RELATIONS INTERNATIONALES- SAHARA
OCCIDENTAL- ALGERIE/SAHARA OCCIDENTAL/C.S. ONU, 31.10 2025/RESOLUTION
-Le projet de résolution (2797) sur le
renouvellement du mandat de la Mission des Nations unies pour l’organisation
d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO), résultant d’un forcing inédit
de la délégation des États-Unis, a été adopté vendredi 31 octobre 2025 par 11 voix
favorables (Etats unis, France, Royaume uni, Slovénie, Corée du Sud, Sierra
Leone, Guyane, Danemark, Grèce, Panama, Somalie), alors que la Chine, la Russie
et le Pakistan se sont abstenus. L’Algérie a marqué ses distances par rapport
au texte, en ne participant pas au vote. Dans une prise de parole, à l’issue de
l’adoption, l’ambassadeur Amar Bendjama, représentant
permanent de l‘Algérie aux Nations unies, a tenu à préciser que l’Algérie, «en toute responsabilité, a tenu à illustrer sa prise de
distance, avec un texte qui ne reflète pas la doctrine onusienne en matière de
décolonisation». Le diplomate reconnaît, certes, que des améliorations ont été
apportées par le porte-plume, les États-Unis en l’occurrence, dont, en premier,
la reconnaissance du «droit inaliénable du peuple
sahraoui à l’autodétermination», et en prévoyant des «négociations entre les
deux parties, le Maroc et le Front Polisario, sous l’égide des Nations unies».
Mais le représentant de l’Algérie regrette, en substance, l’imposition du cadre
de l’autonomie avancé par le Maroc, comme base de négociations, notant que le
texte est pour le moins en deçà des aspirations du peuple sahraoui. «Le cadre
étriqué de la négociation proposée, qui met en avant une option par rapport aux
autres, empêche la créativité et la flexibilité nécessaires pour se déployer,
pour faire aboutir un accord librement consentis, en application de la doctrine
des Nations unies en matière de décolonisation», regrette le diplomate
algérien, ajoutant que «le texte organise un déséquilibre entre les deux parties
en conflit, en mettant l’accent seulement sur l’ambition territoriale de l’une
et en passant sous silence les aspirations de l’autre, le peuple sahraoui qui
revendique la liberté». Outre son déséquilibre flagrant, la résolution votée
hier par le Conseil de sécurité, après une âpre semaine de forcing et de
négociations, suscite de lourdes craintes et des interrogations juridiques
sérieuses, sur le cadre de négociations proposé, poursuit-il encore. «Imaginez que ce cadre soit reproduit dans d’autres zones de
conflits, en Europe, aux Amériques, en Afrique… c’est l’édifice même de l’ordre
international qui sera fissuré», avertit M. Bendjama.
Le diplomate algérien a conclu son intervention, en prenant à témoin le Conseil
sur la fidélité réaffirmée de l’Algérie au «principe
de règlement pacifique des différends», comme elle reste attachée « aux
objectifs et principes de la Charte des Nations unies». «L’Algérie
sera toujours prête à s’engager, en toute souveraineté, avec responsabilité et
réactivité, dans toute négociation qui respectera scrupuleusement les principes
cardinaux d’équité, d’impartialité et de justice, en vue du règlement définitif
de la question du Sahara occidental», a-t-il ajouté. ...........................................................
-Le Front Polisario a réaffirmé,
samedi 1 er Novembre 2025, l'attachement ferme du peuple sahraoui
à son droit inaliénable à l'autodétermination et à l'indépendance, soulignant
que la résolution 2797 votée vendredi par le Conseil de sécurité contenait des
éléments qui s'éloignent dangereusement des fondements adoptés par le Conseil
dans le traitement de la question du Sahara occidental, conformément aux
principes fondamentaux inscrits dans la Charte des Nations unies.
Dans un communiqué publié à l'issue de l'adoption par
le Conseil de sécurité de la résolution 2797 (2025), qui a décidé entre autres
de prolonger le mandat de la Mission des Nations Unies pour l'organisation d'un
référendum au Sahara occidental (MINURSO) jusqu'au 31 octobre 2026, le Front
Polisario a indiqué que cette dernière violait le statut international du
Sahara occidental en tant que territoire de décolonisation, compromettait les
fondements du processus de paix parrainé par l'ONU au Sahara occidental et
entravait les efforts du Secrétaire général de l'ONU et de son Envoyé
personnel.
En outre, poursuit le communiqué, la résolution ne
tient pas compte, ni traite efficacement, toutes les questions de fond
soulevées par la majorité des membres du Conseil de sécurité ainsi que par le
Front Polisario.
"Le Front Polisario est le seul représentant
légitime et la seule voix du peuple sahraoui, qui est descendu dans la rue ces
jours-ci partout dans le monde pour manifester massivement, pour affirmer haut
et fort son attachement indéfectible à son droit à l'autodétermination et à
l'indépendance, et à la défense de ses droits et de sa souveraineté par tous
les moyens légitimes", rappelle le communiqué.
Réaffirmant sa volonté de participer de manière
constructive au processus de paix parrainé par l'ONU au Sahara occidental, le
Front Polisario a souligné qu'il ne sera partie prenante à aucun processus
politique ni à aucune négociation fondée sur des "propositions"
visant à "légitimer" l'occupation militaire marocaine illégale du
Sahara occidental et à priver le peuple sahraoui de son droit inaliénable, non
négociable et imprescriptible à l'autodétermination et à la souveraineté sur sa
patrie.
Dans ce contexte, il a rappelé avoir soumis une
proposition au Secrétaire général de l'ONU le 10 avril 2007, laquelle a été
prise en compte par le Conseil de sécurité dans sa résolution 1754 (2007) et
dans les résolutions ultérieures. Il a également soumis une version élargie de
sa proposition de 2007 au Secrétaire général de l'ONU le 20 octobre 2005,
témoignant ainsi de son engagement sincère en faveur d'une paix juste et
durable.
Enfin, le Front Polisario a affirmé que "les
approches unilatérales qui cherchent à sacrifier l’Etat de droit, la justice et
la paix à des gains politiques à court terme ne feront qu’exacerber le conflit
et compromettre la paix, la sécurité et la stabilité dans toute la
région".
Par ailleurs, il a estimé que la prorogation du mandat
de la MINURSO témoigne de l’engagement constant du Conseil de sécurité à
trouver une solution juste et durable, conformément à ses résolutions
pertinentes sur le Sahara occidental, soulignant que le conflit ne peut être
résolu sans le peuple sahraoui et sans l’exercice de son droit inaliénable à
l’autodétermination.
"C'est une réponse claire aux tentatives de
l’Etat occupant marocain qui, avec le soutien indéfectible de certaines
puissances, espérait pousser le Conseil à adopter une résolution qui réglerait
définitivement le conflit en faveur de sa position expansionniste en quelques
mois", souligne le Front Polisario.