HISTOIRE-
PERSONNALITES- BELKHEIRIA BENALI (CONDAMNÉ A MORT/CONSTANTINE)
© S.Arslan/El
Watan, mardi 9 septembre 2025
Le mardi 7 août 1956, fut exécuté pour la première
fois un condamné à mort par le tribunal permanent des forces armées de
Constantine. Mohamed Belkheiria ben Ali, âgé de 23
ans, a été guillotiné à 5h du matin dans l’enceinte du centre pénitentiaire de
la prison militaire de la Casbah. Une exécution qui survient 49 jours après
celles d’Ahmed Zabana et d’Abdelkader Ferradj, le 19 juin à la prison de Serkadji
à Alger.
Ce
fait tombé dans l’oubli avait fait la Une de la Dépêche de Constantine du
mercredi 8 août 1956. Né le 12 juillet 1933 au douar Sfahi,
commune mixte de Séfia à Souk Ahras,
Mohamed Belkheiria a été engagé dans les rangs de
l’armée française pour servir en Indochine. Selon ses supérieurs, sa conduite
fut correcte.
Il
fera partie du 15e bataillon des tirailleurs algériens au camp Fray du Mansourah à Constantine. Selon La Dépêche de
Constantine, Belkheiria, qualifié de déserteur, avait
quitté son unité pour rejoindre un groupe de moudjahidine à Djebel Ouahch. Avec ce groupe, commandé par le chef Salah Boubnider, plus connu par Saout
El Arab, il participera à plusieurs attentats contre des fermes coloniales. Le
26 avril 1956 à 19h, des attentats ont été commis dans la ville de Constantine,
par des membres du réseau FLN descendus du maquis de Djebel Ouahch.
Au
bar Chazot, situé derrière la Grande poste, plus connu après l’indépendance par
le café Bosphore, transformé actuellement en bazar, de nombreux consommateurs
étaient accoudés au comptoir. Selon les faits rapportés par La Dépêche de
Constantine, certains d’entre eux virent un individu ouvrir la porte et jeter
une grenade à l’intérieur.
L’auteur
poursuivi sera arrêté, alors que son complice réussit à prendre la fuite à travers
la rue Bienfait (actuelle Abdelmalek Kitouni). Belkheiria Mohamed sera identifié par les clients du bar
Chazot comme étant l’auteur de l’attentat. Il avait été arrêté en possession
d’un revolver à barillet de 8mm, selon les services de la police française.
Selon les mêmes services, Belkheiria a nié les faits,
expliquant qu’il avait pour mission de couvrir son complice qui a réussi à
prendre la fuite.
Des
révélations qu’il avait confirmées devant le tribunal, après avoir été terrassé
par la maladie en prison. Mais les juges avaient retenu contre lui les faits de
tentative d’assassinat, association de malfaiteurs et port d’armes. Il sera
condamné à mort le 16 mai 1956.