CULTURE- THÉÂTRE- TAHA EL AMIRI
(ABDERRAHMANE BESTANDJI)
Taha El Amiri,
de son vrai nom Abderrahmane Bestandji, décédé à Alger à l’âge de 97
ans, le mardi 3 septembre 2024, est né le 20 août 1927 à La Casbah d’Alger. Il
regagne très jeune les Scouts musulmans algériens où il s’initie au théâtre et
au militantisme. Le défunt a toujours confié que sa passion au théâtre est née
des spectacles qui le ravissaient lorsque, encore enfant, à l’âge de dix ans,
son père l’emmenait voir l’illustre Rachid Ksentini sur scène entre 1935 et 1937.
Il aiguise son don, par la suite, au
sein du Parti du peuple algérien (PPA) et du Mouvement pour le triomphe des
libertés démocratiques (MTLD), avant d’intégrer, en 1947, la troupe théâtrale
de Mahieddine Bachtarzi. En
effet, il apprend la dramaturgie, sous l’égide de Mahiedine
Bechtarzi, le père fondateur du théâtre algérien, aux
côtés de ses comparses, Habib Redha, le martyr Majid Redha, l’actrice Kelthoum, et le
comédien Hassane El Hassani.
Ainsi Abderrahmane Bestandji
débute sa carrière artistique en 1947.
Au cours de sa progression, Taha El Amiri s’illustre dans plusieurs rôles, dont, entre autres,
Othello, Saladin El Ayoubi, El Khalidoune
Montserrat, ainsi que les trois spectacles révolutionnaires avec la troupe
historique du FLN, écrits par Abdelhalim Raïs, Awlad El Qassaba, Dem El Ahrar et El Khalidoun. Après le déclenchement de la Révolution, il est
recherché par les autorités coloniales. Il se rend en Suisse en 1956 où il
rencontre Mustapha Kateb, avant de rejoindre, la Tunisie, où il sera, en 1958,
un des membres fondateurs de la troupe artistique du FLN.
En 1956,
le FLN décide d’annuler toutes les activités artistiques en Algérie en raison
de la guerre. La pièce Nahwa ennour
(Vers la lumière) est jouée en Tunisie, en Libye, en Yougoslavie, en Chine et
en URSS. Une pièce qui revient sur l’histoire d’un jeune combattant qui après avoir
subi la torture voyait sa mère dans un rêve lui rappelant de beaux souvenirs.
Taha El Amiri
a occupé plusieurs postes de responsabilité, dont celui de directeur, du
Théâtre national algérien de 1972 à 1975, de la télédiffusion, en 1976 et de la
troupe théâtrale de la Radio et Télévision algériennes. Il présentait,
d’ailleurs, trois pièces par semaine (deux en langue darija, une en arabe
classique. Il se retire définitivement pour prendre une retraite bien méritée.
Il est à noter que l’artiste a participé
à plusieurs longs métrages cinématographique et feuilletons télévisés, dont
entre autres Le serment (1963), La nuit a peur du soleil (1965), Zone interdite
(1974), Chronique des années de braises (1975), Le moulin de Monsieur Fabre
(1983), Cri de pierre (1987), ou encore, les feuilletons télévisés, El Ouassia et El Qilada.