COMMUNICATION- FORMATION CONTINUE- PUBLICITE ET ATTENTION
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Publicité : l’hyperpersonnalisation pour préserver l’attention ?
© https://usbeketrica.com/fr//Eric Trousset, directeur des relations
externes de la BU Media chez La Poste, ET Alban Duron, directeur marketing de JCDecaux 29 octobre 2024
Est-on en
capacité de mesurer l’attention générée par des campagnes papier ?
Eric Trousset, directeur des relations externes de la
BU Media chez La Poste
Oui, nous avons travaillé sur le sujet
avec l’agence Heroiks. Le courrier publicitaire
atteint un score d’attention très élevé : 72 % lorsqu’il est adressé
et 59 % pour les prospectus. C’est énorme : à titre d’exemple, la
télévision est à 40 %, la radio à 33 %, la presse à 42 % et les
réseaux sociaux à 5 %. Le courrier est un média choisi, dans le sens où
vous avez la liberté de le lire quand vous souhaitez, par opposition aux médias
de flux. Et contrairement à ce qu’on peut penser, une campagne de courriers
peut aussi déployer des trésors de créativité. Par exemple, à l’occasion de
l’arrivée d’un nouveau conseiller bancaire, une banque a envoyé une capsule
Nespresso à ses clients. Cette capsule ne peut se consommer qu’à la banque.
C’est une manière d’inviter le client à rendre visite à son conseiller. J’ai
aussi en tête l’exemple de Sézane, une marque qui
vient du digital, qui envoie des courriers à ses clients dit « abandonnistes » (qui n’ouvrent plus leurs mails). La
marque ne communique pas de chiffres, mais j’imagine que ça doit bien marcher,
puisque ce procédé est fréquent.
Alban Duron,
dans le cadre de l’étude, vous avez aussi mesuré l’attention prêtée au mobilier
urbain. Pouvez-nous en dire
plus ?
Alban Duron, directeur marketing de JCDecaux
Oui, nous avons mené en avril dernier à
Strasbourg une expérimentation de terrain avec le cabinet Ipsos. 100
volontaires ont été équipés de lunettes Tobii
(lunettes qui captent les mouvements oculaires et l’environnement, ndlr).
L’objectif était d’observer différents parcours piétons et automobilistes et de
mesurer le comportement et l’attention visuelle. Sur 30 minutes, on a constaté
29 regards portés sur l’affichage publicitaire et une durée moyenne de 3,5
secondes d’attention pour chaque panneau. Elle atteint même 4,5 secondes dans
le cas de mobilier urbain numérique. C’est bien plus que ce qu’on imaginait.
Traditionnellement, nous recommandons aux annonceurs de travailler sur des
campagnes aux temps beaucoup plus courts. Cette étude a confirmé, par ailleurs,
qu’il existe bien une forme d’attention naturelle prêtée à la communication
extérieure. Si le média est regardé, c’est bien qu’il intéresse. Nos mobiliers
sont de formidables écrins pour les publicités des annonceurs au cœur des lieux
qui font le lien avec le citoyen.
Alban Duron, directeur marketing de JCDecaux
Je crois que l’un ne va pas sans l’autre.
Nous devons faire rêver et faire face. La transition passera aussi par une
communication qui véhicule des futurs désirables, qui engage les marques sur
leur authenticité, leur transparence et leur raison d’agir. Nous ne sommes plus
à l’heure de la raison d’être, mais de l’impératif d’agir. Et pour inciter à
agir, le rêve est un allié.
Eric Trousset, directeur des relations externes de la
BU Media chez La Poste
J’abonde dans le sens d’Alban. Il n’y a
pas de « ou ». On doit faire rêver et faire
face. Pour engager une transition, on en a parlé, la pédagogie est un levier
important. Le rêve permet aux consommateurs et aux citoyens de se
projeter.