INFORMATIQUE-
ENQUÊTES ET REPORTAGES- AFRIQUE /START UP/ STRATÉGIE (ALGER 2024)
La stratégie nationale de l'intelligence artificielle
(IA) a été adoptée samedi 7 décembre 2024 à Alger, à travers laquelle l'Algérie
tend à utiliser les technologies de l'IA au service des différents secteurs
d'activité. L'annonce a été faite lors de la cérémonie de clôture de la 3e
édition de la Conférence africaine des start-up au
Centre international de conférences (CIC) Abdelatif Rahal (Alger), en
présence du ministre de l'Economie de la connaissance, des Start-up et des
Micro-entreprises, Noureddine Ouadah et des ministres
africains en charge du secteur des start-up participant à la conférence et de
représentants des secteurs public et privé. Le président du Conseil
scientifique de l'intelligence artificielle, professeur Merouane
Debbah, a souligné que cette stratégie qui vise à
s'adapter aux développements en matière d'innovation technologique s'articule
autour de six principaux axes liés essentiellement à la recherche scientifique,
la création d'un environnement favorable à l'intelligence artificielle, au
développement des capacités locales dans ce domaine et à l'accompagnement des
start-up, afin qu'elles soient capables d'apporter des solutions à la hauteur
des aspirations des entreprises.
Il s'agit également d'assurer des centres de données et d'œuvrer à définir des
secteurs prioritaires pour l'utilisation de l'intelligence artificielle, à
savoir l'agriculture, la santé et l'industrie, ajoute le professeur Debbah, affirmant que pour la concrétisation de cette
stratégie sur le terrain, les autorités publiques ont affecté un budget spécial
dans le but d'ancrer «le leadership de l'Algérie dans le domaine de
l'intelligence artificielle au niveau africain».
Ladite stratégie permettra d'assurer des solutions algériennes de
l'intelligence artificielle et partant, de réduire la dépendance aux solutions
importées de l'étranger, a-t-il ajouté, affirmant qu'avec cette stratégie,
«l'Algérie a désormais une vision claire et des objectifs précis qu'elle aspire
à réaliser en matière d'innovation technologique». Il a également insisté sur
l'importance pour les pays africains de suivre l'exemple de l'Algérie, en
définissant leur propre stratégie y afférente pour mieux s'adapter aux
développements effrénés que connaît le monde dans ce domaine. A noter que le
Conseil scientifique de l'intelligence artificielle est un organe consultatif à
caractère scientifique, placé sous la tutelle du ministre de l'Enseignement
supérieur et de la Recherche scientifique, et celui de la Connaissance, des
Start-up et des Micro-entreprises. Il a pour principales missions le diagnostic
des moyens humains et matériels disponibles dans la sphère de l'intelligence
artificielle, la proposition de plans de formation et l'examen des opportunités
de coopération internationale.
Les ministres africains en charge du secteur des Start-up, ont appelé, ce samedi
à Alger, à l'adoption de politiques continentales unifiées sur l'intelligence
artificielle, à même de renforcer la coopération entre les pays africains dans
ce domaine en assurant le cadre réglementaire adéquat. Cet appel a été lancé
dans «la Déclaration ministérielle d'Alger sur le développement des start-up
et de l'intelligence artificielle en Afrique», lue
à la clôture des travaux de la 3e édition de la Conférence africaine des start-up
(5 au 7 décembre 2024) au Centre international de conférences (CIC), Abdellatif
Rahal (Alger) avec la participation de 45 ministres africains. Les ministres
ont affirmé, dans ce sens, l'importance du rôle des start-up et de
l'intelligence artificielle dans la réalisation du développement
socio-économique en Afrique, ainsi que leur soutien à l'Agenda 2063 de l'Union
africaine (UA) et aux stratégies de transition numérique et d'innovation,
saluant les efforts consentis par l'Algérie pour renforcer l'innovation et
soutenir les start-up africaines, à travers le regroupement des plus importants
acteurs dans ce domaine pour la troisième année consécutive. Dans la
Déclaration ministérielle d'Alger, l'accent a été mis sur l'importance
d'investir dans l'infrastructure numérique, comme l'internet à haut débit et
les centres de données pour assurer un accès équitable aux technologies entre
les zones rurales et urbaines de manière à réduire le fossé numérique.
Concernant le développement de l'intelligence artificielle dans le continent,
les ministres ont souligné la nécessité d'adopter des politiques unifiées qui
renforcent la coopération entre les pays africains, en sus de garantir un cadre
réglementaire englobant la gestion des données, la protection de la vie privée
et des principes éthiques. Ils ont également souligné l'importance de lancer
des programmes de formation au profit des jeunes, hommes et femmes, et
d'établir des partenariats entre les universités, les centres de recherche et
les entreprises privées, pour renforcer les capacités locales dans les domaines
de l'intelligence artificielle.
La Conférence s'est achevée par l'annonce officielle de la nomination de la
Secrétaire générale du ministère de l'Economie de la connaissance, des startups
et des micro-entreprises, Mme Nacima Arhab, en tant que Secrétaire générale de la Conférence
africaine des Start-up.