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Daho Djerbal, El Watan, 19
mars 2025.Extraits
LES
PRÉALABLES DU FLN
L'établissement de rapports interétatiques entre
l'Algérie et la France est le principal but de guerre du FLN. Dès le 1er
Novembre 1954, sa proclamation dite «Proclamation de
Novembre» définissait en formulant ses conditions de paix :
Trois
exigences préalables :
«1° L'ouverture de négociations avec les porte-parole
autorisés du peuple algérien sur les bases de la reconnaissance de la
souveraineté algérienne une et indivisible».
«2° la création d'un climat de confiance par la libération de tous les détenus
politiques, la levée de toutes les mesures d'exception et l'arrêt des
poursuites contre les forces combattantes».
«3° la reconnaissance de la nationalité algérienne par une déclaration
abrogeant les édits, décrets et lois faisant de l'Algérie une terre française
au déni de l'histoire, de la géographie, de la langue, de la religion et des
mœurs du peuple algérien».
Et trois contreparties :
«1°
Les intérêts français, culturels et économiques, honnêtement acquis, seront
respectés ainsi que les personnes et les familles».
«2° Tous les Français désirant rester en Algérie auront le choix entre leur
nationalité d'origine et seront de ce fait considérés comme des étrangers
vis-à-vis des lois en vigueur ou opteront pour la nationalité algérienne et,
dans ce cas, seront considérés comme tels en droits et en devoirs».
«3° les liens entre la France et l'Algérie seront définis et feront l'objet
d’un accord entre les deux puissances sur la base de l'égalité et du respect de
chacun.»
Ces
conditions ne furent pas prises au sérieux par les dirigeants français d'alors.
C'est pourtant sur ces mêmes bases que leurs successeurs négocièrent les Accords
d'Evian, au terme d'une longue évolution.
EPILOGUE : Les Accords sont signés le 18 mars 1962 à
Evian-les-Bains et sont suivis par un cessez-le-feu applicable sur tout le
territoire algérien dès le lendemain 19 mars à midi. Ils sont ratifiés, côté
français, par le référendum du 8 avril 1962 donnant au gouvernement par 91% des
votes les pleins pouvoirs pour appliquer les accords, et côté algérien, par le
référendum sur l’indépendance du 1er juillet 1962 acquise à 99,72 % des
suffrages exprimés.
Ces
accords mettent fin officiellement à 132 années de colonisation française et à
sept années et cinq mois de guerre, ayant opposé le peuple algérien à 2,5
millions d’hommes des forces armées françaises (appelés et rappelés, tous corps
confondus) soutenus par les forces auxiliaires dites
«territoriales» (milices européennes UT/UR), et les supplétifs algériens
(GMPR, Mokhaznis, Harkis).
LES
DELEGATIONS
Délégation
du FLN / GPRA
Krim
Belkacem (1922-1970)
Saâd Dahlab (1918-2000)
Benmostefa (Amar) Benaouda (1925-2018)
Lakhdar Bentobbal (1923-2010)
Tayeb Boulahrouf (1923-2005)
Mohamed Seddik Ben Yahia (1932-1982)
Seghir Mostefaï (1926-2016)
Redha Malek (1931-2017)
M’Hamed Yazid (1923-2003)
Ahmed Boumendjel (1908-1982)
Ahmed Francis (1910-1968)
Tayeb Nimour (1930-2009)
Délégation
française
Louis
Joxe
Bernard Tricot
Roland Cadet
Yves Roland-Billecart
Claude Chayet
Bruno de Leusse
Vincent Labouret
Jean Simon (général)
Hubert de Seguins Pazzis (lieut.-col.)
Robert Buron
Jean de Broglie