ENERGIE- HYDROCARBURES- GAZ DE SCHISTE/ALGERIE.
EXXON MOBIL ET CHEVRON 2025/ACCORD ?
Samedi 16 août 2025 : L’Algérie est sur le point de finaliser un accord avec les
compagnies pétrolières américaines ExxonMobil et Chevron pour exploiter ses
réserves de gaz, y compris le schiste. L’information a été confirmée par Samir Bekhti, président du régulateur
de l’énergie Alnaft, cité ce vendredi 15 août par
l’agence américaine Bloomberg.« Les aspects techniques ont plus ou moins été convenus, mais
l’alignement commercial est encore en cours de négociation et sera bientôt
finalisé », a-t-il indiqué dans une interview à l’agence d’informations
économiques et financières. Selon lui, attirer ces deux
compagnies « envoie un signal fort ».Selon
Bloomberg, le pays mise sur le gaz de schiste afin de soutenir ses revenus, les
hydrocarbures représentant plus des trois quarts des
exportations. « L’Algérie détient un système pétrolier de classe
mondiale avec un potentiel de ressources pétrolières et gazières
importantes », a déclaré Chevron, citée par la même source. L’entreprise
dit être « enthousiasmée par les synergies et les relations
potentielles » qu’elle pourrait développer dans le pays. ExxonMobil n’a pas réagi à une demande de commentaire de l’agence.
L’infrastructure gazière déjà en
place et la proximité avec l’Europe constituent des atouts pour attirer les
investisseurs. Mais le pays doit composer avec des coûts élevés liés aux
forages dans le sud désertique et offrir des perspectives de rentabilité, souligne
la même source.Selon
l’Administration américaine de l’information sur l’énergie (Energy Information
Administration-EIA), l’Algérie dispose des troisièmes plus grandes ressources
mondiales de schiste techniquement récupérables, derrière la Chine et
l’Argentine, et devant les États-Unis. Le pays dispose de trois gazoducs
vers l’Europe, un avantage face à d’autres producteurs plus éloignés.
D’après Bloomberg, l’Algérie veut
reproduire le succès que les entreprises américaines ont connu avec le schiste,
qui a fait passer les États-Unis d’un importateur net à l’un des plus grands
exportateurs mondiaux. « Les États-Unis n’ont pas atteint ce niveau
de performance du jour au lendemain. Cela leur a pris pas moins de 15
ans », a rappelé Bekhti.« Pour l’Algérie,
cela pourrait prendre moins de temps que cela car l’infrastructure, les
installations et le réseau de gazoducs sont déjà en place », a-t-il
ajouté. Pour les zones proches des infrastructures existantes, « nous
n’aurons qu’à collecter des données préliminaires, effectuer des tests initiaux
et nous connecter aux installations », a-t-il précisé. « Il
s’agit d’un processus de deux à trois ans. »
L’Algérie possède d’importantes
réserves de pétrole et de gaz, mais sa production a souffert de problèmes de
gestion et d’un manque d’investissements, note Bloomberg, qui rappelle que la
loi sur les hydrocarbures adoptée en 2019 visait à améliorer la situation.
Après l’invasion russe de l’Ukraine, l’Europe a cherché de nouveaux
fournisseurs et Alger a proposé ses capacités, rappelle également la même agence.En 2024, Sonatrach a signé des accords préliminaires
avec ExxonMobil et Chevron pour le développement de ressources dans le bassin d’Ahnet et le bassin de Berkine.
Les délégations des deux compagnies américaines ont été également reçues par le président, de la République, Abdelmadjid Tebboune. En juillet
dernier, un accord a aussi été conclu avec Sinopec
pour explorer une autre zone riche en schiste.
« Nous voulons libérer ce
potentiel et commencer à travailler avec ceux qui ont de l’expérience, qu’ils
soient chinois, américains ou européens », a expliqué Bekhti. Toutefois,
transformer ce potentiel en production réelle reste un défi, estime l’agence
américaine, qui note qu’ailleurs dans le monde, le schiste n’a pas toujours
donné de bons résultats, en raison notamment de l’accès à l’eau, de la qualité
des gisements ou des conditions fiscales.En
Algérie, la plupart des réserves se trouvent loin des zones habitées, ce qui
augmente les coûts. Les tentatives lancées en 2014 avaient été suspendues en
2016 après des protestations locales liées aux risques pour les ressources en
eau. « Nous devons maîtriser les aspects économiques des énergies non
conventionnelles », a conclu Bekhti.Bloomberg
rappelle également que les dirigeants d’ExxonMobil et de Chevron ont rencontré de hauts responsables algériens lors d’un forum à
Houston en avril dernier, signe d’un élan croissant vers l’obtention de
conditions commerciales pour de nouveaux projets. En marge du même forum, une
délégation du groupe Sonatrach, conduite par son PDG Rachid Hachichi,
a visité les installations d’ExxonMobil et de Chevron au Nouveau-Mexique.