CULTURE- ETRANGER- AFRIQUE. INDUSTRIES
CULTURELLES/ ÉCONOMIE
En février 2025, l’Agence française de développement a
publié une étude offrant un panorama des industries créatives et culturelles
dans le monde. Le rapport, réalisé en collaboration avec le cabinet Bearing Point, fournit de précieux chiffres sur l’économie
des industries culturelles et créatives en Afrique.
En Afrique, les industries culturelles et créatives
(ICC) génèrent 45,3 milliards de dollars de revenus moyens chaque année. C’est
ce que conclut l’« Etude strategique
sur le secteur des industries culturelles et créatives » publiée en
février 2025 par l’Agence française de développement (AFD) sur les ICC dans le
monde, réalisée en collaboration avec Bearing Point.
En se basant sur des entretiens et des rapports existants, les deux partenaires
ont réussi à fournir des chiffres habituellement compliqués à collecter sur les
ICC en Afrique.
En Afrique du Nord, les ICC génèrent selon le rapport
14,995 milliards de dollars et créent 770 350 emplois dont 459 300,
soit 59,6%, sont informels. Dans cette région, les principaux pays, à a fois en
termes de revenus générés et d’emplois créés par les ICC, sont l’Égypte,
l’Algérie, puis le Maroc, par ordre décroissant. En Afrique subsaharienne, les
ICC génèrent 30,360 milliards de dollars de revenus et créent 15,1 millions
d’emplois dont 88% environ, 13,28 millions, sont informels. Les principaux pays
d’Afrique subsaharienne générant des revenus grâce aux ICC sont l’Afrique du
Sud, le Nigeria et l’Éthiopie. Au niveau des emplois, le Nigeria arrive en tête
devant la RDC et l’Afrique du Sud.
Ces chiffres viennent donner une perspective plus
large et plus précise de l’économie des ICC en Afrique souvent compliquée à
cerner. Le rapport « The Creative Economy Outlook 2024 » de la
CNUCED évoquait, par exemple, 4 milliards de dollars générés par exportation de biens
culturels africains. Le continent peut générer plus de revenus grâce au
secteur. L’une des pistes suggérées peut être la formalisation des emplois du
secteur. Avec la majorité des emplois créés étant cantonnée dans le secteur
informel, les travailleurs des ICC et leurs œuvres ne sont pas forcément
protégés, ce qui peut limiter le potentiel de fourniture des biens et services
sur le plan quantitatif. Grâce aux récentes initiatives visant à améliorer la
collecte des droits d’auteur dans l’industrie musicale africaine, les artistes
génèrent plus de revenus, ce qui leur permet de vivre de leur musique et d’en
faire leur principale activité.