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Algérie/Révolution africaine.Hebdo

Date de création: 02-03-2025 20:34
Dernière mise à jour: 02-03-2025 20:34
Lu: 13 fois


COMMUNICATION- PRESSE- ALGÉRIE/RÉVOLUTION AFRICAINE, HEBDO

©Pr Ahmed Cheniki, février 2025

 

L'HEBDO, RÉVOLUTION AFRICAINE, UNE BELLE AVENTURE

 

« J’étais à Algérie-Actualité. J’avais promis en 1981 à Zoubir Zemzoum, alors directeur de la rédaction de Révolution Africaine qu'on appelait Revaf, de faire partie de son équipe dès qu’il prendra la direction. En 1985, chose faite. Zoubir avait débauché de nombreux journalistes de l’APS, Algérie Actualité et El Moudjahid. Il ne m’avait pas raté. Nous étions de nombreux arrivants dans cet hebdo du FLN, mais il n’y avait qu’un seul militant encarté, Zahir Gadouche, d’autres, les nouveaux, certains d’entre eux étaient au PAGS ou FFS. Personnellement, je n’étais nulle part. Comme de nombreux autres.

Il y avait des plumes très connues, Bachir Rezzoug, Kheirredine Ameyar, Boukhalfa Amazit, Mohamed Hamdi, Abdou B, Mouny Berrah, Belaid Ahmed, Akli Hamouni, Ali Laib, Slim et beaucoup d’autres.

Il y avait aussi des collaborateurs de renom, Mostefa Lacheraf, Mourad Bourboune, Tahar Ouettar, Abdelhamid Benhadouga, Rachid Boudjedra, Ahmed Azzegagh, Mohamed Morsli, Youcef Sebti et de nouveaux journalistes qui allaient animer la rédaction, Déchir, Khorsi, Izza, Laras, Ould Hamou, Kaouah, Saidani, Bouattoura et j’en oublie. Il y avait des journalistes qui étaient déjà là, comme Souissi, rédacteur en chef, Zentar, Zemmouri, Ould Moussa, Farah, Maziz, Saci.

L’objectif était clair pour la direction : donner à lire un journal professionnel qui devait être meilleur qu’Algérie-Actualité. Les deux, disait-on, à l’époque, représentaient deux mondes, l’un, le secteur public et l’autre, l’infitah. C’est ce que disait, mais ce qui nous intéressait, certains d’entre nous, c’était d’exercer notre métier dans la mesure où, dans les deux rédactions, nous bénéficions de certaines libertés de dire. C’était important.

Revaf était un journal très bien écrit, les journalistes maîtrisaient les contours de l’écriture journalistique. Sur le plan de la liberté d’écrire, nous savions que le FLN n’avait ni ligne idéologique ni existence symbolique, c’était un simple appareil, nous pouvions donc exercer notre métier avec responsabilité et de relatives libertés. Une fois, un responsable du secrétariat du FLN était venu nous voir pour nous présenter une alternative : adhérer au « parti » ou quitter, nous étions sur le point de regagner nos rédactions antérieures, mais en entendant l’histoire, le responsable du secrétariat permanent du FLN s’était déplacé pour nous dissuader de partir, désavouant ainsi son assistant.

L’hebdo disposait de belles rubriques, mais aussi d’une forme très attrayante, grâce à Bachir Rezzoug. Sa culturelle, d’une quinzaine de pages, était d’une grande ouverture, des textes extrêmement bien écrits. Comme à Algérie-Actualité, ici aussi, la rédaction en chef accordait une grande importance à l’enquête et au reportage, on nous doublait souvent nos frais de mission tout en nous interdisant toute prise en charge par les structures extérieures (wilayas, ministères ou à l’étranger).

C’était un espace de débat. On discutait beaucoup des questions culturelles et intellectuelles, d’autant que les intellectuels des deux langues s’y retrouvaient. Il y avait Lacheraf, Djeghloul, Khellas, Ouettar, Bois, Benhadouga et ceux qui produisaient du savoir à Alger. Nous avions nos lieux de rencontres à Alger, là aussi, nous débattions des questions de la presse et de la culture.

Tous les exemplaires étaient vendus, mais l’imprimerie ne pouvait produire davantage. Quelle frustration ! Zoubir Zemzoum quitte l’hebdo pour prendre la direction d’El Moudjahid et de la RTA. C’en était fini de cette très belle expérience qui avait commencé en 1963 avec comme premiers journalistes des noms prestigieux : Georges Arnaud, Gérard Chaliand, Juliette Minces, Siné, Robert Namia, Zohra Sellami, Jacques Vergès qui était son premier directeur avant d’être remplacé par Mohamed Harbi. En 1964, eut lieu un débat très sérieux, parti d’un entretien de Mostefa Lacheraf, en exil, accordé à la revue de Sartre et de Jeanson, « Les Temps Modernes », reprise par l’hebdomadaire dirigé par Harbi. »