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Essais Tayeb Kennouche- "Des humeurs d'écriture"

Date de création: 23-12-2024 17:40
Dernière mise à jour: 23-12-2024 17:40
Lu: 98 fois


EDUCATION- BIBLIOTHEQUE D’ALMANACH- ESSAIS TAYEB KENNOUCHE- « DES HUMEURS D’ÉCRITURE »

Des humeurs d’écriture . Essais de Tayeb Kennouche. Editions El Qobia, Alger 2024, 1 200 dinars

Près d’une cinquantaine de textes présentées « dans la nudité de leur naissance ». Une partie, la plus consistante avec des textes pour la totalité publiées dans la presse et presque toujours liés à l’actualité toujours brûlante (L’Université,la Violence, la Culture , le Bac’,  la Recherche scientifique, la Sociologie, la Vie politique, le Hirak , les Langues, Constantine, Alger.......Il y a, aussi, Bhl, Kamel Daoud , Christine Chaulet, Mohammed Dib, Ali El Kenz , et d’autres (9), assez récents relevant bien plus de la confession et de l’intime .Ces derniers, assez émouvants car nous connectant à nos propres vies et expériences.....de sexagénaires et plus.......et de plus jeunes .....encore sensibles: Le premier livre de lecture/Mon jardin public (qui n’existe plus)/ Les agates (des billes de belle qualité)/ Je suis né de toutes mes morts/Demain ou la nostalgie de l’avenir/  La maison abandonnée de mon père/Majless « Ma » Barkahoum/ Zohour (prénom de la maman)/Pèlerinage à l’ombre de ma mère.

En gros, des écrits épars liés à l’humeur du moment mais porteur d’un parfum « national » qui colle à la peau.Unique en son genre. L’Algérie, avec ses pluies , sa terre et ses soleils mélangés..... dans la peau.

De l’aveu et de l’avis de l’auteur lui-même, des écrits qui n’apportent, certes aucune forme de réponse aux thèmes qu’ils abordent mais qui invitent à formuler les questions qui auront, dit-il,  la sagesse d’apporter les meilleures réponses qui permettent de contempler le monde dans ce qu’il reste de bien, de bon et de beau.Et, malgré tout, ce ne sont pas de ces restes qui manquent.

L’Auteur : à Guelma, universitaire, enseignant-chercheur (sociologie) à Alger et dans plusieurs centres de recherche. Membre du Consortium des Universités Euro-Méditerranéennes, C.u.e.m. Auteur de plusieurs publications.

Sommaire : Préambule/Préface (Mohamed Mebtoul, Sociologue, Professeur des universités)/Textes (47)/ Postface (Rabeh Sbaa, Professeur des universités,     écrivain)

Extraits : « Au-delà des chiffres, l’école, aujourd’hui, est encore incapable d’être moderne dès lors qu’elle renforce les frontières au lieu d’ouvrir les horizons pour la société toute entière » (p 51), « Dans la nature comme dans les sciences qui prennent cette  dernière pour objet, rien ne se perpétue dans la continuité.Assuréemnt, ces adeptes ignorent que la continuité est une pure illusion.Mais aujourd’hui, dans la traversée du désert qui est la nôtre, cette continuité prend la forme d’un mirage » (p 82), « Si certaines questions ne sont pas encore résolues, le Hirak a le mérite de les rendre visibles pour qu’elles soient enfin abordées » (p135), « C’est une écriture (note : celle de Kamel Daoud) de fermeture.Toute recroquevillée sur ses ressentis et ses émotions.Elle est de partout clôturée par l’idéologique où l’esthétique est polluée par des mots trop chargés de valeur et de jugements » (p159), « Ma mère, c’est la joie. Ma mère c’est la fête.Ma mère ce sont toutes nos guérisons, nos anniversaires, nos réussites, nos fiançailles et nos mariages. Ma mère porte sur son beau visage l’histoire de tous nos bonheurs » (p 303),

Avis Une très, très  belle gymnastique de phrases , de mots et de pensées. Sur des sujets toujours d’actualité brûlante.Avec , un beau brin de nostalgie...Il était une fois.

A lire -sans se presser pour mieux comprendre et apprécier- sans tarder.

Citations : «  Ecrire est une vocation qui enrôle la personne toute entière dans une existence où les mots deviennent capables d’inventer dess mondes et des saisons » (p 7), «  L’innovation n’est pas une vision du monde, c’est un ensemble de moyens pour y parvenir .....Il s’agit d’une création nouvelle qui se construit sur les décombres de l’ancienne » (p 59), « Il ne suffit pas, disait en substance P. Bourdieu,  d’énoncer des opinions généreuses, le devoir d’un intellectuel est d’abord de produire et de mettre au clair une vision scientifique de la réalité, et à travers elle les raisons d’agir » (p 73), « Dieu, pour protéger l’homme du désespoir, a donné à l’espoir une sœur qui s’appelle l’espérance » (p 88), « C’est par la qualité de ses enseignements et de ses productions que chaque université se donne la seule langue qui dit fidèlement ses vraies compétences, comme ses réelles incompétences » (p 107), « L’intellectuel est le contemporain le plus immédiat non seulement du monde mais surtout de sa propre société dont il est le premier visionnaire ....Il est celle ou celui qui est capable de voir plus vite et plus loin. Cette faculté l’engage, immanquablement, à prendre part dans l’histoire « (pp 144-145), « Dans les sociétés où l’art et la culture se font rares, l’amour de la liberté devient un amour illicite » (p148), « C’est quand il perd la mémoire qu’un peuple disparaît ou s’exclut de l’Histoire.Il ne sait plus qui il est.Il ignore ce qu’il était.Il se retrouve incapable de dire ce qu’il veut devenir » (p173), « Une société n’existe que par le récit que l’on fait de son existence.Sinon comme une Arlésienne , tout le monde en parle mais personne ne la voit » (p 211),