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Roman Azouz Begag- "Les yeux dans le dos"

Date de création: 06-12-2025 12:29
Dernière mise à jour: 06-12-2025 12:29
Lu: 10 fois


HISTOIRE- BIBLIOTHEQUE D’ALMANACH- ROMAN AZOUZ BEGAG- « LES YEUX DANS LE DOS »

Les yeux dans le dos. Roman de Azouz Begag.Editions Dalimen, Alger 2025, 175 pages, 1 300 dinars

Voilà un livre éloge de la paix et de la fraternité en temps de crise.......avec des thématiques peintes  d’actualité vu les conflits fréquents , notamment au Moyen-Orient (mais pas que...) ,  à cause des différences religieuses. Encore plus évidentes  ces toutes dernières années avec l’ « offensive »  judéo-sioniste, appuyée par l’islamophobie  enragée  occidentale, qui a massacré des dizaines de milliers de Palestiniens pour la plupart musulmans.

Le livre allie documentation et fiction.C’est l’histoire singulière d’Elias et d’Ibrahim. Un chrétien et un musulman. Un aveugle et un paralytique. L’un ( aveugle),  portant l’autre. L’autre (paralytique) guidant l’autre .Une solide fraternité.  Le duo fréquente le centre de Damas (Syrie) pour bercer les gens de chants pleins d’amour etr de paix.Damas était alors capitale d’une Syrie multiconfessionnelle  sous la férule de l’Empire ottoman. Hélas, le 6 juillet 1860, leur vie va changer. Alors qu’on apprend que deux bateaux de guerre, français et anglais, viennent d’arriver dans le port de Beyrouth, à cause des troubles entre chrétiens et musulmans qui se sont aggravés, à Damas, au Café des Rosiers, Ibrahim chante en public comme jamais auparavant. Son succès est divin. La foule est envoûté par sa voix. Ainsi de’ailleurs qu’une jeune et belle jeune fille de la bourgeoisie qui observe derrière une fenêtre. Les piastres s’accumulent dans la bourse que tend Elias aux gens, venus de tous horizons, de toutes religions. Leur talent réunit les Damascènes. Et, ils sont même accueillis par l’Emir qui les prend sous sa protection.  

En arrière-plan, on a le massacre de chrétiens en l’an 1860, massacre que seul l’Emir Abdelkader  , qui habite à Damas depuis cinq ans, a pu arrêté. Rappel :  Une foule de Druzes et de musulmans participent à massacrer les chrétiens de la ville. Les morts se comptent par milliers. Les quartiers chrétiens sont en feu. Avec ses troupes d’ Algériens, l’émir Abdelkader en sauvera des milliers qu’il recueillera dans sa maison pendant plusieurs jours. Durant les massacres, perdus dans les rues, Ibrahim et Elias sont arrêtés par des émeutiers plein de haine. Juché sur le dos de son ami-frère, Elias ne cacha pas sa foi chrétienne. Il fut assassiné sauvagement. Ibrahim ne put s’en remettre. Plongé dans le noir, il mourut de désespoir quelques jours plus tard. L’un et l’autre furent enterrés à Damas, par leurs amis pauvres, clandestinement, près du mausolée du grand soufi Ibn’Arabi, près duquel, en toute saison, poussent des roses de Damas de toutes les couleurs...

 

 

 

L’Auteur :Sociologue, écrivain et homme politique français d’origine algérienne. Surtout connu pour son premier roman,en 1986,  « Le Gone de Chaâba » (adapté au cinéma).A été également ministre (français) délégué à la promotion de l’égalité des chances (juin 2005-avril 2007, dans le gouvernement D.de Villepîn....aux côtés de deux individus ne portant pas les beurs dans leur cœur , racistes même  : Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur et Brice Hortefeux  ) et même diplomate (2013-2016). Chercheur au Cnrs, enseignant....et auteur de plusieurs ouvrages

Extraits : « Oui, la Syrie était un flacon de parfums ouvert .Et l’eau ! Elle ajoutait admirablement à son charme» (p 17), « La plus ancienne cité du monde (Damas) offrait aux voyageurs sa somptueuse mosquée des Omeyyades, ses églises,  ses remparts, ses palais, ses ruelles couvertes bordées de boutiques et ses souks, ses maisons traditionnelles, ses quartiers d’artisans....Elle n’avait jamais cessé de nourrir l’imaginaire des poètes » (p23) , « A Damas, la diversité des cultures était une richesse, dommage que le pays fut convoité par  les Français, les Anglais, les Russes, les Egyptiens....C’était son talon d’Achille » (p31),

 

Avis :Petit livre, grande histoire.Se lit facilement et rapidement.L’histoire , en Syrie multiconfessionnelle de 1860, d’une cohabitation mal assumée , tragique même, chrétiens-musulmans.....Une cohabitation qu’il aurait été préférable , en ces temps d’islamophobie- de ne pas aborder.

Citations : « C’est une bonne définition de notre amitié : regarder dans la même direction » (p 9), « C’est la diversité des cultures du monde qui fait sa beauté » (p35), « Si souvent dans l’histoire, le pouvoir, la trahison, l’envie et  les guerres avaient mis les dieux en compétition et conduit les hommes à la barbarie » (p 38), « Souvent, le sentiment d’injustice, la jalousie étaient à l’origine d’amertume et de disputes entre communautés » (p55), « Ne demande jamais quelle est la religion d’un homme ; interroge plutôt sa vie, son courage, ses qualités et tu sauras ce qu’il est est » (p69) , « Dans la vie des chiens,comme dans celle des humains, il fallait toujours tout reconstruire, dans un éternel recommencement pour se frayer un chemin » (p 167)