INFORMATIQUE- ETUDES ET ANALYSES- INFORMATIQUE/
INTELLIGENCE ARTIFICIELLE /AFRIQUE 2025
Si le score global de l’Afrique est inférieur à la
moyenne mondiale selon le rapport de l’AFD, 10 pays du continent affichent un
potentiel d’investissement élevé dans l’IA, notamment grâce à un bon niveau de
développement des infrastructures numériques, à la disponibilité des
compétences humaines et à un environnement réglementaire adéquat.
L’Afrique du Sud, le Maroc et la Tunisie sont les pays
africains qui présentent le meilleur potentiel d’investissement dans
l’intelligence artificielle (IA) en 2025, selon un rapport publié en février
par l’Agence française de développement (AFD).
Intitulé « AI Investment Potential
Index (AIIPI) 2025 », le document évalue la préparation et l’attractivité
de 194 pays pour les investissements dans l’IA, en se basant sur une vingtaine
d’indicateurs regroupés en 6 catégories : l’environnement économique, la
qualité de la gouvernance, l’état des infrastructures numériques, le
développement du capital humain, la gouvernance des données et les capacités
statistiques.
Les différents indicateurs sont mesurés sur une
échelle de 0 à 100 points pour dégager un score global qui reflète la capacité
de chaque pays et chaque région à attirer les investissements dans ce domaine.
Les pays étudiés sont classés en quatre groupes correspondant à différents
stades de potentiel d’investissement. Les stades sont définis comme suit :
stade 1 (AIIPI < 26 points / faible potentiel), stade 2 (AIIPI entre 26 et
50 points/ potentiel moyen), stade 3 (AIIPI entre 51 et 75 points/ potentiel
élevé), et Stade 4 (AIIPI > 76 points/potentiel très élevé).
A chaque stade correspondent des besoins différents.
Les pays classés au stade 4 présentent ainsi les niveaux les plus élevés
d'attractivité en matière d'investissement dans l'IA, grâce à des cadres de
gouvernance solides, des infrastructures numériques avancées et des écosystèmes
d'innovation dynamiques.
Les pays classés au stade 3 devraient se concentrer
davantage sur le soutien à l’innovation et la perfection des cadres
réglementaires, alors que les pays classés aux stades 1 et 2 sont confrontés à
des défis considérables, nécessitant des interventions politiques ciblées pour
remédier aux déficiences en matière d'infrastructures et renforcer le
développement du capital humain.
Au total 10 pays africains figurent au stade 3 : l’Afrique
du Sud (65,15 points), le Maroc (63,34 points), la Tunisie (63,20), l’Égypte
(62,31 points), la République de Maurice (60,93 points), le Ghana (57,14
points), l’Algérie (55,37 points), le Kenya (54,34 points), le Sénégal (52,05
points) et le Nigeria (51,81 points). 8 de ces pays obtiennent des scores
supérieurs à la moyenne mondiale de 52,32 points, notamment grâce à un bon
niveau de développement des infrastructures numériques, à la disponibilité des
compétences humaines et à un environnement réglementaire favorable.
L’Afrique obtient un score global de 38,70 points,
largement en dessous de la moyenne mondiale. La majorité des pays du continent
figurent au stade 2, et huit d’entre eux sont classés au stade 1 (Guinée équatoriale,
Djibouti, Érythrée, Somalie, Tchad, Soudan du Sud, Guinée-Bissau et
Centrafrique).
La répartition des pays étudiés par région montre que
l’Amérique du Nord arrive en tête de liste avec un score de 86 points, devant
l’Europe & l’Asie centrale (67,39 points), le Moyen-Orient & l’Afrique
du Nord (54,54 points) et l’Asie de l’Est & le Pacifique (52,79 points).
Viennent ensuite l’Asie du Sud (49,68 points), l’Amérique latine & les
Caraïbes (47,37 points) et l’Afrique subsaharienne (37,18 points).
L’Amérique du Nord est ainsi la seule région placée au
stade 4 (potentiel d’investissement très élevé). Outre les États-Unis et le
Canada, 23 autres pays sont classés à ce même stade, dont la Chine, le Japon,
l’Allemagne et la France.
Les régions Europe & Asie centrale, Moyen-Orient
& Afrique du Nord et Asie de l’Est & Pacifique sont placées au stade 3
du potentiel d'investissement dans l’IA, qui indique une forte capacité à
attirer les investissements. Ces régions présentent globalement des
infrastructures bien établies, une stabilité économique et un environnement
réglementaire très favorable.
En revanche, des régions comme l’Asie du Sud,
l’Amérique latine & les Caraïbes et l’Afrique subsaharienne figurent aux
stades 1 et 2, reflétant un climat d'investissement plus difficile. À quelques
exceptions près, les pays de ces régions sont notamment confrontés à des
obstacles tels que l'instabilité politique, des infrastructures limitées ou des
systèmes financiers sous-développés, qui les rendent moins attrayants pour les
investisseurs à la recherche d’opportunités dans le domaine de l’IA.
D’où la nécessité d'interventions politiques ciblées
et d'une aide au développement afin de combler les fortes disparités entre les
diverses régions du monde en matière d'attractivité pour les investisseurs.