RELATIONS INTERNATIONALES- FORMATION CONTINUE- STRATÉGIE COMMUNICATION/ « INONDATION » ET « SIDÉRATION »
RELATIONS INTERNATIONALES : « INONDER » POUR « SIDÉRER » (samedi 22 février 2025, Raïna Raïkoum,
Le Quotidien d’Oran, Belkacem Ahcene-Djaballah)
Ce qui est absolument certain, c’est que l’arrivée de Donald Trump au
pouvoir, donc à la tête pour quelques années
(et, pourquoi pas, pour bien plus, s’il lui prenait l’envie de ne plus repartir
du bureau ovale....ce qui n’est pas à exclure) est en train de bouleverser la
manière de gérer les relations internationales que l’on croyait figées ,
surprenant même, au dernier instant, ses plus fidèles alliés européens. Du
moins pour un certain temps.
Le bouleversement ne va pas venir des affrontements armés, qui sont
désormais laissés aux seconds couteaux tant en Europe qu’au niveau du Sud
global, mais de faits de communication.
Ce n’est certes pas nouveau , puisque Hitler et
les nazis, arrivés « démocratiquement » au pouvoir en leur temps,
avaient préparé le terrain en entreprenant, bien avant la mise en œuvre de leur politique génocidaire, un long travail d’information et de
propagande, grâce entre autres à la radio, en Allemagne et à
travers le monde, ce qui leur avait attiré bien des sympathies . Ainsi, les
Etats-Unis ne sont entrés en guerre qu’après avoir été bien vachement bousculés
par les Japonais et la France a été, durant l’occupation nazie
, assez largement collaborationniste, et participant largement à
l’extermination des Juifs.
Ce qui est nouveau aux Etats Unis...(et en France,
avec de pâles et ridicules imitateurs avec comme derniers arrivés,
« Sarkozy le petit », « Retaillau, le
Sheriff » et le « Jeune du Rn » ) réside dans une stratégie de
communication nationale (interne) et externe assez originale ne répondant pas
aux canons habituels. Une stratégie qui veut étonner, désarçonner, sidérer
(paralyser) ! Une stratégie qui a pour objectifs de détourner les
attentions des vrais problèmes et de chercher à imposer ses vues. Les nouveaux
outils de la communication ont accéléré le processus, d’autant que les plus
importants appartiennent aux proches amis du pouvoir en place.
Cette stratégie, nous dit-on, est bien réfléchie et déjà les chercheurs y
vont de leurs analyses :Théorie de « la
fumée et des miroirs pour transformer l’illusion en une réalité médiatique »,
théorie de l’ « inondation de la zone avec pour objectif le
contrôle par le chaos », théorie de la « fabrication du consentement
, la répétition créant l’acceptation », stratégie de la
« sidération pour anesthésier toute capacité de réaction », etc......etc...
En fait, c’est bien simple. C’est une stratégie relevant beaucoup moins de
la masturbation intellectuelle de haut niveau que d’une démarche marchande
(alliant les méthodes marketing au boniment épicier......une sorte de « national-capitalisme » ou de
« national-libéralisme », mélange de nationalisme brutal , de
conservatisme sociétal et de libéralisme économique débridé) , déjà
réfléchie ,dès 2018, par Steve Banon, alors conseiller de D. Trump, durant son
premier mandat. Il s‘agit de submerger ses adversaires sous un flot
constant de mesures et d’annonces, à la limite du loufoque et du débile, pour
les étourdir et les empêcher d’organiser leur réponse. En commençant d’abord
par les organes de presse expliquait alors Stève Banon, car « la véritable opposition ce sont les
médias. Et la manière de procéder avec eux, c’est d’inonder la zone de merde ».
Objectif principal.....aussi bien au niveau du nouveau
pouvoir Etatsunien , des sionistes, des suprémacistes, des illibéraux , des extrêmes droite racistes: détourner
des sujets de fond. Il en est ainsi de la Palestine avec une
« Gaza vidée de ses habitants » et « transformée
en nouvelle Côte d’Azur », des « progroms
du 7 octobre », de l’ antisionisme transformé en antisémitisme,
des prisonniers transformés en « otages », d’une « colonisation
heureuse » en Algérie, d’une « immigration submersive »..... d
Seule alternative : adopter une
position ferme et résolue, rejeter les idées clownesques et
« merdiques » émises, tout en refusant
même d’en parler comme une option politique et s’en tenir aux causes premières
des conflits ou des incompréhensions.