Selon les prévisions (janvier
2025) du Conseil oléicole international (COI),
après deux campagnes de production fortement impactées par le changement
climatique, la production mondiale d’huile d’olive 2024/25 est attendue à 3,4
millions de tonnes (Mt). Ce qui correspond à une hausse de 31% par rapport à la
période précédente.
Une production qui dépasse également la
moyenne des cinq campagnes précédentes (3 Mt). Les principaux pays producteurs
(Espagne, Italie, Grèce, Tunisie et Turquie) devraient produire 2,5 Mt (+40% en
un an). Ils représentent à eux seuls plus de 75% de la production mondiale. Les
exportations affichent également une reprise de 32% avec l’amélioration des
disponibilités et l’accroissement de la demande.
Ainsi, selon la même source, les stocks
de clôture devraient retrouver un niveau conforme à la normale. L’augmentation
des disponibilités pourrait laisser supposer une baisse des prix et une reprise
de la consommation. A l’échelle européenne, la production devrait s’établir à 2
Mt (+33%), portée par l’Espagne qui renoue avec un niveau de production
antérieur à 2022.
Tous les autres pays producteurs
européens voient leurs volumes augmenter par rapport à la campagne précédente,
à l’exception de l’Italie qui devrait connaître une baisse significative de ses
rendements en raison des conditions climatiques extrêmes notamment.
Par ailleurs, au niveau de la
Méditerranée, la majorité des pays du côté occidental du bassin prévoient
des volumes de récolte plus importants qu’en 2023/24, à l’exception de l’Italie
et du Maroc. Après deux campagnes consécutives avec une production moyenne
autour de 760 000 t, la récolte espagnole de 2024 affiche une reprise de plus
de 50%.
Ainsi, les volumes d’huile d’olive
devraient atteindre près de 1,3 Mt contre 854 000 t l’année dernière. En
Andalousie, principale région productrice du pays, la production attendue
devrait afficher un rebond de 77% par rapport à la campagne précédente (578 000
t) et atteindre plus d’un million de tonnes,
selon l’évaluation du COI.
La Tunisie, de son côté, présente
également des résultats satisfaisants. Les volumes produits, portés
principalement par la région centrale du pays, s’élèveraient à 340 000
tonnes, soit un rebond de 55% par rapport à 2023 (220 000 t). La note
explique ces rendements par les conditions
climatiques et sanitaires favorables. «La qualité
attendue promet une importante proportion d’huile extra vierge, confortant à
nouveau la position du pays dans le Top 5 des exportateurs mondiaux», fait
encore ressortir le document.
Ce qui n’est pas le cas en Italie et au
Maroc. Les conditions climatiques ont en effet «fortement
et négativement» impacté la production italienne qui devrait chuter de près
d’un tiers. Les premières estimations prévoient des volumes à hauteur de 224
000 t (-32%).
Les régions du Sud (Pouilles, Sicile et
Calabre), principales zones productrices du pays, sont les plus touchées et
présentent une récolte estimée réduite de moitié par rapport à l’année
dernière. La plus grande offre provient des régions du Nord et du Centre qui
compensent les fortes baisses de la zone méridionale. De son côté, pour la
quatrième année consécutive, le Maroc, soumis à de fortes chaleurs combinées au
manque de pluie, doit faire face à une baisse conséquente (-15%) de sa
production.