VIE POLITIQUE- PERSONNALITES- AHMED TALEB IBRAHIMI
Ahmed Taleb Ibrahimi,
est décédé à l'âge de 93 ans dimanche 5 octobre 2025 à Alger .
Fils de cheikh Mohamed Bachir Ibrahimi, l’un des
fondateurs de l’Association des oulémas musulmans algériens (AOMA), le défunt,
né à Sétif en 1932, a suivi la voie de son père et milita pour la création de
l’Union générale des étudiants musulmans algériens (UGEMA), dont il est devenu
président. En 1949, il rejoignit l’université d’Alger pour étudier la médecine,
puis adhéra à l’Association des étudiants musulmans nord-africains (AEMNA). Il
était également parmi les dirigeants de la Fédération de France du Front de
libération nationale (FLN) durant la Révolution de libération nationale. Après
l’Indépendance, le défunt a occupé plusieurs postes de responsabilité. Il a été
notamment ministre de l’Education nationale de 1965 à 1970, étant l’un des
artisans de la démocratisation de l’enseignement public en remodelant la
cartographie des écoles et en permettant l’accès au savoir aux populations de plusieurs
zones rurales. De plus, il a été derrière la création, en 1966, de l’Office
national d’alphabétisation et de l’enseignement pour adultes (ONAEA) dont la
mission principale était la mise en œuvre du programme national
d’alphabétisation et d’enseignement pour adultes qui vise à garantir, aux
analphabètes, le droit à un enseignement. De 1970 à 1977, il a occupé la
fonction de ministre de l’Information et de la Culture, contribuant notamment à
l’avènement d’une industrie cinématographique nationale, dont le résultat le
plus probant a été la Palme d’Or obtenue par le film Chronique des années de
braise, de Mohamed-Lakhdar Hamina, lors du Festival
de Cannes en 1975, ainsi qu’à l’arabisation des programmes d’information des
médias audiovisuels publics. Défenseur convaincu de l’arabisation, il a
consigné l’effort de l’Etat en la matière dans un livre, publié en 1973,
intitulé De la décolonisation à la révolution culturelle : 1962-1972. Après
avoir occupé le poste de conseiller des défunts présidents Houari Boumediene et
Chadli Bendjedid, il a été ministre des Affaires étrangères de 1982 à 1988,
portant la voix de l’Algérie dans le monde entier et contribuant à la défense
des causes justes de l’époque telles la cause palestinienne,
la cause sahraouie, les mouvements de décolonisation dans le monde, dont celui
de la lutte contre l’apartheid en Afrique du Sud, et la politique du
non-alignement. En plus d’avoir été un politicien chevronné, Ahmed Taleb Ibrahimi comptait à son actif plusieurs contributions
intellectuelles et culturelles, ainsi que de nombreuses interviews avec des
médias nationaux et étrangers sur des thèmes liés à l’histoire de l’Algérie et
à la Révolution de libération nationale. Ainsi, il a publié, en 1966, un
recueil de lettres qu’il avait écrites durant son emprisonnement par les
autorités coloniales, intitulé Lettres de prison : 1957- 1961. En 2006, il a
édité le premier tome de ses mémoires sous le titre Mémoires d’un Algérien, t.
I : Rêves et épreuves (1932-1965), relatant son enfance, sa jeunesse, son
parcours de militant et de combattant pour l’Indépendance ainsi que les
premières années de l’Indépendance. En 2008, le deuxième tome est paru sous le
titre Mémoire d’un Algérien, t. II : La passion de bâtir (1965- 1978) où il
relate ses responsabilités dans le processus de construction de l’Algérie
durant la période du président Houari Boumediène.