Date de création: 15-10-2024 19:44 Dernière mise à jour: 15-10-2024 19:44 Lu: 27 fois
RELATIONS
INTERNATIONALES- INDE- INDE/ALGERIE/ HISTORIQUE DES RELATIONS
L'Inde dont la présidente se
trouve en Algérie (à partir de dimanche 13 octobre 2024) ,
dans le cadre d'une visite officielle de trois jours, représente un partenaire
de premier choix. La Ve puissance économique mondiale affiche un produit
intérieur brut (PIB) avoisinant les 4000 milliards de dollars. Pays le plus
peuplé du monde depuis avril 2023 avec une population de 1,4286 milliard
d'habitants, l'Inde a des frontières communes avec le Pakistan au nord-ouest,
la Chine au nord et à l'est-nord-est, le Népal au nord-est, le Bhoutan, le
Bangladesh et la Birmanie à l'est-nord-est. Sur l'océan Indien, l'Inde est à
proximité des Maldives au sud-sud-ouest, du Sri Lanka au sud et de l'Indonésie
au sud-est. Sa croissance économique pointait parmi les plus faibles d'Asie à
partir de son indépendance en 1947. Son décollage économique, plutôt lent ne
s'esquissera qu'à partir des années 1980 avant de s'accélérer depuis les
grandes réformes entreprises à partir de 1991 sous le mandat du Premier
ministre Narasimha Rao et son ministre des Finances, Manmohan
Singh, qui sera Premier ministre entre 2004 et 2014. Ces réformes sont adoptées
en réaction à une crise monétaire et à un déficit commercial important. Elles
incluent la libéralisation des investissements étrangers, des réductions
significatives des tarifs douaniers, la modernisation du secteur financier, et
des ajustements dans les politiques monétaires et fiscales. Le secteur public a
cédé la place à des groupes privés de toute taille qui s'appuient sur la
vieille tradition des castes marchandes et d'entrepreneurs. Le processus de
réforme a eu quelques effets bénéfiques sur l'économie indienne, y compris des
taux de croissance plus élevés, la baisse de l'inflation, et l'augmentation des
investissements étrangers. Le déficit commercial a été réduit à 1% en
2002-2003. Depuis 1991, la croissance indienne a été en moyenne de 5%,
atteignant un record de 8,4% en 2004. Depuis, le rythme de la croissance
économique s'est accéléré: 9,6% en 2007, 8,7% en 2008
malgré la crise économique. Le gouvernement indien, soutenu par la Bolivie, le
Venezuela et Cuba, a refusé de signer l'accord sur la
«Facilitation des échanges» de l'OMC en juillet 2014, préférant protéger
les petits agriculteurs locaux et la sécurité alimentaire du pays. En 2015, la
croissance économique de l'Inde s'accélère. Son PIB au 4e trimestre affiche
7,3%, soit une des plus fortes croissances parmi toutes les économies
mondiales. Les secteurs de la production et des services ont contribué à cette
croissance. L'Inde passe alors devant la Chine qui affiche ainsi une hausse de
6,9% du PIB réel. Près de 80% du marché du travail est informel. En 2016,
l'Inde, qui réalise 71 milliards d'échanges commerciaux avec l'Afrique souhaite
intensifier sa présence sur le continent africain, notamment en ce qui concerne
ses ressources énergétiques. En comparaison, la Chine a réalisé 200 milliards
de dollars d'échanges. Sur le plan politique, l'organisation des institutions
politiques de l'Inde découle en grande partie des institutions introduites lors
de la colonisation britannique, auxquelles se mêlent des caractéristiques
propres. Ainsi, l'Inde est une République fédérale qui combine un système
parlementaire fondé sur le suffrage universel et l'existence de droits
particuliers pour certaines castes. Selon sa Constitution, l'Inde est «une République souveraine, socialiste, laïque,
démocratique». Elle a hérité du système parlementaire britannique dans lequel
le chef d'État n'exerce qu'un rôle cérémonial et l'essentiel du pouvoir
exécutif est exercé par le chef du gouvernement, responsable devant la chambre
basse du Parlement. Comme les États-Unis, l'Inde a adopté un système fédéral de
gouvernement. Cependant, le gouvernement central y exerce un plus grand
contrôle sur les États fédérés. Le Parlement indien est composé de deux chambres: la LokSabha ou Chambre du Peuple, élue au suffrage universel
direct pour un mandat de cinq ans, et la RajyaSabha ou Conseil des États, élue au suffrage indirect et
renouvelée par tiers tous les deux ans.
