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Boubekeur Hamidechi (Journaliste)

Date de création: 26-10-2025 17:22
Dernière mise à jour: 26-10-2025 17:22
Lu: 3 fois


COMMUNICATION-PERSONNALITES- BOUBEKEUR HAMIDECHI

 

« Bob » est décédé à Constantine, sa ville natale et de vie familiale et professionnelle, dimanche 12 octobre 2025 à l’âge de 82 ans. Paix à son âme !

« Bob » pour les amis et les intimes, c’est Boubekeur Hamidechi.

Affaibli par la maladie ces toutes dernières années, il avait déserté les colonnes du journal de ses compagnons de route (Zoubir Souissi, aujourd’hui décédé,  et Mâamar Farah) et sa chronique hebdomadaire « Lettres d’un provincial » nous manquait beaucoup.  En le lisant, on ré-apprenait à réfléchir, à écrire, à argumenter, et, surtout à manipuler avec talent et art la langue française. Un trésor pour la mémoire collective (ou, ce qui en reste), ses écrits  pouvant servir de modèle à bien de nos étudiants en journalisme, quelle que soit la langue maîtrisée...tant il est vrai , aujourd’hui, avec tous les incessantes révolutions technologiques et cette sacrée I.a , continuellement rabâchée, et  dont on nous casse sans arrêt les oreilles, que le journalisme vrai  a plus à voir avec le  « savoir-écrire » qu’avec la maîtrise d’une langue, avec le « sentir-vrai » des pulsions de la société , la sienne et toutes les autres, qu’avec l’engagement idéologique et politique. Dans le respect des fondamentaux de l’éthique et de la déontologie de la profession, cela va de soi.

Presque 60 années de carrière. Qui dit mieux ? Et, quelle carrière ! : Hamidechi a fait ses débuts en 1966, alors qu’il avait à peine 23 ans, au quotidien « An-Nasr »  qui paraissait en français à l’époque avant son arabisation en 1972, sous la houlette d’Ahmed Benslama. Le journal avait pour siège les locaux de l’ancienne « Dépêche de Constantine » à l’ex-Rue Nationale (actuelle Larbi-Ben M’hidi) au centre-ville de Constantine. Il y avait côtoyé Malek Haddad, qui animait le supplément culturel du journal. Il a aussi cotôyé Kateb Yacine et bien d’autres sommités de la culture et de la communication .  . Par la suite , il fera le tour des rédactions dans les organes de presse publique, dont « El Moudjahid » »,  l’ « Aps » et enfin l’hebdomadaire « El Hadef ». C’est dans ce dernier qu’il avait vécu l’une de ses plus belles aventures journalistiques avec ses amis et collègues Manceri, Mesbah, Rahmani, Kamas et par la suite Benmohamed et Bouchetib. Hamidechi faisait partie de la formidable équipe qui avait fait la grande épopée de l’hebdomadaire sportif « El Hadef » entre les années 1970 et 1990. Elle comptait alors de belles et bonnes  plumes (Azzag, Mohamed-Larbi AbboudBellaghaBouacida, Allouache, ainsi que Adjal El Houari du bureau d’Oran et Sid-Ali Azzoug du bureau d’Alger). Sans oublier ceux qui ont marqué leur passage au journal, à l’exemple de Zoubir Souici, Maâmar Farah, Ahmed Benslama et bien d’autres . Avec l’avènement de la presse indépendante en 1989, Hamidechi collabore à la création de l’hebdomadaire « Les Nouvelles de l’Est », avant de travailler au sein du quotidien « El Watan » entre 1992 et 1997. 

Il atterrira par la suite au journal « Le Matin », avant de terminer sa carrière au « Soir d’Algérie ». Le parcours de Hamidechi reste marqué par sa célèbre «Lettre de Province», une chronique atypique régulièrement publiée à compter de novembre 2000 par le journal « Le Matin », avant de rejoindre les pages du « Soir d’Algérie ». C’est sur insistance de ses confrères dans ce journal que Boubakeur Hamidechi avait accepté de publier ses chroniques dans un livre (403 pages) paru en 2011 à Arcanes éditions, sous le titre « Lettres de Province ». 

L’homme a résisté durant sa vie à de nombreuses épreuves (il avait perdu , en juillet 2021, son fils Adlène , ancien directeur du journal sportif « El Mouhtarif ») qui n’ont pas eu raison de son sens de l’humour et de  sa verve. Il avait forgé sa personnalité au long d’un parcours faisant de lui un des doyens de la corporation à l’échelle nationale.

Et, il ne s’est jamais départi de son caractère d’éternel rebelle, critique et insatisfait, mais dont la profondeur révèle un homme patriotique ayant défendu les causes de son pays, un citoyen humble, généreux et aimable qui s’impliquait dans tout ce qui touche à la société. Franchement à gauche, très engagé  socialement , démocrate jusqu'au bout de sa plume,  son style et ses analyses ne laissaient  personne insensible . C'est pour cela (et ,aussi, pour son humilité) qu'il a accumulé les Prix spéciaux , "pour l'ensemble de son oeuvre" ; celui des Amis de Abdelhamid Benzine en 2008 puis, en 2011 , et celui d’El Khabar/   Omar Ourtilane .Il a , aussi, été  classé parmi les 10  “Personnalités nationales influentesen 2011,  par le site d’informations documentaires almanach-dz.com.