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Ouvrage collectif/Essais Mohamed Mebtoul (coordination)-"Algérie.Les crises au quotidien"

Date de création: 03-02-2025 17:06
Dernière mise à jour: 03-02-2025 17:06
Lu: 33 fois


VIE POLITIQUE- BIBLIOTHEQUE D’ALMANACH- OUVRAGE COLLECTIF/ESSAIS, MOHAMED MEBTOUL (COORDINATION)- « ALGERIE.LES CRISES AU QUOTIDIEN »

 

Algérie.Les crises au quotidien.Ouvrage collectif/Essais,. Coordonné par Mohamed Mebtoul. Koukou Editions, Cheraga Banlieue/Alger 2024. 197 pages,1 200 dinars

 

Un ouvrage issu d’un colloque international « Les crises au quotidien » organisé conjointement par l’Université d’Oran 2,  l’Unité de recherche en sciences sociales et santé d’Oran 2, l’Université de Tlemcen et l’Institut français d’Algérie (Oran).On a donc eu des sociologues, des politologues, des sociolinguistes, des économistes et des juristes. Ce qui donne donc un résultat (les contributions) en apparence assez hétérogène , cependant  tout à fait normal dans l’analyse d’un champ traversé de crises multiples .

Une  crise au quotidien, c’est quoi , au juste ? Ce sont les multiples incertitudes concrètes, les drames invisibles, les injustices, les détournements constants pour survivre, les contre-violences pour s’affirmer socialement devenant parfois la seule modalité sociale pour dire « j’existe ». Toujours selon M. Mebtoul, le quotidien est enfin marqué par les résistances tenaces des personnes à un ordre social anachronique dominé par le flou socio-organisationnel, producteur d’un égalitarisme fictif, réducteur et médiocre. On se souvient tous de cette fameuse  mais malheureuse phrase émise publiquement par un recteur d’Université , la plus importante du pays : « L’’Algérie n’a pas besoin d’un prix Nobel ». C’est une façon perverse d’effacer les multiples savoirs mobilisés par certains acteurs sociaux qui opèrent dans la non-reconnaissance sociale, l’invisibilité et l’indifférence de l’Autre.

Plusieurs pans , mais pas tous, hélas, sont abordés dans l’ouvrage. Certains de façon très, très théorique (mais instructifs), d’autres assez proches des terrains.Ici, on en signale deux : celle de Larbi Mehdi qui étudie « les crises relationnelles dans le monde professionnel.... ». Au sein d’une grande entreprise algérienne où l’on y voit un vécu quotidien du personnel reflétant chez certains le désarroi, l’anxiété et le mal-être.  Celle , aussi,  de M. Mebtoul qui a tenté d’appréhender le couple citoyenneté -non citoyenneté   à partir de ses recherches socio-anthropologiques  sur les maladies chroniques, les médecins, les jeunes, la « hogra », l’éducation et la violence de l’argent, etc ...

 

Les Auteurs :Aicha Benabed (Sociologue)/Tawfiq Belfadel (Ecrivain)/Haya  Imen Boudjemaa (Sciences du langage)/ Mohamed Chaouki Zine (Philosophe) /Kamel Chikhi (Economiste)/  Eric Hamraoui (Philosophe) /Karim Khaled (Sociologue) /Mehdi Larbi  (Sociologue) /Nahas M. Mahieddin (Juriste) / Daniel Migairou (Philosophe) / Mohamed Mebtoul (Sociologue) /Ouassila Salemi (Sociologue) /Rabeh Sebaa (Sociolinguiste)

 

 

Sommaire :Introduction : Mohamed Mebtoul)/ Première partie : Travail, santé et migrations .6 chapitres)/ Deuxième partie : Langues, familles et citoyenneté (7 chapitres)

 

 

Extraits : « Au sein de Sonatrach, une profonde division sociale imprègne  la vie quotidienne des employés et influe sur la dynamique organisationnelle.Cette division se manifeste à travers des barrières physiques et symboliques , créant des clivages entre différentes catégories socioprofessionnelles » (Larbi Mehdi, p 42), « C’est la dimension d’être parlants, dimension fondatrice de l’humain, qui se voit aujourd’hui soumise au travail, à de lourdes injonctions, à un traitement qui, insidieusement, au jour le jour, l’affecte au plus profond de ce qui le fonde, avec des conséquences tangibles sur le plan du politique et sur le plan de psychique «  Daniel Migairou, pp 45-46)  , « Ettâarib est un masdar qui signifie rendre arabe ce qui ne l’est pas.Par conséquent,  arabiser la société  algérienne , c’est reconnaître officiellement qu’elle n‘est pas arabe. Par la suite, et à cause de cette « inadéquation », la notion d’arabisation a été remplacée par généralisation de la langue arabe » (Rabeh Sebaa, p 98), « L’observation du déploiement du chant sur la scène contestataire propre au hirak a permis le repérage de trois catégories de chants : le chant-slogan, le chant-poésie et le chant-reprise » (Hayat Imene Boudjemaa, p172)

 

Avis : Complexité et diversité des crises au quotidien..........Regards croisés multiples.......Compréhension difficile....pour les  lecteurs....en crise(s)

 

Citations : « « Nœud » précédant le dénouement , révélation d’une tension et cause de bouleversements, la crise constitue , dans son principe même, le moment décisif, un changement majeur dans le cours d’événements ou de processus de nature politique, historique ou pathologique » (Eric Hamraoui, p 27), « Penser les situations passe par un effort d’analyse de ce qui les constitue, et pour cela par la possibilité de les appréhender » (Daniel Migairou , p 47), « L’exil est un monde « psychique invisible  » . Il est vécu mais difficile à décrire .C’est un état d’âme relatif selon les conditions et la structure d’habitus de chaque individu » (Karim Khaled, p 65), « La stratégie est une planification en amont et un agenda qui liste les tâches et les décisions à prendre.En revanche, la tactique étant de nature instantanée (...), elle est foncièrement de type « kairique », kairos étant le moment opportun (Mohamed-Chaouki Zine, p 139),  « Lors des crises et face aux crises, les acteurs et actrices sociaux agissent et réagissent par le discours » (Hayat Imene Boudjemaa, p 181), « La citoyenneté est souvent confondue à tort avec les termes de nationalité (....).La citoyenneté renvoie au contraire à la possibilité d’agir (agentivité) activement et librement dans une communauté politique organisée ( Mohamed Mebtoul, p 186), « La crise au quotidien efface toute citoyenneté quand la frontière est poreuse entre ce qui est de l’ordre du formel et de l’informel » (Mohamed Mebtoul, p 194)