TOURISME - CLASSEMENT - REGION MEDA
De tous les pays de la région Meda, l'Algérie est celui dont l'activité touristique est la plus faible.
Le secteur offre seulement 81 000 lits, pour la plus grande partie de basse catégorie. Et, on estime que 90% du parc hôtelier ne répond pas aux normes et devra faire l'objet d'une mise à niveau.
Ce constat a été dressé dans une étude de l'Agence française pour les investissements internationaux (diffusion en mai 2006), étude qui concernait les potentialités du tourisme en Méditerranée.
La Méditerranée accueille 250 millions de touristes par an, c'est-à-dire le tiers des touristes de la planète. Toutefois, les rives Sud et Est attirent moins de 50 millions de touristes par an.
Avec seulement 1,23 millions d'arrivées internationales en 2004 (dont les trois quart sont des émigrés) et des recettes d'un peu plus de 100 millions d'euros, l'Algérie reste très loin du peloton de tête en termes d'attractivité pour les touristes étrangers. Des pays comme la Turquie, Chypre, Malte constituent des destinations majeures, d'autres comme l'Egypte, le Maroc et la Tunisie possèdent un grand potentiel qu'ils commencent à diversifier, alors que ce potentiel reste sous-exploité dans des pays comme la Syrie, la Palestine et l'Algérie.
Sur 174 pays, l'Algérie se classe à la 147 ème place en termes de contribution du tourisme au produit intérieur brut (Pib). Dans la région Meda, seule la Syrie (149ème) est considérée comme plus faible que l'Algérie, alors que les voisins marocains et tunisiens sont à la 42ème place et à la 39ème place respectivement.
Le secteur du tourisme en Algérie ne participe qu'à hauteur de 1,8% dans le Pib, n'absorbe que 5,9% de l'investisement productif et ne participe à la création d'emplois qu'à hauteur de 5,6%.
Par rapport aux autres pays de la région Meda, l'Algérie est le pays dont les recettes touristiques sont les plus faibles. Seulement 105 millions d'euros en 2004 contre 1,5 milliard d'euros pour la Tunisie et 3,1 milliards d'euros pour le Maroc. La Turquie avec 12,7 milliards et l'Egypte avec 4,9 milliards d'euros de recettes arrivent respectivement en première et deuxième position.
Les pays de la région Meda sont dominés par le tourisme de loisir de longue distance, alors que le tourisme interne et interrégional reste faible. Le développement encore limité de la classe moyenne a pour conséquence un faible niveau de dépenses par habitant. Ainsi, en prenant en considération la part des dépenses touristiques par rapport aux dépenses globales de consommation, l'Algérie se trouve encore une fois en queue de peloton avec une part de 4,8%, devançant seulement la Syrie (4,5%). La part de ces dépenses est de 5,9% pour la Tunisie, 6,1% pour l'Egypte et 6,6% pour le Maroc.
Notes : - L'étude réalisée souligne que l'absence de politique de développement du secteur ainsi que la décennie noire des années 1990 sont à l'origine du faible développement du tourisme en Algérie, même si l'amélioration de la situation économique et politique du pays laisse envisager un renouveau pour ce secteur. D'ailleurs, en 2004, la nombre de visiteurs étrangers avait augmenté de 20% .
- Une étude réalisée par le cabinet d'expertise Oxford Business Group (OBG), publiée en février 2009, estime que "l'Algérie accuse un grand retard dans ses infrastructures touristiques engendré par des années de négligence, et la route est longue pour rattraper ses voisins maghrébins et devenir une destination de choix". Citant les données du ministère du Tourisme, OBG indique que 1,74 million de touristes ont visité l'Algérie en 2008. "Plus de 1,2 million d'entre-eux sont des expatriés qui retournent au pays pour les vacances . A peine plus de 500 000 touristes sont des étrangers".
En revanche, la Tunisie a accueilli près de 7 millions de visiteurs en 2008 et le Maroc 8 millions, "ce qui fait de l'ombre aux résultats de l'Algérie".
Dans la même étude, on note que "dans son dernier rapport sur l'industrie touristique publié en 2008, le Conseil mondial du tourisme a indiqué que la contribution du tourisme au PIB national de l'Algérie passerait de 6,4% en 2008 (l'équivalent de 8,4 milliardsde dollars) à 6,6% en 2018 (l'équivalent de 13 milliards de dollars)"...mais il y aura une faible hausse du pourcentage de la main d'oeuvre employée dans le secteur au cours des 10 prochaines années, prévoyant qu'elle passera de 506 000 en 2008 à 666 000 en 2018.