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Journalisme/L'Entretien

Date de création: 30-04-2025 19:43
Dernière mise à jour: 30-04-2025 19:43
Lu: 54 fois


COMMUNICATION- FORMATION CONTINUE- JOURNALISME/L’ENTRETIEN

LES ENTRETIENS DANS LES JOURNAUX ALGÉRIENS

 © Pr. Ahmed Cheniki / Fb, fin avril 2024

Un journal sérieux se doit de s’adresser au grand public, en adoptant une approche accessible et engageante. Les entretiens, lorsqu’ils sont bien réalisés, constituent une des formes journalistiques les plus captivantes. Ils doivent être fluides, simples et clairs, avec une utilisation parcimonieuse des chiffres, idéalement présentés dans des encadrés pour ne pas alourdir le texte.

Les questions doivent être précises et pertinentes, tandis que les réponses doivent informer sans s’étendre inutilement, permettant ainsi au lecteur de respirer et de suivre aisément le fil de l’échange.

La préparation d’un entretien est une étape cruciale. Elle exige une connaissance approfondie du sujet, des thèmes abordés et de l’interviewé. Ce travail de fond est indispensable pour garantir la qualité et la pertinence des échanges.

L’interview n’est pas un exercice anodin : elle requiert des compétences journalistiques solides et une maîtrise des techniques du métier. Sans un véritable dialogue, l’entretien risque de se transformer en un monologue aride, truffé de phrases interminables et de termes techniques, qui éloignent le lecteur.

Un entretien réussi repose également sur une structure claire et des transitions bien travaillées.

Celui qui pose les questions doit éviter deux écueils : la complaisance, qui affaiblit la crédibilité de l’échange, et l’agressivité gratuite, qui détourne l’attention de l’information essentielle. L’objectif principal reste d’aller droit au but, en posant les questions que le lecteur lui-même se poserait.

Il est regrettable de constater que certains entretiens dans la presse algérienne manquent de cette rigueur. Trop souvent, les interviewés et les intervieweurs semblent ignorer le lecteur, comme s’ils évoluaient dans un espace déconnecté de toute interaction réelle. Ce genre journalistique, pourtant exigeant, perd de son impact lorsqu’il est mal préparé ou réalisé sans considération pour le public.

Nota bene : Les contributions d’universitaires et d’« experts » posent également problème. Trop souvent, elles se présentent sous forme de textes longs, peu agréables à lire, avec des phrases interminables et des paragraphes denses. Ces articles, souvent dépourvus d’éléments ludiques ou attractifs, ressemblent davantage à des exposés académiques qu’à des contributions journalistiques.

Les rubriques spécialisées, telles que « contribution », « université », « économie » ou « L’actualité autrement vue », peinent à captiver le lecteur en raison de leur style lourd et de leur manque d’aération. Une écriture journalistique efficace devrait privilégier la clarté, la concision et l’interactivité, tout en respectant les attentes du public.

Enfin, la tendance récente à publier des contributions sous forme de feuilletons, soulève des interrogations.

Ces séries d’articles, souvent perçues comme du remplissage, s’éloignent des standards du journalisme de qualité. Elles risquent de diluer l’information et de lasser le lecteur, au lieu de l’informer et de le séduire. C’est tout simplement ce qu’il ne faut pas faire dans un journal normal.

En somme, le journalisme algérien gagnerait à repenser ses pratiques, en mettant davantage l’accent sur la préparation, la clarté et l’engagement envers le lecteur. Un entretien ou un article bien conçu est avant tout une œuvre de communication, qui doit captiver et informer sans jamais perdre de vue son public.