ENERGIE-
ENQUÊTES ET REPORTAGES- HYDROGÈNE/ STRATÉGIE NATIONALE POUR SON DÉVELOPPEMENT
Le directeur hydrogène et
énergies alternatives au Commissariat aux énergies renouvelables et à l'efficacité
énergétique (Cerefe), Rabah Sellami,
rappelle (Mi-octobre 2024) qu’un comité national d’hydrogène a été mis en place
en 2022 pour élaborer, sous la coordination du ministère de l’Energie et des
Mines, une stratégie nationale pour le développement de l’hydrogène en Algérie.
Le document de la stratégie pour le développement de la filière, validé par le
Conseil des ministres, a été publié au début de l’année en cours. La feuille de
route prévoit le déploiement de l’hydrogène en trois phases
principales : lancement de la
filière hydrogène (2024-2030) ; industrialisation et déploiement graduel des
projets d’hydrogène (2030-2040) ; expansion suivant l’évolution du marché de
l’hydrogène (2040-2050).
Pendant la première phase, la
priorité sera donnée à la mise en place d’un cadre réglementaire et normatif,
le développement du capital humain, la recherche et le développement. Selon le
responsable, la feuille de route accorde une grande importance aux projets
pilotes qui permettront de tester les différentes technologies, former des
compétences, renforcer l’activité de recherche et de développement, et de
préparer le passage à la phase d’industrialisation en 2030 qui se focalisera
sur le lancement graduel de projets industriels de production d’hydrogène, afin
d’atteindre, en 2040, une capacité de production de 40 TWh d’hydrogène vert.
La troisième phase concernera
l’expansion et l’adaptation des capacités nationales de production de
l’hydrogène, à partir de 2040, selon l’évolution des marchés. Acteur majeur sur
la scène énergétique internationale et régionale et tenant compte de ses atouts
comparatifs en termes de potentiel en énergies renouvelables, superficie,
infrastructures énergétiques et maîtrise de toute la chaîne de valeur des
hydrocarbures, l’Algérie dispose déjà de tous les éléments lui permettant de
jouer un rôle central dans le futur marché international de l’hydrogène en
cours de constitution. Elle a affiché sa ferme volonté de développer
l’hydrogène, vecteur énergétique incontournable pour la transition énergétique
notamment pour l’Union européenne qui affiche le besoin d’importer, à l’horizon
2030, d’importantes quantités d’hydrogène vert pour décarboner son industrie. «Cela place l’Algérie au centre des politiques et
initiatives lancées dans cette région, comme le projet de développement du
corridor Sud-SoutH2 Corridor qui passe par la réalisation d’un pipeline de
transport d’hydrogène reliant l’Algérie à l’Allemagne, en passant par
l’Autriche et l’Italie», relève l’expert. Dans ce sillage, il signale que
plusieurs pays ont montré un grand intérêt à travailler avec notre pays. Le
partenariat énergétique entre l’Algérie et l’Allemagne est le meilleur exemple.
Les Pays-Bas et la Chine s’intéressent aussi à l’Algérie en tant que pays qui
devrait jouer un rôle majeur dans le domaine de l’hydrogène. La stratégie
nationale pour le développement de l’hydrogène accorde beaucoup d’importance à
la mise en place de projets pilotes, en considérant tous les segments de la
chaîne de valeur (savoir, production, stockage, transport, transformation et
usage de l’hydrogène). Pour notre interlocuteur, l’objectif est de tester
différentes technologies et vérifier leur adéquation avec les conditions
locales, de former une ressource humaine qualifiée et de lancer l’activité de
recherche et développement qui contribuera à l’accroissement de l’intégration
locale des équipements et des composants. «Outre les
projets pilotes, comme ceux prévus en partenariat avec des sociétés allemandes
à Arzew et Hassi Messaoud, d’autres devront être lancés graduellement dans les
prochaines années», a conclu Sellami.