CULTURE- PERSONNALITÉS-
MOHAMED LAKHDAR HAMINA (CINÉMA)/
Il fait partie des grands noms
de la cinématographie algérienne avec, notamment, la particularité d'être le
seul cinéaste algérien, africain et arabe à avoir décroché la Palme d’or au
festival de Cannes en 1975 pour «Chroniques des années
de braise». Mohamed Lakhdar Hamina a marqué le cinéma
algérien durant plus d’un demi-siècle. Né en 1924 à M’sila, il est à la fois
acteur, scénariste, producteur et réalisateur de films. Féru du grand écran
depuis sa tendre enfance, son choix est vite fait : faire des études de cinéma.
Il commence son cursus en Algérie et le poursuit en France. Il rejoint Tunis en
1958, puis il est envoyé par le Front de libération nationale à Prague afin de
poursuivre ses études cinématographiques. Il réalise en 1961 ses premiers films
au maquis, entre autres «La voix du peuple» et «Les
fusils de la liberté» avec Djamel Eddine Chanderli.
Au lendemain de l’indépendance, il dirige l’Office des actualités algériennes (OAA)
entre 1963 et 1974 avant de prendre la direction de l’Office de national pour
le commerce et l’industrie cinématographique entre 1981 et 1984. Mohamed
Lakhdar Hamina signe deux films qui le font entrer de
plain-pied dans le cinéma algérien, en l’occurrence «Le
vent des Aurès» et «Hassan Terro», sortis
respectivement en 1966 et 1968. «Le vent des Aurès» a
remporté le prix de la Première œuvre au festival de Cannes en 1967, tandis que
«Hassan terro» a été largement apprécié par le public
algérien. Enfant de la Révolution, il porte à l’écran dans la plupart de ses
films la souffrance du peuple algérien et sa lutte pour arracher son
indépendance. Il réalise «Décembre» en 1973 avant
d’écrire en 1974 le scénario de «L’évasion de Hassan Terro»
pour Mustapha Badie. Une année plus tard, il signe
«Chroniques des années de braise», lauréat de la Palme d’or au festival
de Cannes. Après une pause de sept ans, il marque son retour en 1982 par un
drame intitulé «Vent de sable», en 1986 par «La
dernière image», avant de finir en 2014 par «Crépuscule des ombres». Mohamed
Lakhdar Hamina a produit plusieurs films à succès, à
l’exemple de l’oscarisé «Z» de Costa Gavras et «Le
bal» d’Ettore Scola. Certains de ses films sont marqués par son passage en
caméo, comme dans «Chroniques des années de braise» en
incarnant le conteur fou, «La dernière image», avant de faire une dernière
apparition à l’écran en 2019 dans «J’accuse» de Roman Polanski. Il s’est
illustré en décrochant plusieurs prix et distinctions ainsi que plusieurs nominations
aux oscars. Il a été choisi, d’ailleurs, en sa qualité de président d’honneur
de la commission algérienne de sélection des œuvres pour la 97e édition des
oscars dans la catégorie «Meilleur film
international». Le tout récent Institut national supérieur du cinéma de Koléa, dont l’ouverture est prévuepour
cette année universitaire, porte son nom.