On compte une trentaine d’écoles de communication en France, très
majoritairement privées, qui proposent des cursus allant de bac+2 (BTS) ou
bac+3 (bachelor ou licence) au bac+5 (mastère ou
master).
Des matières académiques en socle :
Tous les établissements proposent un socle de cours d’abord généraux,
puis de plus en plus spécialisés. Cette dimension académique est
particulièrement poussée au Celsa, la seule école de communication publique.
"En licence, nous avons de l’histoire des médias, de l’anthropologie, de
la théorie de l’information et de la communication, de la sémiologie, témoigne
Inès, étudiante en M1 Entreprises et institutions. En master, ce sont des
enseignements plus pointus, sur l’influence, la connaissance des institutions
européennes…". Dans les écoles privées, les
modules académiques sont souvent directement plus professionnalisants. "Dès le BTS, les étudiants apprennent les fondamentaux
de la communication, le marketing digital, l’identité de marque, le droit de
la communication, la stratégie créative ou la production de contenus
numériques", détaille Eda Dogan,
directrice de la marque Sup de Com. "En bachelor,
on voit stratégie de communication et média planning. En mastère, on adopte une
vision plus stratégique, pour aborder les relations presse ou l’identité de
marque", ajoute Gianni, étudiant en M2 à Sup de Com Bordeaux.
Un mode d’apprentissage
professionnalisant : Toutes les écoles font la part
belle aux apprentissages concrets, via de nombreux projets de groupe
encadrés par des professionnels en exercice. "L'ensemble de nos
intervenants sont des directeurs artistiques et d’agence et tout au long du
parcours, nous faisons travailler nos étudiants en team creative,
sur des 'briefs' réels", souligne Caroline Grassaud,
directrice d’Iscom Paris. Y
compris au Celsa. "La balance cours théoriques
et pratiques s’inverse à mesure qu’on avance dans le cursus, jusqu’à atteindre
25-75 en M2", relève Juliette Charbonneaux,
co-directrice adjointe.
Cette immersion
professionnelle précoce est encore renforcée par des stages ou de
l’alternance. Avec l’objectif d’asseoir les compétences techniques
(savoir-faire), mais aussi comportementales (savoir-être), de plus en plus
plébiscitées par les employeurs : esprit critique, créativité, culture,
autonomie, faculté à travailler en équipe…
Des maquettes évolutives pour
s’adapter au marché : Pour s’adapter aux différentes évolutions du marché, les écoles de
communication ont depuis, quelques années, aménagé leurs maquettes de
cours en ajoutant des domaines d'études pour suivre les tendances
actuelles de la société.
Les influenceurs : Ces
dernières années ont vu l’apparition de nouveaux médias en ligne :
les créateurs de contenus (ou influenceurs). "Un marché en plein boom et
dont nos étudiants étudient les mécanismes et les stratégies, notamment
dans la spécialisation Événementiel, Influence et Réputation, soit pour
devenir eux-mêmes créateurs de contenus, soit pour accompagner des
influenceurs", pointe Caroline Grassaud. Au
menu, à l’Iscom : cours de vidéo, de brand
content et storytelling, d’influence digitale, de marketing d’influence et même
séminaires dédiés, comme "Créer sa chaîne YouTube".
L’intelligence artificielle (IA) :
"La maîtrise de l’IA occupe désormais la première
place parmi les nouvelles compétences recherchées et 84% des communicants
l’utilisent", informe Eva Dogan. Sup de Com
organise aujourd’hui des masterclasses
"connaissance de l’IA" ou "l’art du prompt".L’Efap a mis en place des
modules IA dès le début 2023, de bac à bac+5. "Avec de nombreux
projets d’application, comme les IA Lab Days, via
lesquels, l’an passé, nos étudiants ont créé des collections pour Kiabi avec
des IA génératives d’images. Et cette année, pour BFM, ils apprennent comment
lutter contre les fake news", précise Katia Pallu,
sa directrice.L’Iscom
propose quatre workshops d’anticipation, comme "musique et IA" et
lancera à la rentrée 2025 un module sur les technologies du marketing.
La RSE (responsabilité sociale et
environnementale) : À l’Efap, un Forum RSE est organisé dès la
2e année, et les étudiants sont amenés s’engager aux côtés d’associations. Du
côté de l’Iscom, ces enjeux figurent aujourd’hui dans
toutes les filières : exploration de l’impact écologique des activités
humaines, sensibilisation à l’éco-conception et à l’éco-packaging…À Sup de
Com, des enseignements sur la communication responsable ont été rajoutés
en mastère. Enfin, le Celsa n’est pas en reste :
"L’an passé, nous avons créé un cours transversal pour initier nos
étudiants aux enjeux de la transition écologique", évoque Sophie Corbillé, son autre directrice adjointe.