COMMUNICATION- BIBLIOTHÈQUE D’ALMANACH-
CHRONIQUES BELKACEM AHCENE DJABALLAH- « POINGS DE VUE, II
»
CHRONIQUES ET ÉCRITS DE PRESSE DE
BELKACEM AHCENE-DJABALLAH PARUS AUX ÉDITIONS EL QOBIA : L’actualité passée
au cribLe
© Farid Bouyahia/El Moudjahid, samedi 28 décembre 2024
La chronique est un genre singulier, Ahcene-Djaballah lui apporte quelque chose d’inédit, de
nouveau peut-être, une sorte de plongée dans le monde des humbles, en usant
d’un style particulier, alliant le sourire des gens simples et une langue
limpide faite de mots expressifs, abordables sans être vulgaires.
«C’est ce journalisme
de proximité qui semble le séduire, lui dont l’objectif est d’essayer de donner
à lire l’actualité avec le moins d’écarts possibles», lit-on en quatrième de
couverture, dont est repris l’extrait de la préface du tome 1, février 2022, du
Pr Ahmed Cheniki, universitaire, journaliste et
écrivain.
Ces «chroniques» hebdomadaires de l’actualité paraissaient dans
le Provincial à Annaba et dans Le Quotidein d’Oran ,
largement diffusées et potentiellement touchaient un public de lectrices et lecteurs.
La maison d’édition El Qobia
eut la bonne idée de publier les chroniques en volume, en les bonifiant d’un
support digne d'elles et de leur auteur. En fait, leur publication en livre
permet au nombreux lectorat, d’ici et d’ailleurs, d’y
accéder et du coup mieux identifier l'auteur, bien que sa réputation ne soit
plus à faire dans les milieux journalistique,
littéraire et universitaire. Ce volume de 369 pages comporte plus de 130
chroniques et une introduction où sont présentés les ouvrages et les écrits
signés par l’auteur. Un résumé de l'esprit des chroniques de ce vieux routier
du métier, dont «l’originalité réside aussi dans le
fait qu’il ne tient pas à une feuille de route. Il relaie les informations du
moment, non sans les avoir passées au crible, et bataille avec les réalités
quotidiennes et idées en relais qui, selon son analyse, font entrave à une
émancipation générale. Il va là où ça le mène, toujours analyste sévère,
parfois avec fracas, souvent avec dérision.
Sous
sa loupe pointée d’enquêteur en mal d’indices, rien, ou peu, ne lui échappe
dans la cacophonie de ladite « actualité
», note Jacqueline Brenot, journaliste- critique
littéraire et écrivaine, citée en quatrième de couverture. Tout au long de sa
carrière, l’auteur n'a cessé d'apporter sa collaboration aux plus grands
journaux dont El Moudjahid, Révolution Africaine, El Djeich,
Afrique-Asie, El Watan, Le Cap, Liberté, Le Quotidien
d’Oran, L’Expression… ses articles sont regroupés ici, pour le plus grand
bonheur des amoureux des écrits journalistiques. En termes d’histoire, en
Algérie indépendante, chaque année a été féconde en événements politiques,
diplomatiques, économiques, sociaux, culturels, scientifiques, sportifs et
artistiques… qui lui ont donné sa physionomie particulière, ces chroniques
puisent leur force de tout ça, non sous forme de synthèse, mais une série
d’instantanés de tous les jours, où chaque numéro reflète le plus possible le
mouvement de la vie, tel que l’auteur, journaliste attentif au tumulte des
choses, l’a perçu. Et dans ces chroniques, passionnées et passionnantes, il
parle : d’ « Expressions
libres !», de «L’invasion culturelle», de «Une Bourse… à emplir ! «, «La com en débat… Bis», «Com institutionnelle ?
Enfin ?», «Médias français… et autres ! La
mauvaise foi à la Une ?», «Liberté : paix à
son âme !», «Opinion publique : la sondomania»,
«Culture : place aux jeunes», «Welcome
America ! Why not, But…»,
«Lobby or not lobby ?, «Le droit au rêve», Harga :
Aïch la vie ?, «La corruption, la triche et la
lèche», ’Mafias locales : illusions ou réalités de pouvoir ?», «One, two, three… viva
les femmes d’Algérie», «Histoire : la mémoire et les oublis», «Juge… et
partie !?, «Choc des mémoires …vérités de l’histoire», «Israélo
–sionistes… OAS kif-kif», «Hitler… Netanyahu… kif-kif».
