La France fait face à
une situation budgétaire alarmante avec une dette publique atteignant 3 228,4
milliards d’euros à la fin du deuxième trimestre 2024, soit 112% du PIB. Cette
dette ne cesse de croître, ajoutant près de 69 milliards d’euros en seulement
trois mois et 127 milliards au cours du premier semestre. L’augmentation est
principalement portée par la dette de l’État et des administrations de sécurité
sociale, tandis que celle des collectivités locales a légèrement diminué grâce
à des efforts de désendettement.
Les chiffres révèlent une progression inquiétante
de la dette au fil des décennies : elle a franchi les 1 000 milliards d’euros
en 2003, les 2 000 milliards dix ans plus tard, et les 3 000 milliards en 2023.
Depuis l’élection d’Emmanuel Macron, l’augmentation s’est intensifiée avec la
pandémie de Covid-19 et le « quoi qu’il en coûte », ajoutant plus de 560
milliards d’euros entre fin 2019 et fin 2022. Depuis, la dette a encore
progressé de 275 milliards d’euros, notamment en raison de mesures en faveur du
pouvoir d’achat.
La France se classe parmi les pays les
plus endettés de l’Union européenne, avec un ratio dette/PIB de 110,8%,
derrière la Grèce et l’Italie, et bien au-dessus de la moyenne de la zone euro.
Alors que certains pays, comme la Grèce et le Portugal, ont réussi à réduire
leur endettement, la France n’a enregistré qu’une baisse marginale.
La situation est d’autant plus
préoccupante avec la hausse des taux d’intérêt, augmentant le coût du service
de la dette. Selon le gouverneur de la Banque de France (septembre 2024) , François Villeroy de Galhau,
les dépenses en intérêts surpassent désormais celles pour l’éducation. Il
plaide pour un équilibre entre réduction des dépenses publiques et hausses
ciblées des impôts. Pierre Moscovici, de la Cour des comptes, soutient qu’il
existe des opportunités d’économies sans compromettre les services publics.
Le gouvernement reconnaît la gravité de
la situation et prévoit des mesures pour réduire les dépenses et augmenter
certains prélèvements, notamment pour les entreprises et les contribuables les
plus aisés, tout en écartant une hausse généralisée des impôts. Ces mesures
seront détaillées lors de la présentation du projet de loi de finances le 9
octobre prochain.