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Roman Hajar Bali- "Partout le même ciel"

Date de création: 26-09-2025 16:51
Dernière mise à jour: 26-09-2025 16:51
Lu: 22 fois


VIE POLITIQUE- BIBLIOTHÈQUE D’ALMANACH- ROMAN HAJAR BALI- «  PARTOUT LE MÊME CIEL »

 

Partout le même ciel. Roman de Hajar Bali . Editions Barzakh, Alger, 2025 , 315 pages, 1 400 dinars

Ils sont jeunes, encore lycéens, ils habitent Alger, ils ont des parents compréhensifs......C’est la fin des années 2010, au temps du bouteflikisme décadent (Le 3ème mandat de trop !?) et une société qui ose commencer à douter.....et à le prochamer.

On a donc Wafa, dix-sept ans  ans, et Adel, vingt ans .Ils s’aiment d’un amour farouche et ardent.....celui de nos 18-20 ans. Ils veulent inventer la vie, s’émanciper des pesanteurs familiales sans pour autant verser dans l’irrespect.

Il y  a , aussi, rencontré par hasard (en fait , nos deux tourtereaux, ont tenté de cambrioler le domicile de la maman), Sami, un universitaire , quadragénaire misanthrope et marginal, ancien prof’ de philo (il a démissionné de son poste, et vit avec sa mère une  veuve pensionnée....à l'aise ) , encore portant beau. Désireux de les « récupérer",  il devient leur  pygmalion, et cherche à les initier à la mystique musulmane, la philo, la littérature . Un intellectuel « égaré » , cherchant une « raison de vivre » et de croire en quelque chose de palpable ,  et le don de soi à celui  qui ne peut vous contraindre, dont l’amitié, se fixant pour mission de « sauver » ces (« ses ») enfants perdus dans une société elle-même de plus en plus déboussolée. Un trio marqué par une relation fusionnelle dans une ambiance d’amitié, d’amour (s), de projets (d’émigration),  de réussite commerciale, mais aussi et surtout de révolutionnarisme...intime et politique, le système ne pouvant plus être supporté et l’être humain, tout particulièrement le jeune, ne se sentant pas bien dans sa peau. On aura donc le Hirak.....et bien d’autres choses.

 

L’Auteure : Dalila Kadi-Hanifi de son vrai nom. Née en 1961, enseignante de mathématiques (Université de Bab Ezzouar/ Alger).Dramaturge, déjà auteure de deux romans,   « Écorces » (2020) et « Partout le même ciel »,   d’un recueil de pièces théâtrales et d’un recueil de nouvelles.En plus d’une participation à un ouvrage collectif, «   Alger, quand la ville dort »  (Editions Barzakh, 2010), un recueil de nouvelles accompagnées de photographies

Extraits : « Il dit qu’il est le fils spirituel de Saint Augustin, qu’il a eu une vision à Souk Ahras, au pied d’un olivier.Il faisait une sieste en solitaire et a ressenti quasi physiquement une invitation à se purifier.Il n’est pas fou, c’est juste un intellectuel » (p 37), « Il y a beaucoup de maladies, en ce moment.C’est comme si les gens voulaient être malades » (p 54), « Ils se disaient  militants communistes.Mais ils ne se mêlaient quasiment jamais au monde qu’ils prétendaient déchiffrer » (p 87), «  Attachés à la foi sans rien y comprendre.Ils se repassent en boucle et en imagination les événements du film « El Rissala »/Comme nous/ Ah, il en a fait des dégâts, ce film.On vit un chevauchement temporel.C’est pour ça qu’on s’entretue régulièrement »(p 170) , « Au Caire, le temps prend son temps » (p 172), « La grande majorité de ces jeunes est sans avis, leurs âmes sont vidées de l’intérieur.Pas d’interrogations, pas de joie de vivre, ils sont pourtant jeunes.Quelque chose les tourmente, qu’ils n’osent même pas appeler doute.C’est dur à vivre » (p 258),

 

Avis : Un roman à l’écriture  libre qui n’évite pas la poésie.......Une tranche de l’Histoire contemporaine du pays. Souvent heurtée,  à travers une belle histoire d’amour et des interrogations à n’en plus finir.On commence à lire.....on hésite ....mais on continue.

 

Citations : « L’amour se nourrit de périls, de détresse et de manques » (p 40), , « Faut être bourgeois, ou enfant gâté, pour penser mériter quoi que ce soit dans ce monde, et surtout au-delà » (p 43) , « Les cheveux d’une

femme rivalisent en puissance et en mystère avec Dieu . Cela explique que les hommes cherchent à les emprisonner » (p 54), « L’intimité, aux yeux du Tout-Puissant, est tellement sacrée qu’elle se doit d’être respectée, y compris par les anges » (p 135), « La beauté ,c’est  dangereux pour la raison » (p 137), « Il est rare que les gens heureux aient assez de tact, ou de dignité. Il est également rare que les malchanceux voient au-delà d’eux-mêmes.De leur échec » (p147), « Les frustrations, ça mène aussi à la guerre » (p194), « La soumission des femmes aux caprices ou aux stupidités des hommes est une humiliation pour eux » (p 212), « Le romancier est comme tout créateur.Il se refait en permanence.Il enlève des bouts ici et là, va chercher dans le passé d’autres bouts, fait surgir du tréfonds quelques éclairs de génie ou de noirceur.Ce modelage est à chaque fois unique et insatisfaisant pour lui.Quelque chose est imparfait.Alors , il recommence » (p 217), « Tant que la révolution n’a pas eu lieu, on n’en parle pas.C’est comme la mort » (p 240), « Tout  se fabrique à partir du connu, du perçu, du pressenti.Rien ne sort de rien.Ce quoi change, c’est la façon de composer les enchevêtrements » (p 272), « Être une merde, c’est se définir comme élite, c’est se donner le droit d’établir des théories et des jugements » (p 296)