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Essai Doria Cherifati Merabtine- " Blessures d'enfances"

Date de création: 17-06-2025 18:08
Dernière mise à jour: 17-06-2025 18:08
Lu: 13 fois


POPULATION- BIBLIOTHEQUE D’ALMANACH- ESSAI DORIA CHERIFATI MERABTINE- « BLESSURES D’ENFANCES »

Blessures d’enfance.Réflexion sur un système de protection. Essai de Doria Cherifati-Merabtine. Espace Libre Editions, Alger 2024, 185 pages, 1 200 dinars.

 

On a déjà beaucoup écrit sur la violence en Algérie. Mais, cet écrit produit par une professionnelle de la protection de l’enfance vise d’abord et avant tout à proposer quelques pistes à explorer, pour rendre la protection de l’enfant plus effective et plus globale.

Y a-t-il une spécificité de l’enfant algérien ?
En Algérie, l’enfant a une histoire qui l’ancre dans une autre, celle-ci nationale. Son vécu durant la période coloniale n’a pas toujours été facile (et la décennie rouge a aggravé les situations fragiles, avec l’exploitation immorale et la mort en plus), une grande partie a eu faim, a connu la misère, l’analphabétisme ou la déscolarisation… D’où, au lendemain de l’indépendance (350 000 enfants orphelins de guerre) ,les mesures prises en sa faveur dans le domaine de la scolarisation et de la santé seront perçues comme l’expression d’une justice sociale. Des millions d’enfants ont eu accès à l’instruction avec des résultats spectaculaires. En matière de santé aussi … Dès l’indépendance, la protection de l’enfance a constitué un centre de préoccupation majeure.


L’Algérie a pris d’importantes mesures pour protéger l’enfance. Des instruments ont été créés au niveau institutionnel, en particulier l’Organe national de protection et promotion de l’enfance. Toutefois, la complexification de la protection de l’enfance exige de parfaire ces instruments. L’auteure pense que nous sommes dans une phase de « construction d’un système de protection ». Selon elle, nous sommes devant un pré-système de protection. Les institutions fonctionnent encore en îlots. Elles sont fermées sur elles-mêmes au moment où il faut mettre en commun l’ensemble des informations que chaque institution détient sur les situations de violences faites aux enfants. C’est pour cela qu’il est important de partager ce capital commun, de s’entendre sur les finalités que l’on assigne à la protection.

L’Auteure Docteur en sciences sociales, enseignante-chercheure (Université d’Alger), chargée du programme spécialisé de la protection de l’enfance à l’Unicef, durant douze années, jusqu’en 2014.

Couverture : Hamid Boutouchent

 

Table des matières : Préface (Pr Houria Chafai- Salhi)/Enfance menacée/ Avant-propos/Partie I :Violence et société (3 chapitres)/ Partie II : Violence et institutions (3 chapitres)/Partie III : Traquer la violence :Des mesures concrètes (1 chapitre)/Epilogue/ Postface (Pr Fadhila Boumendjel-Chitour)/Remerciements/ Acronymes/ Sources bibliographiques

 

Extraits : « De 1992 à 1998, 1183 établissements scolaires dont 706 écoles primaires, 297 collèges et 103 lycées, 18 technicums et 1 institut technologique (Ite), etc...ont été détruits.En 1994, 915 classes du primaire et centres de formation professionnelle ont connu le même sort. L’année 1994 fut « l’année de la terreur » (p 37), « L’école apparaît comme un lieu propice à la violence, du moins elle permet de la visualiser. Elle se manifeste aussi bien dans son enceinte que dans son environnement immédiat » (p 93),

 

Avis : Un plaidoyer pour une plus grande protection des enfants contre la violence. Un outil pédagogique original qui peut, peut-être, servir aux professionnels de l’enfance. Aussi, il pourrait servir de guide didactique entre les mains des parents soucieux de renforcer leur rôle d’éducateurs et des personnes sensibles aux souffrances des enfants.

 

Citations : « Il ne s’agit pas de prononcer le mot droit pour qu’il le soit réellement  » (p 30), « La violence extrême peut se transmettre, même de façon inconsciente, d’une génération à l’autre  et elle peut sauter des étapes.Si l’on n’y prend garde, elle peut réapparaître dans une période particulièrement conflictuelle » (p39), « La sanction n’est pas uniquement une simple punition, elle fait également partie du processus de « guérison » de la victime » (p 46), « Le droit à la protection passe par le lien qui se construit avec d’autres droits, méconnus du grand public et parfois même des professionnels de l’information » (p 74), « Un droit le devient quand il s’ancre dans la société et qu’il n’est plus uniquement l’affaire des institutions étatiques » (p77), « La violence est loin d’être un phénomène banal, anodin.Elle est le fruit de nombreux dysfonctionnements , de la perversion des valeurs quand ce n’est pas leur absence » (p103), « L’enfant, comme l’adolescent, est porteur de vie.Aux adultes de le préserver.Son statut dépend pour beaucoup de nous, adultes »( p163)