POPULATION- ETRANGER- FRANCE 2025/IMMIGRATION ALGÉRIENNE
Les Algériens occupent une place centrale dans le
paysage migratoire français. Selon les dernières données publiées par
l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), ils
constituent, en 2024, la première population immigrée vivant en France en
termes de nombre. Une position qui s’inscrit dans une histoire ancienne,
marquée par des liens humains, économiques et culturels profonds entre les deux
rives de la Méditerranée.
Au 1er janvier 2025, la France comptait 68,6 millions
d’habitants, d’après l’Institut national d’études démographiques (Ined). La progression de la population reste faible, avec
seulement 169.000 habitants supplémentaires par rapport à l’année précédente,
un niveau historiquement bas depuis la Seconde Guerre mondiale. Cette évolution
repose presque entièrement sur l’apport migratoire, le solde migratoire étant
estimé à +152.000 personnes en 2024. Dans ce contexte, les populations
immigrées jouent un rôle déterminant dans l’équilibre démographique du pays.
Parmi les 7,7 millions d’immigrés recensés en France
en 2024, les personnes nées en Algérie arrivent en tête. Elles
représentent 12,4 % de l’ensemble des immigrés, devant celles originaires du
Maroc (11,7 %) et du Portugal (7,3 %). Ce classement place durablement
l’Algérie au premier rang des pays de naissance des immigrés vivant en France,
confirmant une tendance observée depuis plusieurs décennies.
Cette présence importante s’explique par des facteurs
historiques et migratoires anciens, mais aussi par des dynamiques
contemporaines. Une part significative des Algériens installés en France a
acquis la nationalité française : au total, un tiers des immigrés vivant sur le
territoire sont aujourd’hui français, un phénomène qui concerne largement la
communauté algérienne.
À cela s’ajoutent des milliers de personnes nées en
France de parents algériens, qui ne sont pas comptabilisées comme immigrées
mais participent pleinement à la vie sociale, économique et culturelle du pays.
Les chiffres de l’Insee montrent également que
l’Afrique demeure le premier continent d’origine des immigrés en France, avec
près de 49 % des effectifs. Les Algériens constituent ainsi un pilier de cette
immigration africaine. Si le « top 5 » des pays d’origine reste relativement
stable depuis le début des années 2000, sa part a diminué, passant de 50 % à
environ 40 % de l’ensemble des immigrés. Une évolution qui traduit une diversification
progressive des origines migratoires, sans pour autant remettre en cause la
place dominante de l’Algérie.
Les flux
récents confirment cette réalité. En 2023, près de la moitié des nouveaux
immigrés entrés en France étaient nés en Afrique, principalement en Algérie, au
Maroc et en Tunisie. Si certaines arrivées récentes sont liées à des crises géopolitiques
ponctuelles, la migration algérienne vers la France demeure l’une des plus
continues et structurantes, faisant des Algériens la première communauté
immigrée du pays.