primate, R. Dehal a, néanmoins, relevé "une grande sensibilité chez lui, à l’origine d’une certaine agressivité".
Une nourriture non appropriée, source de risque pour cet animal
Selon R Dehal, les multiples friandises (biscuits, pâtisseries et sucreries) offertes, par les visiteurs de la zone touristique de Chiffa, aux singes magots, sur l’axe Chiffa -Médéa, "constituent un risque pour leur vie", a-t-il averti.
"En dépit des pancartes bien visibles mettant en garde contre l’impact négatif de ce genre d’aliments (contre- nature) sur la santé des singes (obésité et paresse notamment), les gens continuent à ignorer, sciemment ou non, nos consignes", déplore le responsable.
Il assure que la meilleure nourriture pour cette espèce animale se trouve dans la nature et est constituée notamment de feuilles, de racines, de baies et de fruits sauvages, des éléments disponibles à profusion au Parc national de Chréa, dont la flore est riche de près de 812 espèces végétales, ceci d’autant plus que le signe magot participe, également, à la préservation de l’équilibre naturel de cet espace protégé.
A noter que les spécialistes du Parc mettent en garde contre un rapprochement trop étroit du singe magot, eu égard au risque encouru au cas où il "serait porteur de certaines maladies contagieuses, dont la rage".
Une amende et une peine d’emprisonnement contre les chasseurs de singe magot
Observant que le singe magot est une espèce animale protégée, R Dehal met en garde contre toute tentative d’atteinte à ce primate, dont la chasse est sanctionnée par une amende et une peine d’emprisonnement, pouvant aller jusqu’à deux(2) ans, selon la loi en vigueur.
"Des tournées de surveillance sont périodiquement effectuées par les agents du Parc", a fait savoir, à cet égard, R. Dehal.
L’hyène rayée de retour sur les monts de Timezguida
L’hyène rayée, animal endémique de l’Afrique du nord, fait aussi partie de ces animaux dont le retour est "très remarqué" au Parc de Chrea.
A ce jour il a été recensé huit (8) hyènes sur les monts de Timezguida, a indiqué R. Dehal, relevant "le danger représenté par les automobilistes contre cet animal, lors de ses tentatives de traverser la route".
"Pour assurer la survie de cet animal, les agents du Parc effectuent régulièrement des sorties sur les routes pour porter assistance à toute hyène qui serait victime d’un accident", observe-t-il.
Il fait cas, à ce sujet, d’une hyène, récemment victime d’un accident de la route, qui l’a rendue aveugle, et qu’il a fallu transférer vers le jardin d’essai d’El Hamma (Alger), car son "handicap ne lui permet plus désormais de vivre dans la forêt".