Toutes
ces chroniques et d’autres réunies dans ce livre ont donné finalement une belle
œuvre sur la politique, un regard humain sur les vicissitudes du temps et les
difficultés de la vie et des «poings
de vue» percutants sur toute l’actualité.
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RECUEIL D'ARTICLES DE BELKACEM AHCÈNE-DJABALLAH Capter le temps qui passe
©H. Rachid/Horizons, dimanche 29 décembre 2024
Belkacem Ahcène-Djaballah fut, durant sa longue carrière entamée à
la fin des années 1960, directeur général de l'APS et de l'Anep.
Celui dont le nom est familier, depuis près d'un demi-siècle, dans l'univers
des médias, enseigna aussi à l’Ecole supérieure de journalisme. Il a suivi, de
ce fait, de très près les changements qui ont affecté la presse, passée de «l'aventure intellectuelle à la mésaventure économique»,
pour reprendre le titre d’une de ses études parue en 2020 dans la revue Naqd. Djaballah a publié une quinzaine de livres sur divers
aspects du journalisme et d'innombrables articles sur des sujets qui se
rattachent aux enjeux de ce secteur sensible sur les plans politique et
économique. Son tout dernier livre est
le second tome d'un ouvrage où il rassemble de nouveau ses écrits parus du 29
janvier 2022 au 24 août 2024 sur le Quotidien d'Oran et le Provincial d’Annaba
avec lesquels il collabore. Ici,
l'universitaire laisse la place au journaliste curieux de tout. Il traite
autant de grands évènements politiques ou économiques que de la tenue d'un
festival, de la sortie d’un film, de rencontres de foot ... Il commente le
manque de statistiques précises et l'émergence de la violence urbaine. Djaballah ne
parcourt certes pas le pays et ne rencontre pas ceux qui font l'actualité qui
rend joyeux ou malheureux, mais cela ne l'empêche nullement de capter ses
remous, d'en tirer des leçons et d'ouvrir des pistes de réflexion. Le premier article du recueil est un
plaidoyer pour «une presse libre et régulée par des
règles strictes d'éthique et de déontologie». Cela suffit pour indiquer la
multiplicité de ses centres d'intérêt qui vont du point de vue sur des projets
de loi, comme ceux concernant la presse, le code communal, au tropisme
pro-israélien des médias français. Même si profession et actualité obligent,
les mutations des médias et la Palestine sont davantage abordées. Se voulant observateur des faits qui agitent
sa société et le monde, l'auteur s'intéresse autant au sport, à la culture
ainsi qu'à la politique. Il suffit de relire les articles pour voir défiler les
événements qui ont fait rire, réfléchir ou émouvoir les Algériens. Rien ou
presque n'est oublié. L'auteur n'a pas
omis Monsieur un peu de gazouz, l'inscription du raï
sur le patrimoine immatériel de l'humanité ou la présentation de la première
table de dissection virtuelle made in Algeria qui peut chambouler les modalités
des TP dans les facultés de médecine.
Les événements qui secouent le monde, entre autres, le conflit russo-ukrainien,
la résurgence du racisme en Occident, inspirent aussi l'auteur qui se veut
chroniqueur et commentateur. Ses textes sont marqués tantôt par un souci de
pédagogie pour améliorer les choses, alerter contre un danger comme celui de
l'intelligence artificielle dont il faut, selon lui, prévenir les usages
détournés, et tantôt par la colère devant le manque d'hygiène ou le «bétonnage» des terres agricoles. Celui qui se qualifie
d'observateur social a le mérite de ne pas laisser tous ces événements s'en
aller au gré du temps qui passe et d'en préserver une trace. Autrement, qui se
souvient encore de la polémique qui avait accompagné la diffusion durant le
Ramadhan 2023 de la série Eddama ou des bilans
chiffrés des noyades ou des accidents de la route ?
*«Poings» de vue
(II), Editions El Qobia 366 pages .1000 dinars