Le déficit budgétaire serait –21,8% du PIB en 2025 , de –22,2% du PIB en 2026 et de
–20,0% du PIB en 2027 contre –19,8% du PIB en 2024, selon les prévisions du
PLF-2025. Le déficit global du Trésor, lui, passerait de -7 909,66 Mrds DA
(–22,2% du PIB) en clôture de l’année 2024 à -9 221,55 Mrds DA (–24,4% du PIB)
en 2025, et à -10 015,85 Mrds DA (–24,5% du PIB) en 2026, avant de connaître
une atténuation pour se situer à -9 301,03 Mrds DA (–22,2% du PIB) en 2027.
D’aucuns se posent la question de savoir comment seront financés ces déficits
qui se creusent d’année en année.
Question
légitime du reste, tant elle touche aux finances publiques et plus
particulièrement à l’endettement public. Faisant la rétrospective de cette
situation, le texte de loi note que l’encours de la dette publique totale a
atteint 16 841,09 Mrds DA à fin juin 2024 (l’équivalent de 125 Mrds dollars),
marquant ainsi une augmentation de 4,96% comparativement à fin décembre 2023
(16 044,61 Mrds DA).
Quant
à la dette intérieure, elle est passée de 15 920,44 à Mrds DA à fin décembre
2023 à 15 795,66 Mrds DA à fin juin 2024. Selon la même source, «cette dette est composée de 71,71% de la dette
d’assainissement (11 994,09 Mrds DA) et de 28,29% de la dette courante (4
732,03 Mrds DA)». En fait, l’endettement intérieur représente 99,32% du total
en 2024. Cela reflète, a-t-on commenté, «l’option
prise par le gouvernement de solliciter le marché intérieur pour les besoins de
financement».
S’agissant
de la dette extérieure, elle s’est établie à 854,08 millions dollars (114,97
Mrds DA) à fin juin 2024 contre 924,65 millions dollars à fin décembre 2023
(124,16 Mrds DA). «En termes de structure, la dette
externe, note le PLF, a été composée de 93,20% de dettes courantes et de 6,81%
de dette publique externe garantie à fin juin 2024.»
Cette
faible proportion de la dette publique externe s’explique, affirme-t-on, par «les orientations stratégiques des pouvoirs publics, qui
prévoient le non-recours à l’endettement externe dans le cadre de la
couverture». En 2023, par exemple, l’encours de la dette publique totale avait
atteint 16 044,6 Mrds DA à fin décembre 2023 (l’équivalent de 119,5 Mrds
dollars), marquant un accroissement de 4,2% comparativement à fin décembre 2022
(15 394,7 Mrds DA). Citant le ratio de la dette publique par rapport au
PIB, l’on a recensé qu’il a légèrement augmenté de 1,2 point de pourcentage
comparativement à fin décembre 2022, s’établissant à 49,2% du PIB en 2023.
Le PLF-2025 rappelle que le financement du déficit
global du Trésor à fin décembre 2023, a été effectué par «le
recours au financement bancaire avec un montant de 484 Mrds DA et au
financement non bancaire avec un montant de 1 912,82 Mrds DA et au prélèvement
du FRR avec un montant de 1 027,38 Mrds DA».
Ces
modes de financement ont également permis, en plus du financement du déficit du
Trésor, la couverture de «l’emprunt national pour la
croissance économique (8,15 Mrds DA)» et «l’emprunt externe (9,32 Mrds DA)».
Selon les prévisions de clôture 2024, le déficit global du Trésor devrait se
creuser à 7 909,66 Mrds DA (7 073,19 Mrds de DA prévu dans la LF-2024) contre 3
406,72 Mrds DA en 2023, représentant -22,2% du PIB, contre -10,5% en 2023.
Ce
déficit est expliqué par les évolutions différenciées des recettes budgétaires
(-8,5%) et des dépenses (+30,3%). «Les recettes
budgétaires devraient atteindre 8 235,62 Mrds DA, en repli d’environ 870 Mrds
DA par rapport à celles prévues dans la LF-2024. «Cette
baisse, explique-t-on, est essentiellement imputable à la diminution des
revenus des participations financières de l'Etat (- 595 Mrds DA), et à
l'affectation des recettes de la taxe sur les produits pétroliers aux
collectivités locales (-222 Mrds DA), afin de compenser le manque de ressources
résultant de la suppression de la taxe sur l’activité professionnelle (TAP).»
En
revanche, les dépenses budgétaires devraient augmenter de 3 553,75 Mrds DA. Les
charges de la dette publique représentent 539,8 Mrds DA, soit 3,2% du budget de
l’Etat pour 2025, imputables totalement au portefeuille de programmes des
Finances. Ces crédits, a-t-on indiqué, enregistrent une augmentation de 61,81
Mrds DA (soit +12,9%), par rapport aux crédits révisés pour 2024.
Selon
le texte en question, le montant prévu pour 2025 au titre des charges de la
dette publique couvre à la fois «les intérêts de la
dette publique interne et externe» qui sont de l’ordre de 507,62 Mrds DA et
«les engagements intérieurs et extérieurs de l’Etat» qui s’évaluent à 32,18
Mrds DA.