Alors que de nombreux pays africains sont confrontés à
l’augmentation de leur fardeau de la dette, l’Algérie se distingue par une
gestion financière prudente, symbolisée par l’un des ratios service de la
dette sur PIB les plus bas du continent. Cette stratégie unique lui offre
une marge de manœuvre cruciale pour financer son développement économique, ses
infrastructures et ses programmes sociaux, tout en consolidant sa place parmi
les puissances économiques d’Afrique.
Cette
performance économique remarquable permet à l’Algérie d’investir dans des
secteurs clés et de poursuivre une croissance durable, la différenciant ainsi
de nombreux autres pays du continent.
Selon
le cabinet d’analyse IntelPoint,
l’Algérie a maintenu l’un des ratios service de la dette/PIB les plus faibles
d’Afrique au cours des quinze dernières années, et la tendance devrait se
poursuivre. De 0,77 % en 2009, le ratio est tombé à seulement 0,10 % en 2024,
avec des prévisions encore plus optimistes pour 2025, à 0,09 %. Une telle
baisse constante, avec un taux moyen de recul annuel de 11,9 %, contraste
fortement avec la situation de nombreux autres pays africains qui peinent à
maîtriser leurs coûts d’endettement.
Cette
performance résulte en grande partie de la politique nationale visant à
privilégier la dette intérieure et à limiter le recours aux emprunts
extérieurs. Grâce à cette approche prudente, l’Algérie s’est prémunie contre
les fluctuations des marchés internationaux et a pu consacrer une part plus
importante de ses ressources à des investissements productifs et à des
programmes de soutien à la population, plutôt qu’au remboursement d’intérêts.
Le
faible endettement de l’Algérie est d’autant plus remarquable que son économie
est en plein essor. Au début de l’année 2025, l’Algérie se positionne comme
l’une des premières puissances économiques d’Afrique. Le Fonds
Monétaire International (FMI) prévoit que son PIB nominal atteindra
268,9 milliards de dollars à la fin de 2025, ce qui la classe à la quatrième
place des économies arabes. Cette croissance soutenue, qui devrait atteindre
3,8 % en 2024 selon le FMI, est portée par la reprise du secteur des
hydrocarbures, mais aussi par une diversification économique croissante.
La
politique budgétaire expansive du pays, ses réserves de change solides
(dépassant les 90 milliards de dollars) et les grands projets d’investissement,
notamment dans l’agriculture saharienne et l’exploration minière, contribuent à
cette dynamique. Ces réformes, telles que la nouvelle loi sur l’investissement
et le lancement du Système communautaire portuaire algérien (APCS), visent à
attirer les investissements étrangers et à stimuler les exportations hors
hydrocarbures. Ces dernières ont d’ailleurs triplé depuis 2017 pour atteindre
5,1 milliards de dollars en 2023, preuve que la stratégie de diversification
porte ses fruits.
Avec
un ratio dette publique/PIB de 46,20 %, principalement
composé de dette intérieure, le ministre des Finances a affirmé que l’Algérie
dispose d’une marge de manœuvre significative pour mobiliser des ressources
supplémentaires. Cet atout financier, combiné aux efforts de diversification
économique et de modernisation des infrastructures, place le pays sur une
trajectoire de croissance durable.
L’objectif
réitéré par le président Abdelmadjid Tebboune d’atteindre un PIB de 400
milliards de dollars à terme, hisserait l’Algérie au rang des pays émergents et
en ferait la deuxième économie d’Afrique. En misant sur les secteurs
non-hydrocarbures, l’Algérie trace une nouvelle voie pour son avenir, prouvant
qu’une gestion financière saine est la clé d’un développement économique solide
et inclusif.