ECONOMIE- ETUDES ET ANALYSES- ETAT ECONOMIQUE
ALGERIE 2024/ JIL JADID (PARTI POLITIQUE)
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Bulletin Économique du Conseil Scientifique de Jil Jadid
pour le second semestre 2024 (Extraits)
Préambule
En 2024,
l'économie algérienne affiche une croissance du PIB de 4.4 %, soutenue par la
reprise des prix des hydrocarbures et un dynamise des secteurs industriel et
agricole. Le PIB par habitant connaît une légère augmentation, bien qu'il
demeure en deçà des niveaux souhaités pour un développement durable. Cependant,
le recul des exportations hors hydrocarbures en 2023 maintient l'Algérie dans
une dépendance
accrue aux hydrocarbures, freinant la
diversification économique et limitant les opportunités sur le marché de l'emploi.
La hausse des importations et des dépenses publiques, combinée à des
investissements structurants modestes, compromet la diversification économique
et laisse planer un risque accru de déséquilibres budgétaires à long terme : la
loi de finance 2025 prévoit un déficit à 62 Milliards $, soit plus de 20 % du
PIB.
En matière
financière, les taux
d'intérêt restent bas visant à stimuler l'investissement, malgré des
inquiétudes sur la stabilité financière. Les réserves de change, bien
qu'augmentées en 2022, se stabilisent, mais restent vulnérables aux
fluctuations des matières premières. La politique d’austérité cède la place à
un relâchement, tandis que la balance courante de 2024 est estimée sous
l'équilibre en raison de l'augmentation des dépenses publiques et de la stagnation
des recettes d'hydrocarbures.
Sur le
marché de l’emploi, le taux de
chômage en 2023 se situe autour de 12 %, mais devrait augmenter en 2024
touchant particulièrement les jeunes et les diplômés, ce qui incite à la mise
en place de programmes pour améliorer les compétences et l'employabilité.
Aussi, l’arrivée imminente de la génération ‘Z’ sur le marché du travail, déjà
caractérisé par un chômage élevé et une économie informelle dominante,
représente un défi majeur pour les autorités, qui devront répondre à cette
pression démographique tout en restructurant le tissu économique.
Sur le plan
numérique, l’Algérie
continue sa révolution et investit massivement dans le déploiement de la fibre optique,
même si l’impact réel sur le débit tarde à venir. Par ailleurs, l’Algérie
enregistre une percée remarquable en terme de création
de startups, bénéficiant d’un cadre juridique, fiscale et financier très incitatif.
En 2024, la
sécheresse persistante en Algérie affecte l’agriculture et l’accès à l’eau
potable, la tendance baissière de pluviométrie se précise d'année en année.
Malgré des initiatives comme le développement de stations de dessalement, des
efforts accrus sont nécessaires pour améliorer la gestion des ressources hydriques
et renforcer la résilience face à ce défi environnemental.
Dans
l'ensemble, l'économie
algérienne en 2024 montre des signes de reprise, mais doit surmonter des défis structurels
importants pour assurer un développement durable.
Macroéconomie : En 2024, l'Algérie devrait connaître
une croissance de son PIB de 4,4 % atteignant ainsi 267 Mds $ (FMI) et devenant
ainsi la 3ème économie du continent africain. Cette progression
est soutenue par la performance positive de plusieurs secteurs clés, notamment
l'agriculture, l'industrie et les services. Le secteur agricole
devrait enregistrer une croissance de 6,1 %, tandis que le secteur industriel
devrait croître de 6,6 %. Les services, quant à eux, devraient voir leur croissance
passer de 4,1 % en 2023 à 4,4 % en 2024.
En 2023, le
PIB par habitant en Algérie est de 5 400 $ et ajusté selon la parité de pouvoir
d'achat (PPA), il est estimé à 15 347 $. Il retrouve ainsi son niveau de 2010.
Cet indicateur est composant de l'indice de développement humain qui est 0,745 considéré
comme "élevé" (PNUD).
Indice des
prix à la consommation (source ONS) Taux d’inflation en % (source ONS) : En
2023, l'Algérie a enregistré un taux d'inflation de 9,3 %. Cette hausse des
prix a été influencée par plusieurs facteurs, notamment la croissance démographique,
la fluctuation des prix de l'énergie et des produits alimentaires importés. Au
cours de l'année, l'inflation a montré une tendance à la baisse,passant de 10,14 % en mai à 7,84 % en
décembre. Cette diminution est principalement due à la stabilisation des prix
alimentaires et aux mesures de politique monétaire mises en place par le
gouvernement, des mesures coûteuses pour les finances publiques.
En 2024, le
taux de chômage en Algérie est prévu d'atteindre environ 17 % (selon le FMI). Cette
augmentation par rapport aux années précédentes est attribuée à divers facteurs
économiques et sociaux, notamment la croissance démographique et les défis
structurels du marché du travail. Les jeunes et les femmes sont particulièrement
touchés par le chômage, avec des taux de chômage plus élevés dans ces groupes.
Le gouvernement algérien met en œuvre plusieurs initiatives pour tenter de
réduire le chômage, notamment des programmes de formation professionnelle et
des incitations à l'entrepreneuriat. Cependant, la situation reste préoccupante
et nécessite des efforts continus pour améliorer l'accès à l'emploi et soutenir
la croissance économique.