RELATIONS INTERNATIONALES- USA- ALGÉRIE.ÉTATS UNIS D’AMÉRIQUE /COOPÉRATION
2025
L’ambassadeur d’Algérie aux Etats-Unis, Sabri Boukadoum, a
exprimé son grand optimisme quant à l’évolution et au développement des
relations algéro-américaines. Invité le mardi 18 novembre du Stimson Center, un
centre de recherche et d’analyse politique indépendant basé à Washington D.C.,
M. Boukadoum a réaffirmé qu’il n’existait aucune limite à la coopération entre
l’Algérie et les Etats-Unis. « Je suis très optimiste. Je l’ai dit en
début d’année et je le redis aujourd’hui : très franchement, il n’y a pas
de limite à notre coopération bilatérale. Nous pouvons travailler ensemble sur
de nombreux sujets et dans de nombreux secteurs », a-t-il affirmé en
réponse à une question sur comment il voyait l’évolution des relations
algéro-américaines. L’ambassadeur a rappelé, lors de cette discussion
approfondie menée par Hafed AlGhwell, chercheur principal et directeur du
programme Afrique du Nord au Stimson Center, les profonds liens historiques
entre les deux pays, remontant aux lendemains de l’indépendance des États-Unis
en 1776. « Nous sommes les premiers à avoir signé un traité avec les
Américains en 1795. Les gens ont tendance à oublier que nous avions
d’excellentes relations par le passé, même pendant la colonisation »,
a-t-il souligné, assurant que « des Algériens ont combattu pendant la
guerre civile américaine, du bon côté, avec Abraham Lincoln. Oui, nous avons
même des photos de cette époque où ils campaient juste à côté de l’Université
américaine de Spring Valley ». M. Boukadoum a également évoqué l’impact
des Américains sur la lutte des Algériens pour leur indépendance, suite à leur
implication dans la Seconde Guerre mondiale. « Je me souviens que toute la
génération plus âgée me parlait de l’arrivée des Américains en Algérie en 1942.
Et cela a contribué à faire croire aux Algériens que les Français pouvaient
être vaincus », at-il relevé. Interrogé sur la forte présence chinoise en
Algérie, l’ambassadeur a précisé que les Chinois se trouvent sur l’ensemble du
continent africain. Il a enchaîné en assurant que « les Chinois sont
certes présents en Algérie, mais les entreprises américaines le sont également.
Et j’espère qu’elles seront encore plus nombreuses à l’avenir ». « C’est à
vous, les Américains, d’être davantage présents. Si vous tournez le dos à
l’Afrique, ne blâmez pas les Africains », a-t-il soutenu. Les possibilités et
les domaines de coopération avec l’Algérie sont nombreux, a-t-il fait remarquer
en évoquant l’éducation, l’enseignement supérieur, les nouvelles
technologiques, l’intelligence artificielle, l’agriculture et bien évidemment
les hydrocarbures et les énergies renouvelables. « J’ai dit que les
possibilités étaient infinies », a-til insisté en revenant sur les
importantes réformes économiques réalisées au cours de ces dernières années,
qui ont substantiellement amélioré le climat des affaires en Algérie et
favorisé les investissements nationaux et étrangers. Il a souligné dans ce
sillage la ferme volonté du président de la République, à travers une vision
judicieuse, de diversifier l’économie nationale et de la libérer de sa
dépendance aux hydrocarbures. Il a fait part dans ce contexte du processus de
numérisation de l’administration et de l’ensemble des services publiques qui
devrait s’achever avant la fin de l’année en cours, conformément aux
instructions fermes du chef de l’Etat. L’ambassadeur a aussi cité le
développement rapide d’Internet en Algérie, la réforme du secteur bancaire
destinée à financer des projets productifs à forte valeur ajoutée, ainsi que
les mécanismes d’aide et de soutien aux start-up. Il est également revenu sur
les réformes politiques menées par le Président Tebboune durant son premier mandat,
marqué par la promulgation d’une nouvelle Constitution en 2020, la création
d’une Cour constitutionnelle, d’une Autorité nationale indépendante des
élections, d’un Observatoire national de la société civile et d’un Conseil
supérieur de la jeunesse, ainsi que par une nouvelle loi électorale
encourageant la participation des femmes et des jeunes à la vie politique et
aux élections. S. Boukadoum a souligné le rôle central de l’Algérie dans la
stabilité régionale, la lutte contre le terrorisme et la gestion des
migrations, ainsi que son rôle stratégique de médiateur en Afrique du Nord et
au Sahel. Il a réitéré la position constante de l’Algérie sur la question du
Sahara occidental et sur la cause palestinienne. Interrogé sur les relations
entre l’Algérie et la Russie, l’ambassadeur a rappelé le non-alignement
historique de l’Algérie, qui lui permet de maintenir de bonnes relations avec
différentes puissances internationales. « Nous sommes un pays non aligné. Cela
fait partie de notre ADN. Nous ne suivons aucune idéologie. Nous ne sommes pas
et ne serons jamais alignés », a-t-il précisé.