Le ministre de la Communication, Mohamed
Meziane, a exposé jeudi 16 janvier 2025 , devant les membres de la
commission de la culture, de la communication et du tourisme à l’Assemblée
populaire nationale (APN), un état détaillé de son secteur et ses perspectives
futures. Le statut particulier du journaliste, le Conseil supérieur de la
déontologie et de l’éthique du journalisme, le Fonds d’aide à la presse écrite,
audiovisuelle et électronique et les conditions requises pour la création d’une
chaîne privée sont, entre autres, les sujets abordés par le représentant du
gouvernement.
S’agissant du statut particulier du
journaliste, le ministre a rappelé que son département a fixé
«les conditions d’exercice de la profession ainsi que les droits et
devoirs y afférents», tout en définissant «les notions liées au journaliste, au
journaliste professionnel et à l’activité journalistique , en plus de la détermination
des catégories de journalistes et des collaborateurs de presse ainsi que des
métiers liés à l’activité journalistiques». Le premier responsable du secteur a
révélé que l’examen du projet de décret fixant le statut particulier du
journaliste a été finalisé au niveau du secrétariat général du gouvernement.Ce texte de loi en attente de son adoption
comprend, selon lui, «plusieurs garanties consacrant le droit du journaliste à
exercer son activité», ainsi que les devoirs instaurant «un discours journalistique
responsable, loin des fake news ou des informations malveillantes et
trompeuses, dans le respect des règles d’éthique et de déontologie professionnelle».Aussi M. Méziane
a affirmé que le Conseil supérieur de la déontologie et de l’éthique du journalisme
sera installé dès la promulgation des textes réglementaires y afférents et il
aura pour mission «d’établir des règles garantissant l’éthique professionnelle
et renforçant la liberté d’expression et la liberté de la presse, son
pluralisme et son indépendance». Cette instance contribuera, précise-t-il, «à
renforcer la confiance du public en les médias», à «limiter les comportements
irresponsables» et «à préserver la profession».Devant
les députés, le ministre a évoqué la volonté de son département de «promouvoir
une presse nationale professionnelle en subordonnant l’obtention de la carte
nationale du journaliste professionnel à un ensemble de conditions et en fixant
des règles et conditions régissant l’exercice des médias étrangers sur le
territoire national».Le ministre en charge du secteur
de la Communication a rappelé, par ailleurs, que le compte d’affectation spéciale
dédié au Fonds de soutien à la presse écrite et audiovisuelle, ainsi qu’aux
sessions de formation des journalistes, réactivé par la loi de finances 2025,
«constitue un véritable levier d’investissement.Ce
mécanisme vise à concrétiser les politiques de l’Etat dans le domaine de la
communication tout en améliorant les conditions de vie des journalistes par le
renforcement des organes de presse». Selon le ministre, cette initiative
contribuera à redynamiser le secteur des médias, «en valorisant les ressources
humaines et en construisant un paysage médiatique compétitif, capable de
rivaliser avec les grandes institutions médiatiques internationales».Pour
ne pas rester à la traîne et afin de suivre l’évolution du monde de la
communication en matière de presse écrite et de chaîne privées, le ministère a
indiqué qu’il a œuvré à «simplifier les procédures de création de journaux
écrits et électroniques en les soumettant à un régime déclaratif au lieu
d’agrément», soulignant que son département «a procédé à la réception des
dossiers d’adaptation à la loi relative à la presse écrite et électronique, qui
ont atteint à ce jour 84% pour la presse écrite et 60% pour la presse
électronique». Le ministère a également enregistré 34 nouveaux reçus de dépôt
des périodiques et de journaux électroniques.Evoquant
le domaine de l’audiovisuel, M. Meziane a souligné que la création de chaînes
privées est désormais soumise «à un régime d’autorisation, permettant à toute
personne morale remplissant les conditions prévues par la loi relative à
l’activité audiovisuelle» de créer une chaîne télévisée ou radiophonique dans
un délai maximal de quatre mois. A ce titre, il a annoncé que
«le capital nécessaire pour créer une chaîne de télévision ou une
station de radio a été réduit de 100 millions de dinars à 5 millions de
dinars». Donc, d’après le ministre, 5 millions de dinars suffisent
aujourd’hui pour créer une chaîne de télévision. Il a expliqué que cet
ajustement a été motivé par une volonté des pouvoirs publics de se conformer aux
usages observés dans les pays qui ont choisi de consentir de gros
investissements dans la presse, incitant ainsi à l’apparition des médias
mainstream. En amont, a-t-il précisé, le gouvernement a mis les balises de
cette démarche, par l’inclusion, dans l’article 19 de la nouvelle loi sur
l’audiovisuel, de dispositions y afférentes.Par
ailleurs, le ministre, affirme que les médias, toutes catégories confondues,
sont soumis à des conditions liées au professionnalisme visant à améliorer la
qualité du service médiatique, renforcer le professionnalisme dans les
pratiques médiatiques, y compris ceux en ligne, à une batterie d’engagements,
dont l’application sera supervisée par l’Autorité nationale indépendante de
régulation de l’audiovisuel (Anirav).
Programmes
incitant à la violence . Le rappel du ministre : En
prévision du mois sacré de Ramadhan, le ministre de la Communication a, lors de
son passage devant la commission de la culture, de la communication et du
tourisme a l’APN , appelé les chaînes de télévision à respecter les valeurs
authentiques et traditionnelles de la société dans leurs grilles de programmes,
et à renforcer les valeurs de fraternité, de solidarité et le front interne
durant ce mois , tout en évitant les programmes incitant à la violence et
suscitant la peur et l’inquiétude auprès des téléspectateurs.
Il a insisté sur la nécessité d’adopter
des contenus qui reflètent les coutumes et traditions du peuple algérien.
Mohamed Meziane a également invité les chaînes algériennes à répondre aux attentes
du public en proposant des programmes éducatifs et constructifs, éloignés de
toute forme de violence ou de contenu pouvant semer la discorde au sein des
familles.