CULTURE- PERSONNALITÉS-MOHAMED
SALAH SEDDIK
Né le 19 décembre 1925 dans le
village d’Abizar, près du port d’Azefoun,
dans la commune de Timizart (région d’Azazga, wilaya de Tizi Ouzou), Mohamed Salah Seddik il est l’aîné d’une fratrie de dix enfants, issu
d’une lignée profondément marquée par la piété, le savoir et l’engagement
national. Dès sa naissance, le Moudjahid portait le nom amazigh d’Aït Seddik Mohamed Salah, en hommage à ses racines culturelles
et familiales. Toutefois, c’est sous le nom de Mohamed Salah Seddik qu’il s’est imposé dans les cercles intellectuels,
religieux et culturels, tant en Algérie qu’à l’étranger. Ce nom lui fut
attribué en 1946 par son professeur tunisien, Ahmed Jeridi,
lors de son tout premier cours à l’Université d’Ez-Zitouna,
à Tunis, afin d’en simplifier la prononciation devant les étudiants. Ce
pseudonyme devint sa signature publique. Mais comme l’a précisé Mira, ce
changement ne fut jamais un reniement identitaire, mais une simple adaptation
pratique. Mohamed Salah Seddik a toujours revendiqué
avec fierté ses racines amazighes et son appartenance à la grande nation
islamique. Issu de deux familles engagées les Aït Seddik
du côté paternel et les Aït Issa du côté maternel Salah Seddik
a grandi dans un environnement empreint de spiritualité, de rigueur morale et
de patriotisme. Son père, Bachir Aït Seddik, succéda
à son propre père comme imam du village, après que ce dernier fut tragiquement
assassiné alors qu’il appelait à la prière. Élevé dans le respect des valeurs
religieuses et du savoir, Mohamed Salah mémorisa le Coran dès son plus jeune
âge, assimila les sciences islamiques et fit preuve d’une mémoire et d’une
intelligence exceptionnelles. Inspiré par son père, qui avait lui même parcouru des centaines de kilomètres à pied pour
rejoindre l’Université d’Ez-Zitouna à Tunis, Mohamed
Salah suivit ses traces, affrontant la pauvreté, l’exil et la solitude pour
poursuivre sa quête de savoir. Ce parcours forgea en lui une rigueur morale, un
sens aigu du devoir et un amour indéfectible pour sa patrie. Formé auprès des
plus grandes figures religieuses et intellectuelles de son temps, il acquit une
solide culture islamique, littéraire et historique, faisant de lui un penseur
complet, enraciné dans son identité mais ouvert à l’universel. Son engagement
ne s’arrêta pas aux études. Dès le déclenchement de la Révolution de libération
nationale, le 1er novembre 1954, Mohamed Salah Seddik
rejoignit activement les rangs des moudjahidine. Il mit sa plume, sa voix et
son savoir au service de la cause nationale, mobilisant les consciences pour
défendre la liberté, la justice et la dignité. « Après l’indépendance, il
poursuivit son combat sur le terrain intellectuel », a rappelé Smail Mira. « Il
rédigea plus d’une centaine d’ouvrages et plus de 3.000 articles sur
l’histoire, la religion, l’éthique, la langue arabe et la culture algérienne.
Ses écrits, traduits dans de nombreuses langues, ont contribué au rayonnement
de l’Algérie à l’international. »