Note : En plus d’être un État doté de l’arme
nucléaire, l’Inde possède la deuxième armée du monde, avec 1,45 million de
soldats actifs. Mais l’Inde ne se comporte pas toujours comme l’Occident le
souhaiterait. Au cours des deux dernières années, elle a été critiquée pour sa
neutralité dans la guerre entre la Russie et l’Ukraine et pour avoir acheté du
pétrole russe à des prix réduits malgré les sanctions occidentales contre Moscou
-Cette
visite de haut niveau est la première depuis 23 ans, la dernière visite d’un
rang similaire remontant à 2001 à la faveur de la visite effectuée à New-Delhi
par le défunt président de la République Abdelaziz Bouteflika. Ceci alors que
le défunt chef de l’Etat Chadli Bendjedid était le premier à ouvrir le bal de
ces visites de ce niveau entre les deux pays en se rendant en Inde, à trois reprises,
en 1982, en 1983 et en 1987. Ceci alors que plusieurs hauts responsables
indiens se sont rendus à Alger dont les vice-présidents Zakir
Hussain en 1964, Mohammad Hidayatullah en 1979 et Shri Hamid Ansari en 2016.
Les relations tant politiques qu’économiques et
commerciales sont denses et vieilles, surtout pour les premières avant que les
secondes n’enregistrent un relatif fléchissement avec recul des échanges entre
les deux pays de l’ordre de 1,4 milliard de dollars entre 2018 et 2021 et ce,
en dépit du potentiel immense qu'offre le climat d'affaires et des indicateurs
économiques positifs des deux pays ces dernières années. Les relations
politiques entre les deux pays ont été de tout temps solides. Elles qui remontent
à juillet 1962 après que New Delhi eut soutenu le mouvement de libération
nationale, elle qui a ouvert des bureaux du Front de libération nationale dans
ce pays durant la glorieuse guerre de Libération nationale. Une complicité
renforcée après le recouvrement par notre pays de son indépendance nationale
puisque les deux pays se retrouveront au sein du mouvement des Non-alignés dont
le sommet de septembre 1973 tenu à Alger a vu la participation de l’ex-Première
ministre indienne, Indira Gandhi. Il y a eu l'installation, en 2020, du groupe
parlementaire d'amitié entre les deux pays qui partagent des points de vue
convergents sur de nombreuses questions internationales, telles que la lutte
contre le terrorisme et l'extrémisme, ainsi que leur travail commun pour la
sécurité et la stabilité dans le monde. L'Inde attache une grande importance à
l'approfondissement de la coopération avec l'Algérie, dans le cadre d'une
vision renouvelée portée par Mme DroupadiMurmu, élue présidente en 2022. Cette approche rejoint
celle de l'Algérie nouvelle, sous la conduite du président de la République qui
œuvre à diversifier le partenariat stratégique à travers le monde. Dans un
message de félicitations adressé récemment au président de la République, à
l'occasion de sa réélection pour un second mandat, le Premier ministre indien,
M. Narendra Modi, avait souligné : «La solidité des
relations d'amitié traditionnelles entre l'Inde et l'Algérie, fondées sur la
confiance mutuelle, la volonté sincère et l'échange de vues sur des questions
régionales et internationales.» Le Premier ministre indien avait également
assuré que l'Inde «attache une grande importance à
l'élargissement et à l'approfondissement de la coopération avec l'Algérie, au
mieux des intérêts communs des deux peuples». La nouvelle ambassadrice de la République
de l'Inde, Mme Swati VijayKulkarni,
a souligné, il y a quelques jours, à l'issue de la remise de ses lettres de
créance au président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, «la volonté de
son pays de «travailler en étroite collaboration avec l'Algérie
dans divers domaines».