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ECRITE/ENTRETIENS
LES ENTRETIENS DANS LES JOURNAUX ALGERIENS
©Pr Ahmed Cheniki, fb,
fin décembre 2024
Je ne sais pas, mais j’ai toujours appris
qu’un journal sérieux devrait s’adresser au grand public. J’aime beaucoup lire
les entretiens surtout quand ils sont fluides, simples et clairs, avec peu de
chiffres (on devrait pour les chiffres utiliser des encadrés), les questions
devraient être claires, les réponses sont faites pour informer le lecteur,
elles devraient trop peu longues, permettant au lecteur de souffler. La
préparation de l'entretien ( dossier, thèmes,
connaissance approfondie de l'interviewé) est extrêmement nécessaire. Celui qui
est chargé de ce type de mission devrait être un journaliste maîtrisant
sérieusement les contours du métier. L'interview n'est pas du tout une
entreprise simple, elle exige de grandes compétences. S’il n’y a pas de feed-back
possible, l’interview ne sera qu’un simple monologue fait de longues phrases et
de longs paragraphes, avec des formules barbares et des termes techniques.
Ainsi, le lecteur reconnait un entretien réalisé, avec des questions envoyées
et des réponses faites, sans un va et vient entre les deux locuteurs
(Interviewé et Intervieweur). Un entretien, c’est tout simplement un article
soutenu par des éléments de ponctuation. Le travail sur les transitions est
fondamental. Celui qui pose les questions ne devrait-être ni complaisant, ni
cherchant coûte que coûte à piéger son vis-à-vis sans que l’information ne soit
importante. Dans l’interview, l’information est primordiale. Aller droit au
but.
Le « bon » journaliste pose normalement les
questions que devrait se poser le lecteur. Je ne comprends pas aussi comment
des ministres et des universitaires confondent un journal et une tribu. A qui
s’adressent-ils ? Nous avons souvent affaire à des soliloques. L’entretien est
le genre journalistique le plus difficile. Il est très lu quand il est bien
préparé par le journaliste, réalisé sans complaisance ni agressivité. J’ai lu des
entretiens de trois journaux cette semaine, je ne comprends pas pourquoi les
interviewés et les interviewers évacuent le lecteur. Comme s’ils évoluaient
dans un désert.
Nota bene en fin de parcours : Même certaines contributions
d’universitaires et d’« experts » posent problème,
textes longs, sans être agréables (Un long article devrait user d'éléments
ludiques) souvent non aérés, longues phrases et paragraphes de nombreuses
lignes, donnant à lire des exposés universitaires peu faciles à lire, manquant
souvent d’éléments de séduction. Les articles des suppléments « université », «
économie », « L’actualité autrement vue » et d’autres espaces n’attirent pas,
selon moi, le lecteur parce qu’ils sont trop peu agréables à la lecture (une
inflation d'adjectifs et d'adverbes, des modes prescriptifs, des temps comme le
passé simple qui altèrent la communication, etc.) .
Les textes devraient respecter les techniques de l’écriture journalistique. Il
y a aussi une mode ces derniers temps, c’est l’apparition, notamment dans El Watan, de contributions-feuilletons (de nombreuses suites,
1, 2, 3…), comme si la rédaction en chef faisait tout simplement du
remplissage. C’est carrément de l’anti-journalisme.