COMMUNICATION- BIBLIOTHEÈQUE
D’ALMANACH- RÉCIT ZINE EL ABIDIN BENBADIS-« MES
PIERRES BLANCHES »
Mes pierres blanches.Récit de Zine
El Abidin BenBadis.
Editions Dalimen, Alger 2024, 305 pages, 1 400
dinars
C’est tout un récit de
toute une vie que celle présentée par l’auteur. Avec ses hésitations et ses
choix, certains heureux , d’autres bien moins, mais
tous assumés. L’enfance à Constantine et à El Khroub,
l’école et le lycée, l’Université.....et enfin journaliste
au sein de la Radio publique , au niveau de la Chaîne III. Un métier
passionnant mais parsemé d’embûches, avec ses hauts et ses bas
,ses bas plus nombreux que ses hauts : l’information contrôlée ou
« surveillée », des conditions matérielles comptées (et l’absence ,
durant très longtemps de logement), puis la décennie rouge qui a vu
les journalistes ciblés par les terroristes islamistes et obligeant à vivre
dans des endroits certes supposés sécurisés mais objectivement inadaptés et
surtout surpeuplés.
Heureusement, il y a
l’amour du métier et un engagement à bien le faire.
Heureusement, il y a , tout au long de missions, la découverte -souvent dans
des conditions difficiles - de nouveaux horizons, tout particulièrement
africains .
Heureusement, il y a la
famille avec une maman aimante, et des amis fidèles.
L’Auteur :Né à Constantine le 24
janvier 1951. Journaliste à la Radio nationale (Chaîne 3).Actuellement retraité.
Extraits : « L'École publique
française ne s’ouvrit aux Algériens qu’après 1945, et surtout après 1954, dans
le souci visible de séduire pour réduire » (p 37) ,
« Nous parlions et écrivions en français certes, mais tout en
demeurant algériens. Le substrat de tout un chacun n’était pas une vue de
l’esprit » (p 43), « Je compris plus tard que la liberté
de pensée était enclavée au profit de cette horreur qu’était la pensée unique
derrière laquelle s’abritaient les nouveaux chefs du Conseil de la
Révolution » (p 123), » La guerre au Proche-Orient permit aux
autorités, je l’ai compris plus tard, de porter préjudice à deux libertés
fondamentales, celles de penser et de circuler (note :
L’établissement d’une autorisation de sortie du territoire national) » (p 135)
Avis :Un ouvrage qui va droit au
but....à l’image de son auteur, un professionnel résolument
engagé.....connu pour ne pas avoir sa langue dans sa poche et le stylo dans son
plumier. Une écriture précise, concise....L’art
et les techniques du bon journalisme. Journalistes à la retraite.....à vos récits !
Citations : « N’est pas sauvage
qui veut et ces parachutistes (note : soldats français, durant
la guerre de libération nationale) avaient sans aucun doute un caractère
formaté lors de leur instruction » (p 57), « Les hirondelles partent
et reviennent , mais il est des moments qui surviennent exceptionnellement et
ne se répètent jamais » (p 83), « Jusqu’à ce jour, j’estime que cette
liberté de pensée est un droit inaliénable parallèle, cela va de soi, à la
liberté d’expression que possède tout être humain afin de déterminer lui-même
le contenu de ses représentations intellectuelles, morales, politiques et bien
évidemment religieuses .Libertés bien souvent définies par la frontière ,
évidemment invisible, entre les sphères publiques et privées » (p
123) , « Brebis nous étions, bergers ils étaient, mais sur la plus belle
des plaines, celle de l’éducation et de l’instruction » (p 130),
« Les méfaits sont multiformes quand l’ignorance gagne du terrain »
(p 151), « N’est-ce pas le rôle de tout chevalier de la plume d’utiliser cette
arme à double tranchant : le mot ? C’est par lui que les faits sont
rapportés et non dénaturés, c’est par lui également que l’émergence de la
citoyenneté est consolidée » (p 203), « S’il est bien un plaisir pour
un journaliste, c’est celui d’emprunter un chemin anti-conventionnel en posant
la question qui dérange sur la base de contradictions émises les discours
lénifiants des politiques » (p 245), « L’intérêt général, la
continuité du service, le principe de mutabilité et surtout celui de l’égalité étaient
, à mes yeux, l’incarnation du service public » (p 279), « Les souvenirs,
ça ne se vend pas « (p 299)
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