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Boudjemâa Karèche (Cinémathèque algérienne)

Date de création: 06-07-2025 12:42
Dernière mise à jour: 06-07-2025 12:42
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CULTURE- PERSONNALITÉS- BOUDJEMAÂ KARÈCHE

© O. HIND/L’Expression, jeudi 5 juillet 2925

L’ancien directeur de la Cinémathèque algérienne, Boudjemaâ Karèche, a été le récipiendaire cette semaine (début juillet 2025) du prix Vittorio Boarini 2025, du nom du fondateur de la cinémathèque de la ville italienne de Bologne. Le prix a été récupéré par le cinéaste et producteur tunisien Mohamed Challouf qui a reçu lui-même ce prix en 2023. La cérémonie de remise de prix à Boudjemaâ Karèche a eu lieu à l’occasion de la 39ème édition du Festival « Il cinema ritrovato » qui s’est tenu du 21 au 29 juin, un festival dédié aux chefs-d’œuvre du cinéma et aux classiques intemporels. Ce prix est venu récompenser l’important apport de la protection et diffusion du patrimoine cinématographique par Boudjemaâ Karèche .

 Animateur, dés 1971, de la Cinémathèque algérienne, Boudjemaâ Karèche a contribué à faire de la cinémathèque un « lieu de référence du cinéma dans son pays et une scène reconnue et appréciée dans le monde du cinéma international », ont souligné les organisateurs. En effet, pendant trente-quatre ans, il sera son directeur de 1978 à 2003 (sans être nommé officiellement nommé par décret, comme cela est de coutume) , la transformant en l’institution de réfèrence des réalisateurs, producteurs et journalistes algériens – qu’il a su soutenir de toutes les manières – mais aussi de tout les auteurs pionniers du cinéma arabe et africain et plus généralement du cinéma indépendant du monde entier qui, cherchait de nouveaux langages pour raconter la transformation de nos sociétés. Et le jury de rajouter : « La Cinémathèque devint ainsi le point de rencontre d’une société civile algérienne qui connut le développement du mouvement féministe et se développa autour de la programmation voulue et proposée par Boudjemaâ Karrèche. En particulier, les années autour de 1988 constituèrent une sorte d’âge d’or de la Cinémathèque Algérienne et chaque programmation, chaque rencontre programmée, attirait un large public qui animait des débats passionnés sur le cinéma et les valeurs civiques. » Et de faire remarquer : « Avec le déclenchement des événements tragiques dans les années 1990, la Cinémathèque n’a jamais interrompu sa programmation, devenant un lieu de résistance culturelle dans une société traversant une longue et progressive période d’incertitude, de désespoir et de désintégration. ». Et les organisateurs de souligner encore émotion : « Dans la mémoire de nous tous, il reste les centaines de rencontres organisées par Karèche, sa programmation riche en culture et en créativité, sa capacité à créer une institution culturelle de référence dans son pays et reconnue dans le monde entier, la force du partage qui l’a conduit à transmettre sa passion du cinéma à un large public et le mérite d’avoir transformé, pendant longtemps, sa Cinémathèque en une institution qui a vécu et grandi aux côtés d’une large communauté de cinéphiles et de passionnés. Pour toutes ces raisons exemplaires, nous avons décidé d’attribuer le prix Vittorio Boarini 2025, une récompense qui a été créée en 2022 en l’honneur du fondateur de la Cinémathèque de Bologne et décerné chaque année, lors du festival « Il Cinema Ritrovato », à des personnalités internationales qui se sont distinguées dans la protection et la diffusion du patrimoine cinématographique à Boudjemaâ Karèche. » Auteur d’ouvrages sur le cinéma, il est bon de rappeler que Boudjemâ Karèche, dont le réalisateur Mohamed Latrèche a consacré, par ailleurs, un très joli documentaire, a publié en 2005 Un jour, un film, un recueil d’anciens articles parus dans la presse nationale, « Juste un mot « (2009) et « L’héritage du charbonnier » , récit sur la vie etl’œuvre du cinéaste algérien Mohamed Bouamari (1941- 2006). Ce prix qui vient distinguer Boudjemaâ Karèche n’est que justice pour son immense contribution à la sauvegarde de la mémoire cinématographique algérienne, son savoir-faire et son travail assidu à l’époque car depuis, aucun directeur de cinéma n’a su rivaliser avec Karèche ou faire le quart de ce qu’il avait fait à l’époque.. Un prix amplement mérité d’autant qu’il est aujourd’hui délaissé et presque abandonné par ses pairs, lui qui a beaucoup apporté au monde du septième art en Algérie.

Note : Boudjemaa Karèche a exercé durant près de deux  décennies.....sans avoir (pour des raisons obscures) un arrêté ou un décret de nomination, ce qui a eudes réepercussions importantes sur le montant de sa retraite...et sur sa santé