FINANCES- BANQUE-
FINANCE ISLAMIQUE 2024/RAPPORT B.A 2025
Le tout récent rapport de la Banque d’Algérie
pour l’année 2024 fait part d'un élargissement du réseau bancaire national, qui
comptait à fin décembre dernier 1.673 agences dont 401 pour les banques
privées. De ce total, 102 agences sont exclusivement dédiées à la finance
islamique à fin 2024, contre 89 agences un an plus tôt. Cela renseigne sur la
dynamique qu’enregistre ce compartiment, notamment à la faveur d’un ancrage
juridique qui se renforce de mieux en mieux. Cet effort s’est concrétisé
notamment par l’autorisation du Trésor public à émettre des Sukuk
souverains dans la Bourse d'Alger. Ces instruments introduits dans la Loi de
finance 2025 sont un nouvel outil permettant de diversifier les sources de
financement des projets d'infrastructures et de réduire la pression sur le
Trésor public. La démarche représente une étape cruciale pour soutenir les
grands projets nationaux à travers des mécanismes innovants, et s'inscrit en
droite ligne avec la dynamique visant à renforcer le financement islamique en
Algérie et à élargir la base des investisseurs. Outre cet ancrage, les chiffres
de la finance islamique parlent d’eux-mêmes. L'encours des dépôts a atteint
793,5 milliards de dinars, en hausse de 17 % sur un an. Comparativement à 2023,
l'encours global de financement a poursuivi sa tendance haussière, atteignant
532,2 mds DA, soit une augmentation de 16%. D’autre part, il convient de noter
que, s’inscrivant dans une démarche globale, l’Algérie a tenu en mai dernier
les Assemblées annuelles 2025 du Groupe de la Banque islamique de développement
(BID). L’opportunité était offerte à l’Algérie de se placer au cœur de
l’économie islamique mondiale, notamment après les réformes économiques
profondes engagées par le pays ces dernières années. Cet évènement a été
couronné par la signature de plus de 70 accords, d'une valeur de près de 5
milliards USD. Par ailleurs, le rapport de la BA note une croissance de 9,03%
de la masse monétaire (agrégat M2), passant de 24.330,81 mds DA fin 2023 à
26.528,94 mds DA fin 2024. Globalement, la Banque d'Algérie estime que le bilan
du secteur bancaire algérien est « confortable », soulignant que les banques
disposent de fonds propres supérieurs aux niveaux minimums requis, ce qui se
traduit par des ratios de solvabilité largement audessus
des minima réglementaires. Dans le détail, le même document souligne que le
ratio population active/guichets bancaires s'est légèrement amélioré en 2024,
soit un guichet pour 7.946 personnes en âge de travailler, contre 7.975 en
2023. Le nombre de comptes bancaires actifs en dinars a progressé de 5,62 %,
atteignant 13.709.533 comptes en 2024, tandis que les comptes en devises ont
totalisé 5.194.595 unités, soit une hausse de 10,42 %. A fin 2024, l'encours
des ressources collectées par les banques s'est établi à 16.246,4 mds DA, en
progression de 8,9 %, un rythme supérieur à celui observé une année auparavant
(+2,7%). Enregistrant une hausse 12% du résultat net, l’année 2024 a été
également marquée par une position de liquidité « robuste ». Dans cette
optique, la BA précise qu’« au total, le secteur bancaire
algérien demeure suffisamment capitalisé, liquide et rentable ». Ces
indicateurs « militent pour une plus grande intermédiation bancaire à l'avenir,
à travers davantage de financements en faveur de l'économie et une offre de
services mieux adaptée aux besoins des agents économiques, favorisant ainsi
l'inclusion financière ».