RELATIONS
INTERNATIONALES- MALI- ALGERIE.MALI/ GESTICULATIONS JUNTE MILITAIRE, SEPT 2025
© El Watan/ M.F
Gaidi, 29/9/2025
Elle a lancé de nouvelles attaques contre l’Algérie à partir de l’ONU :
Nouvelles gesticulations de la junte militaire au Mali !
Accusations infondées et attaques
virulentes. La junte au pouvoir au Mali continue de s’attaquer à l’Algérie,
dans une tentative de taire ses multiples difficultés internes. Prenant
toujours prétexte de l’affaire du drone détruit par l’armée algérienne en avril
dernier, elle multiplie ses actes hostiles. Ces derniers jours, Bamako a poussé
le bouchon très loin en accusant l’Algérie de «soutenir
le terrorisme». Et ce à partir du pupitre de l’ONU, où est intervenu le
ministre malien des Affaires étrangères.
Auparavant, le
ministère malien des Affaires étrangères avait rendu public un communiqué s’en
prenant aussi violemment à l’Algérie «pour son refus
d’être jugée par la Cour de justice internationale». Ces gesticulations ne
mènent pourtant à rien, d’autant que le seul perdant dans cette crise est le
peuple malien, comme l’ont toujours souligné les autorités algériennes.
Cette tension entre Alger et Bamako, rappelons-le, s’est accentuée suite à la
destruction d’un drone malien dans la nuit du 31 mars au 1er avril 2025. Alors
que le Mali a saisi la Cour internationale de justice (CIJ), accusant l’Algérie
d’un «acte d’agression», Alger maintient sa ligne de
défense : l’appareil avait violé son espace aérien et son interception
relève d’un acte légitime de souveraineté.
En refusant la compétence de la CIJ, l’Algérie réaffirme son indépendance
diplomatique et se positionne comme un acteur incontournable de la stabilité
sahélienne, refusant toute instrumentalisation politique. Le 16 septembre 2025,
Bamako a officiellement saisi la CIJ, accusant l’Algérie d’avoir «prémédité» la destruction de son drone en mission de
reconnaissance.
Pour les autorités maliennes, l’incident constitue une «violation flagrante du
droit international». Elles affirment détenir des preuves techniques confirmant
que l’appareil n’avait pas franchi la frontière. Mais au-delà de l’incident
militaire, le Mali multiplie les accusations contre son voisin : «actes hostiles», «collusion avec des groupes armés»,
«volonté de fragiliser Bamako». Autant de griefs qui témoignent moins d’une
réalité vérifiable que d’une stratégie visant à rejeter sur Alger la
responsabilité de l’instabilité interne malienne.
La réponse algérienne
est ferme et sans ambiguïté. Selon les données radar des forces armées, le
drone malien a pénétré l’espace aérien national, justifiant son interception.
Pour Alger, il s’agit d’un réflexe de sécurité nationale et non d’un acte
d’hostilité. La diplomatie algérienne rejette catégoriquement la plainte
malienne, estimant qu’elle relève davantage d’un calcul politique que d’un
véritable contentieux juridique. «Cette démarche n’est
qu’une tentative de diversion destinée à masquer les défaillances internes du
Mali», a résumé le ministre des Affaires étrangères.
L’un des points centraux du bras de fer reste le rejet par l’Algérie de la
compétence de la CIJ. Contrairement à l’image que Bamako tente de projeter, ce
refus n’est ni une fuite ni une faiblesse. La CIJ ne peut en effet juger un
différend que si les deux parties y consentent. Or, Alger n’a jamais accepté
cette juridiction comme obligatoire. Cette position s’inscrit dans une
tradition diplomatique constante. L’Algérie privilégie les négociations
bilatérales, la médiation régionale et le respect strict des souverainetés,
refusant toute ingérence judiciaire ou politique qui porterait atteinte à son
indépendance.
Il faut dire que l’incident a conduit à une détérioration rapide des relations
bilatérales, dont le rappel des ambassadeurs, la fermeture réciproque des
espaces aériens et le gel des échanges. Pourtant, Alger demeure imperturbable
dans sa ligne de conduite. Pour les autorités algériennes, il vaut mieux
assumer une crise ouverte que de céder sur des principes fondamentaux. Le
Mali, en multipliant les accusations, prend en réalité le risque d’un isolement
diplomatique.
Ses griefs contre Alger résonnent peu dans une région où l’Algérie conserve une
crédibilité reconnue, forgée par son rôle historique dans les médiations sahéliennes
et son engagement constant dans la lutte antiterroriste. Au-delà du contentieux
bilatéral, l’affaire révèle l’importance du rôle de l’Algérie dans l’équilibre
régional. Puissance militaire et diplomatique, Alger a toujours défendu une
approche fondée sur la sécurité collective et le respect des frontières. Ses
initiatives de médiation, notamment dans l’Accord d’Alger de 2015 pour la paix
au Mali, illustrent son poids stratégique.
Alors que le Sahel est fragilisé par les coups d’Etat successifs, la montée en
puissance des groupes armés et la rivalité des puissances étrangères, l’Algérie
incarne une constante orientée vers la stabilité politique, l’autonomie
diplomatique et la fermeté face aux menaces transnationales. Dans un Sahel
traversé par les rivalités et les déstabilisations, cette position n’est pas
seulement une réaction à un incident technique. Elle est l’expression d’une
vision politique, celle d’une Algérie indépendante, fidèle à ses choix
historiques, refusant d’être entraînée dans des conflits artificiels et
assumant son rôle de puissance régionale stabilisatrice.