FINANCES- ETRANGER- DETTE
MONDIALE 2024/ETUDE FMI 2025
La dette totale a peu
varié l’année dernière, représentant un peu plus de 235% du produit intérieur
brut mondial, selon la dernière mise à jour de la base de données sur la dette
mondiale du Fonds monétaire international (FMI).
La dette mondiale s’est stabilisée, «même si elle reste à un niveau élevé, car la réduction
continue des prêts du secteur privé a compensé l’augmentation des emprunts des
gouvernements», explique l’enquête annuelle sur le montant et la composition de
la dette détenue par les Etats, les entreprises et les ménages. Par ailleurs,
la dette privée a diminué à moins de 143% du PIB, «son
plus bas niveau depuis 2015, reflétant une réduction du passif des ménages et
une faible variation de la dette des entreprises non financières», indique la
même source.
En revanche, la dette publique a
augmenté pour atteindre près de 93%. Selon les données de l’enquête, la dette
totale a légèrement augmenté pour atteindre 251 000 milliards de dollars,
la dette publique s’élevant à 99 200 milliards et la dette privée
diminuant à 151 800 milliards de dollars. Cependant, souligne l’enquête du
FMI, ces moyennes mondiales masquent des différences notables selon les pays et
les catégories de revenus. Et si les Etats-Unis et la Chine continuent de jouer
un rôle prépondérant dans la dynamique de la dette mondiale, les niveaux
d’endettement et de déficit de nombreux pays restent élevés et préoccupants par
rapport aux normes historiques, tant dans les économies avancées qu’émergentes.
Par pays, et aux Etats-Unis, la dette publique générale a atteint 121% du PIB
l’an dernier (contre 119%), tandis qu’en Chine, elle a progressé de 82% à 88%.
Hors Etats-Unis, la dette publique des économies avancées a diminué de plus de
2,5 points pour atteindre 110% du PIB. Les hausses observées dans certaines
grandes économies avancées, comme la France et le Royaume-Uni, ont été
compensées par des baisses au Japon et dans des économies plus petites, comme
la Grèce et le Portugal.
Hors Chine, la dette publique des
marchés émergents et des économies en développement a légèrement diminué pour
atteindre en moyenne moins de 56%. En outre, les tendances de la dette privée
ont considérablement varié selon les pays. Les Etats-Unis ont enregistré une
baisse significative pour atteindre 143% du PIB, tandis que la Chine a
enregistré une hausse pour arriver à 206% du PIB. Parmi les autres marchés
émergents et économies en développement, l’emprunt privé a fortement augmenté
dans les grandes économies, comme le Brésil, l’Inde et le Mexique, mais a
diminué au Chili, en Colombie et en Thaïlande, selon la même source.
Par ailleurs,
l’enquête du FMI souligne les facteurs qui déterminent les modèles
d’endettement public et privé. Et de relever que le déficit budgétaire mondial, «toujours élevé, avoisinant en moyenne 5% du PIB », est le
principal facteur de la hausse de la dette publique. «Ce
déficit reflète encore les coûts hérités de la Covid-19 – tels que les
subventions et les prestations sociales – combinés à la hausse des charges
d’intérêt nettes», a-t-on expliqué.
En revanche, la baisse de la dette
privée résulte de facteurs différents selon les pays et les catégories de
revenus. «Dans de nombreuses économies avancées, les
entreprises empruntent moins, probablement en réponse à des perspectives de
croissance modérées, poursuivant une tendance amorcée en 2023», a-t-on estimé.
Et de noter qu’aux Etats-Unis, la solidité de leurs bilans et de leurs
liquidités contribue également à la baisse de l’endettement des entreprises,
alors qu’en Chine, la hausse de la dette privée a été tirée par la dette des
sociétés non financières.
Dans les grands marchés émergents et les
économies en développement, la hausse de la dette privée résulte des taux
d’intérêt élevés et de leur impact sur les prêts non performants (comme au
Brésil), de l’amélioration des perspectives de croissance à court terme (comme
en Inde) et des fusions et acquisitions d’entreprises. A l’inverse, des
perspectives de croissance plus faibles ont entraîné une baisse de la dette
privée dans des pays comme la Colombie ou la Thaïlande. Dans les pays à faible
revenu, la dynamique récente de la dette reflète une série de facteurs
supplémentaires, notamment un développement financier plus limité, des
conditions de liquidité difficiles et des effets d’éviction liés au lien entre
dette souveraine et dette privée.
Enfin, la publication du FMI recommande
aux gouvernements de privilégier des ajustements budgétaires progressifs dans
le cadre d’un plan crédible à moyen terme visant à réduire la dette publique,
tout en évitant l’éviction des emprunts et des investissements privés. «Parallèlement, favoriser un environnement propice à la
croissance économique et réduire l’incertitude contribuera à alléger la dette
publique et à encourager l’investissement privé», a-t-on conclu.