INFORMATIQUE-
ETUDES ET ANALYSES- INTELLIGENCE ARTIFICIELLE/ALGÉRIE 2025
La course
mondiale à l’utilisation de l’intelligence artificielle bat son plein avec une
hausse vertigineuse des dépenses et investissements se chiffrant à des
centaines de milliards de dollars. Les pays se livrent une bataille du
tout-numérique pour développer leur propre capacité de calcul entièrement
souveraine, craignant de passer «à côté de ce qui
pourrait être la technologie polyvalente la plus fondamentale depuis
l’électricité». Plus d’un milliard de personnes et d’entreprises utilisent
désormais l’IA.
C’est ce
que révèle l’indice mondial de The Observer sur l’intelligence
artificielle dans sa sixième édition, évaluant 93 pays selon leur niveau
d’investissement, d’innovation et de mise en œuvre de l’IA. Ce référentiel
mondial place sans surprise les Etats-Unis et la Chine en tête du classement.
Les deux puissances se livrent un duel sans relâche pour dominer le monde de
l’IA. Le classement de The Observer place l’Algérie à la 65e position
mondiale, 9e dans le monde arabe et 1re au Maghreb. L’indice, qui classe
les pays selon 108 indicateurs recueillis auprès de 24 sources de données
publiques et privées, observe sept critères principaux dans la mise en œuvre de
l’IA, à savoir : le talent, l’infrastructure, l’environnement
opérationnel, l’innovation, la stratégie gouvernementale, le développement et
l’aspect commercial. Il est utile de relever qu’en matière de
«Talent», qui est le pilier de référence s’intéressant à «la
disponibilité de praticiens qualifiés dans le domaine des solutions
d’intelligence artificielle», l’Algérie récolte la 62e place. Concernant le
critère de disponibilité d’infrastructures, évaluant «les
fondements physiques et matériels de l’IA, notamment le calcul haute
performance, la production de semi-conducteurs et la capacité électrique», le
pays d’Afrique du Nord obtient la 77e position sur 93. Alors qu’en matière
d’environnement opérationnel se concentrant sur l’attitude du public à l’égard
de l’IA et son adoption à un niveau sociétal large, l’Algérie est placée à la
78e position. Pour le critère de l’innovation ou la recherche, évaluant la
capacité d’un pays à générer des connaissances scientifiques novatrices en
matière d’IA (qualité des publications de recherches, avancées dans les
techniques et architectures des modèles IA et la force des établissements
d’enseignement), l’Algérie est gratifiée de la 69e position. Evaluée sur la
base du critère de «développement», désignant la
capacité à appliquer les connaissances scientifiques en matière d’IA et à créer
de nouveaux actifs et produits liés à l’IA, l’Algérie obtient la 74e place du
classement. Tandis qu’en termes de commercialisation, ou d’étendue des
investissements privés dans les entreprises d’IA et le dynamisme de
l’écosystème commercial, le pays est classé à la 86e place sur 93. Le meilleur
classement pour l’Algérie dans l’évaluation des sept piliers de référence
concerne le critère de la stratégie gouvernementale, pour lequel le pays
obtient la 30e place.
Ces
différents classements montrent ainsi que des défis demeurent à surmonter en
matière de mise en pratique des politiques de développement de l’IA en Algérie,
notamment en termes d’encouragement de l’innovation, de l’implication du
secteur privé dans l’investissement dans l’IA et le développement des
infrastructures nécessaires à l’élargissement de l’utilisation de cette
technologie.
Le financement est le nerf de cette guerre commerciale entre les Etats.
L’investissement privé dans l’IA générative est en pleine effervescence dans le
monde, remarque le rapport de The Observer, avec 77% de l’ensemble des
investissements en IA, contre 56% seulement en 2024. Des entreprises comme OpenAI dépensent jusqu’à 5 milliards de dollars par an pour
développer leurs concepts.
Parmi les principales observations de l’Indice 2025, on relève une progression
rapide des pays asiatiques dans le classement mondial grâce notamment aux
avancées marquées par les Emirats arabes unis, la Corée du Sud et Taïwan,
tandis que l’Europe est quant à elle à la traîne. L’écart se creuse entre les
Etats, indique le rapport, avec un niveau d’investissement consacré à l’IA aux
Etats-Unis estimé à environ 90% de tous les financements privés au cours des
neuf premiers mois de l’année 2025, contre 3,9% seulement pour l’Europe et 2,9%
en Asie. La part des articles de recherche européens dans les principales
conférences sur l’IA est passée de 16% à 12%. Des pays comme l’Arabie Saoudite
et les Emirats arabes unis, classés respectivement à la 14e et 9e places
mondiales, placent des investissements massifs dans les infrastructures et
l’élargissement de l’utilisation de l’IA.