CULTURE- PERSONNALITES-
NOUREDINE ABA
Il n’est pas connu pour
avoir écrit dans la presse nationale mais Nouredine
Aba, né en 1921, à Aïn Oulmene (Sétif) et décédé
à Paris le 19 septembre 1996, a exercé comme journaliste, à ses débuts sur les
chemins de l’écriture.Mais
pas pour relater ou commenter des
événements ou des faits qui tombent dans l’oubli. Lui a suivi pour le
compte d’une agence de presse, le déroulement du procès historique de Nuremberg
en 1945-1946 durant lequel des chefs du IIIe Reich, dont Goering, furent
condamnés. Mais, contrairement à un Kateb Yacine dont la sauvagerie et la
répression des événements du 8 Mai 1945 à Sétif avaient nourri les premiers
écrits, Aba va se tourner vers la Palestine dont les élites au Maghreb font une
cause sacrée. Kateb Yacine dans «Palestine
trahie», Anouar Benmalek, qui a séjourné en
Palestine, et plus récemment Akli Ourad, dans
les territoires occupés, ont évoqué le drame d’un peuple spolié de sa terre et
réduit à l’exil ou l’errance. «Dans ce losange de
verdure qu’était la Palestine, il ne reste plus qu’une tache de sang, d’un
rouge de coquelicot», s’exclame Aba dont il suffit de consulter la
bibliographie pour constater que la question palestinienne occupe une place
centrale dans son œuvre.. Dans des poèmes et des pièces de théâtre comme «Aube à Jérusalem», paru en 1979, ou «Montjoie
Palestine», le poète dramaturge, décédé en 1986, se montre solidaire d’une
cause dont beaucoup de défenseurs étaient ses amis, à l’instar de Mahmoud
Hamchari et de Azzedine Kalak,
cadres de l’OLP, assassinés à en 1973 et 1978 à Paris par le Mossad. Hamchari était aussi proche de M. Boudia,
lui aussi passionné de théâtre et d’action politique. Une relecture de «L’aube à Jérusalem» révèle toute son actualité comme si
rien n’a changé et que les mêmes responsables du malheur intégral d’un peuple
continuent de tirer les ficelles. Portée par une poésie lyrique qui
souffle comme un vent du désert, elle s’ouvre par une scène dans un camp de
réfugiés où Paula s’écrie : «Nous sommes dans un
univers à part et oubliés du monde. Nous mourons chaque jour un peu plus.
Dans la rage et l’impuissance, nous mourons». Un
des protagonistes est de Ghaza, mais c’est toute la
Palestine qui est crucifiée. Le texte d’Aba est empli de douleur et
d’indignation. La mort rôde partout sur une terre comme de nos jours à Ghaza et bien avant à Tell Ezzater,
ce camp de réfugiés qui inspira une autre œuvre à Aba pour qui toute la
Palestine est devenue «une terre rouge».
Durant quelques années,
N.Aba a été conseiller en
matière d’édition du ministre de l’Information et de la Culture de l’époque,
détaché auprès de la Sned, Reda Malek