INFORMATIQUE- FORMATION
CONTINUE- INTELLIGENCE ARTIFICIELLE (II/III)
©France Télévisions/Luc Chagnon, 9 février 2025
5 On m'a dit que
ça allait me remplacer dans mon travail, c'est vrai ?: Près de 40% des emplois dans le monde sont exposés à des transformations à
cause des progrès des IA, selon une
étude publiée en janvier 2024 par des chercheurs du Fonds monétaire
international (FMI)(Nouvelle fenêtre). Mais
il est difficile d'attribuer des variations sur le marché de l'emploi à un
changement ou une innovation en particulier, surtout aussi récente que l'IA
générative
Certaines professions seront plus
durement affectées que d'autres. Des spécialistes comme le
prix Nobel d'économie Joseph Stiglitz(Nouvelle fenêtre) avertissent que les emplois moins qualifiés pourraient être
concurrencés par le développement de l'IA, augmentant ainsi les inégalités
entre les pays disposant d'une main d'œuvre qualifiée et les autres.Les métiers créatifs sont par exemple déjà concernés
par les conséquences de ces innovations : le coût de création d'une image
ou d'un texte ayant été réduit à néant ou presque, de nombreux illustrateurs,
photographes, auteurs ou traducteurs disent déjà avoir perdu des
contrats. Une situation qui les indigne d'autant
plus que l'écrasante majorité des IA sont entraînées à partir de médias
créés par des humains, dont
la liste est le plus souvent secrète et pour lesquels aucune autorisation n'a été
demandée ni aucun paiement ou droits d'auteur versé.Certaines entreprises d'IA développent même des programmes appelés
"agents", qui sont censés choisir
eux-mêmes le chemin à prendre pour réaliser une tâche donnée (commander une
pizza, rédiger un rapport de recherche...), et la faire à la place d'un
travailleur. C'est par exemple le cas du logiciel Operator
chez OpenAI(Nouvelle fenêtre). Pour
le moment, ces agents sont loin d'être parfaits, et génèrent encore des "hallucinations", c'est-à-dire des phrases écrites sur un ton affirmatif alors qu'elles
sont totalement fausses. Mais ils progressent à vitesse grand V.
6 Quel est l'impact environnemental de l'IA ?:
Les émissions de gaz à effet de serre du
secteur de l'IA sont encore limitées par rapport à d'autres comme l'industrie
ou le bâtiment, qui représentent respectivement 23% et 10% des émissions de CO2
mondiales, selon les données de l'Agence
internationale de l'énergie (AIE)). Mais
elles progressent très vite, au rythme de leur utilisation par le grand public,
selon un rapport de l'ONU sur l'économie
numérique publié en juillet 2024. Les phases d'entraînement et d'utilisation des IA consomment de nombreuses
ressources naturelles. De l'électricité pour faire fonctionner les centres de
données (ou data centers), ces hangars remplis de serveurs
informatiques qui stockent des données ou font transiter des informations. De
l'eau pour les refroidir. Des minerais rares pour fabriquer les composants
informatiques, notamment les cartes graphiques, qui leur permettent d'effectuer leurs calculs.
Mais la quantité de ressources
consommées dépend du modèle d'IA, et les entreprises du secteur sont rarement
transparentes sur ces sujets. Il existe des estimations, mais la plupart
étudient des modèles sortis avant ou à la même période que ChatGPT.
Donc préhistoriques par rapport aux IA actuelles et à leur utilisation massive.
L'AIE estimait par exemple en
2024(Nouvelle fenêtre) que
les data centers consacrés à l'IA et aux cryptomonnaies représentaient
en 2022 un peu moins de 2% de la consommation mondiale d'électricité. Une autre étude) estimait que l'entraînement de GPT-3 (le prédécesseur de ChatGPT) avait
consommé près de 1 300 MWh, soit l'électricité consommée par près de 320
foyers français en une année, mais ce programme n'était pas ouvert au grand
public.
Enfin, des entreprises tentent de
limiter leur impact en créant des IA plus "frugales",
c'est-à-dire qui réclament moins de ressources. Les géants de la tech mettent aussi en avant des IA pensées pour prendre
soin de l'environnement, par exemple pour détecter des fuites de méthane dans
l'atmosphère, ou concevoir de nouveaux matériaux plus économes.